Champions Cup : la Coupe d'Europe est-elle devenue une propriété française ?

La plus prestigieuse compétition européenne a vu les clubs français se montrer particulièrement à leur avantage ces dernières saisons. Confirmation en 2023-2024 ?
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les joueurs rochelais soulevant la coupe d'Europe après avoir gagné la finale de la compétition face au Leinster, à Dublin, le 20 mai 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

La passe de quatre pour oublier le quart de finale de la Coupe du monde ? Le rugby français a l'occasion de signer une première historique cette saison en Champions Cup, qui débute ce vendredi 8 décembre. Après les sacres de Toulouse en 2021, puis le doublé de la Rochelle en 2022 et 2023, les équipes de l'Hexagone peuvent réussir un quadruplé inédit dans la compétition reine du continent. Ces dernières saisons, le Top 14 a cimenté sa place de championnat dominant à l'échelle européenne. Et cette édition 2023-2024 peut laisser place au rêve d'une hégémonie tricolore prolongée.

Le contingent français est, il est vrai, bien aidé par la loi du nombre. Compter un tiers du plateau aux couleurs bleu-blanc-rouge (huit équipes sur vingt-quatre participantes) est un atout évident. Mais il n'est pas la seule explication à la réussite française dans la compétition que l'on nomme désormais l'Investec Champions Cup.

Des locomotives françaises qui ne cessent de se renouveler

Si la France du rugby perdure au sommet, c'est surtout grâce à sa capacité à renouveler ses têtes de gondole. Du triplé toulonnais (2013-2014-2015) aux finales de Clermont puis du Racing jusqu'à l'explosion du Stade Rochelais en ce début de décennie 2020, l'ovalie française fait preuve d'une grosse densité au plus haut niveau européen. Sur la même période, l'Angleterre n'a placé que deux représentants en finale (les Saracens et Exeter), l'Irlande un seul avec le Leinster.

Pour cette nouvelle saison, les Rochelais comptent de nouveau parmi les principaux prétendants avec leur colonne vertébrale inchangée et estampillée XV de France : Uini Atonio-Grégory Aldritt (meilleur joueur de la compétition la saison passée)-Jonathan Danty. Le retour de ces internationaux devrait faire du bien aux Maritimes, plus à la peine en Top 14 (9e). Un constat qui vaut aussi pour le Stade Toulousain, toujours une des équipes les plus régulières du Vieux Continent. Le quintuple champion d'Europe, un record, pourra compter sur le talent de son chef d'orchestre, Antoine Dupont, dont les escapades en rugby à 7 ne devraient pas se télescoper avec le programme européen de son club.

Clubs anglais exsangues, franchises sud-africaines en découverte : des adversaires sur le recul

Les deux clubs français présents dans le dernier carré l'an passé ne seront pas seuls à la table des prétendants à la victoire finale. Mais la liste des invités tend à se réduire de plus en plus drastiquement. L'Angleterre compte, comme la France, huit clubs au début de la compétition. Mais le rugby anglais souffre d'une crise financière colossale et a déjà vu trois clubs faire faillite. Dernier exemple en date, les London Irish, pourtant qualifiés sportivement, ont été exclus de la Champions Cup cette saison à cause de l'insolvabilité du club. Et si les talents locaux ont, pour la plupart, rejoint d'autres formations d'outre-Manche, certains ont aussi garni les rangs d'autres ligues, comme la nouvelle sensation Henry Arundell, recrue star du Racing 92 (quatre essais lors de ses trois premiers matchs de Top 14).

L'Irlande se maintient à flot grâce au Leinster, dont l'effectif est constitué à lui seul par plus de la moitié des joueurs appelés par le XV du Trèfle lors de la Coupe du monde cet été (18/33). Le pays de Galles et l'Ecosse, très nettement en retrait, n'ont plus eu de représentants en quarts de finale depuis respectivement 2018 et 2019. Quant aux dernières venues franchises d'Afrique du Sud, elles feront de nouveau figure d'outsiders - les Sharks et les Stormers avaient atteint les quarts avant d'y être balayés - mais doivent encore s'adapter au rugby européen, tant en termes de style de jeu que de conditions.

Made with Flourish

Dans cette quête d'excellence continentale, les clubs français se sont érigés en référence de durabilité. Depuis 2013, une seule finale s'est jouée sans équipe française (en 2019), quand trois de ces matchs pour le titre ont vu un affrontement franco-français. Bis repetita pour le record le 25 mai prochain en terre londonienne ?

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