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Le Stade Français face à un gros challenge

Deux ans après sa défaite cruelle face aux Harlequins, le Stade Français est de retour en finale en Challenge Européen. En battant Biarritz en demi-finale, le club parisien a une dernière chance de sauver une saison moribonde (10e du Top 14 et absent des barrages). Le défi est proposé est énorme puisque sur sa route, il va croiser l'ogre, le Leinster, grand favori, double tenant du titre en H-Cup. Pour corser le tout, ce sera à Dublin dans le stade du Leinster. Si les conditions sont clairement défavorables aux Français, elles sont également réunies pour "un miracle". L'entraîneur Christophe Laussucq et tout un club veulent y croire.
Article rédigé par franceinfo
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Parfois des défis sont plus insensés que d'autres. Le match qui attend le Stade Français vendredi contre le Leinster rentre dans cette catégorie. C'est simple sur la pelouse du Royal Dublin Society, c'est un Everest qui se dressera devant les hommes de Christophe Laussucq, le Leinster. Triple vainqueur de la H-Cup lors des 4 dernières années (2009, 2011, 2012), le club irlandais comptait défendre son titre mais voit dans la petite "sœur" des coupes européennes un beau lot de consolation. Devant leur public, les hommes de Joe Schmidt voudront oublier leur élimination en poules en H-Cup en s'offrant leur premier Challenge Européen de son histoire.

"Je crois que c'est la première fois qu'un tenant de la Coupe d'Europe se retrouve en Challenge européen et comme on accumule tous les bonheurs, on les joue chez eux! Les pronostiqueurs ne vont pas miser sur nous et je les comprends". L'entraîneur parisien est lucide. Les chances de son équipe sont minces mais elle "y va pour faire le match de (sa) vie". "On y va parce qu'on a rien à perdre, parce qu'on a mérité notre finale", a assuré Christophe Laussucq.

"Personne n'est imbattable"

Décidés à ne pas gâcher la fête sur leur pelouse, Joe Schmidt a prévenu ses troupes. "Personne n'est imbattable. Ce ne sera peut-être pas du 50-50  parce qu'on joue chez nous mais les deux équipes peuvent gagner", a tempéré l'entraîneur irlandais. Même si elle "n'a rien à faire en Challenge européen" selon Laussucg, cette équipe en a pourtant été sortie par Clermont en phase de poules avant d'être reversée dans la "petite" Coupe d'Europe. Où elle s'est reprise. Le Leinster a en effet survolé son quart et sa demi-finale, balayant les London Wasps (48-28) puis  Biarritz (44-16). Avec une ossature d'internationaux irlandais (Healy, Heaslip,  O'Brien, Sexton, O'Driscoll...), la province de Dublin a développé un des jeux  les plus complets du continent, avec un paquet d'avants puissant et mobile et  des trois-quarts d'une grande qualité technique.

La tâche qui attend les Parisiens s'annonce colossale. Il leur faudra résister physiquement aux démolisseurs de troisième ligne Sean O'Brien et Jamie  Heaslip et conserver une organisation cohérente face aux longs enchaînements de jeu irlandais. Une véritable épreuve qui peut virer au cauchemar pour la 12e défense du Top 14, d'autant qu'elle verra entrer en jeu en deuxième période  plusieurs habituels titulaires du Leinster (Healy, Strauss, Cullen,  Jennings...) placés sur le banc par l'entraîneur Joe Schmidt. Les Parisiens pourront toutefois voir un espoir dans la présence de  nombreux jeunes dans le XV de départ adverse mais surtout dans le forfait de  Brian O'Driscoll, touché au dos.

Nouveau visage

"On est comme l'Italie avant de jouer l'Irlande dans le Tournoi des six  nations", estime Sergio Parisse, le capitaine parisien et de la Squadra Azzurra  qui a renversé les pronostics face au XV du Trèfle en mars dernier (22-15). "Il faudra être libérés, ne pas avoir peur, ajoute-t-il. On sait qu'on  n'est pas favoris, qu'on joue face à une équipe habituée à ce genre de matches. Nous, on a beaucoup de jeunes mais on a vu que quand on joue notre rugby sans  se poser de questions, on montre de belles choses". Depuis l'annonce du départ des entraîneurs Christophe Laussucq et David  Auradou et de plusieurs joueurs (Contepomi, Wright...), le groupe parisien  montre un nouveau visage, comme libéré de toute pression et animé de la volonté  de prouver sa valeur. A la peine à l'extérieur depuis plusieurs saisons, les Parisiens se sont en  effet ouvert la route de Dublin en allant s'imposer chez les Anglais de Bath  (36-20), puis à Perpignan (25-22). Anciens (Rabadan, Parisse, Dupuy...) et jeunes (Plisson, Bonneval, Slimani,  LaValla...) savent la chance inespérée qu'ils ont de racheter des mois de contre-performances.

Une victoire offrirait au club son premier titre européen  (après avoir échoué en finales de Coupe d'Europe en 2001 et 2005 et de  Challenge européen en 2011) et le qualifierait également pour la Coupe d'Europe la saison prochaine. Ce serait aussi une belle revanche pour un groupe qui va se disperser dans les prochaines semaines. Mais leurs adversaires veulent aussi marquer l'histoire avant de refermer le chapitre Joe Schmidt, leur entraîneur depuis 2010 qui prendra les rênes de  la sélection irlandaise à la fin de la saison. Le Challenge européen est pour eux la première marche vers un doublé titre européen - Ligue celtique encore jamais réalisé.

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