Favoritisme dans le rugby : un an de prison ferme requis contre Bernard Laporte et Mohed Altrad
Selon le parquet national financier (PNF), l'homme fort de l'ovalie aurait, en contrepartie du versement de 180 000 euros en mars 2017, rendu une série d'arbitrages favorables au groupe Altrad.
Trois ans de prison, dont un ferme, ont été requis, mardi 20 septembre, à l'encontre du président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et de l'homme d'affaires Mohed Altrad, soupçonnés d'avoir noué ensemble un "pacte de corruption" en 2017.
A l'issue d'un réquisitoire de près de quatre heures, le parquet national financier a également appelé le tribunal correctionnel de Paris à interdire, pendant deux ans, à Bernard Laporte d'exercer toute fonction dans le rugby et à Mohed Altrad, PDG du géant du BTP éponyme, de gérer une société commerciale. Des amendes, respectivement de 50 000 et 200 000 euros, ont été réclamées à leur encontre.
Les prévenus, qui contestent les faits, "ont abîmé la probité entourant le rugby français", a justifié le procureur financier François-Xavier Dulin.
Un pacte "secret" entre les deux hommes
Selon l'accusation, l'ex-sélectionneur des Bleus aurait rendu une série d'arbitrages favorables au groupe Altrad – dont l'octroi du sponsoring maillot du XV de France – avec qui il avait noué un contrat d'image "secret" qui s'est traduit par le versement sans contrepartie de 180 000 euros début 2017.
Ce contrat constitue le "péché originel", a estimé l'autre procureure financière, Céline Guillet, énumérant des "conditions de négociation obscures" et un "montant inhabituel" de rémunération et rappelant que Bernard Laporte n'aura exécuté aucune des prestations listées dans cette convention.
Selon la procureure, le patron du rugby français aura en revanche effectué des "interventions atypiques" et "problématiques" au profit des intérêts de Mohed Altrad, de son groupe et de son club de rugby de Montpellier (MHR), dont il est le président.
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