Affaire Laporte - Altrad : on vous explique pourquoi Bernard Laporte est jugé pour soupçons de corruption et trafic d'influence
Le puissant patron de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, comparaît à Paris mercredi pour corruption et trafic d'influence aux côtés d'autres piliers de l'ovalie, dans un procès scruté à un an de la Coupe du monde dans l'Hexagone.
À un an de la Coupe du monde, Bernard Laporte, le patron du rugby français, comparaît à partir du mercredi 7 septembre pour 15 jours devant le tribunal correctionnel de Paris pour soupçons de corruption et trafic d'influence. A ses côtés, notamment son numéro 2, le vice-président de la fédération, Serge Simon, et Claude Atcher, qui était encore il y a peu patron de la Coupe du monde 2023 en France. Et puis, surtout, Mohed Altrad, l'homme d'affaire multimilliardaire du BTP et président du club de Montpellier, champion de France en titre.
Les liens entre Laporte et Altrad au cœur du dossier
Ce sont essentiellement les liens entre Laporte et Altrad qui sont au coeur du dossier. Au commencement, il y a ce contrat d'image signé en février 2017 pour 180 000 euros : Bernard Laporte, tout juste élu président de la Fédération, s'engage à participer à des séminaires, à jouer un rôle de communicant pour le groupe de BTP Altrad, propriété de Mohed Altrad. Sauf qu'en échange, c'est ce que soutient l'accusation, le patron du rugby français aurait accordé plusieurs faveurs au même Mohed Altrad, également président du club de Montpellier, comme s'opposer à un report de match ou encore alléger une sanction disciplinaire. Mais surtout, un an plus tard, Altrad devient le premier sponsor maillot du XV de France, contre près de sept millions d'euros par saison.
"Et alors ?", répond la défense de Bernard Laporte. D'abord, dit-elle, celui-ci a renoncé au contrat d'image et remboursé la somme touchée dès qu'il a commencé à faire polémique. Surtout, le sponsoring maillot a été conclu dans les règles et facturé plutôt très cher à Mohed Altrad, alors qu'aucun autre partenaire n'était intéressé. "Le dossier est vide", concluent donc les deux avocats de Laporte, qui devraient plaider la relaxe.
A un an du Mondial, une condamnation serait un séisme
Ce procès fragilise-t-il le patron du rugby français ? Lui assure que non. Par la voix de son avocat, Bernard Laporte se dit "serein", "curieux", voire "amusé" de ce procès. Il faut dire que la garde à vue, en septembre 2009, ne lui avait absolument pas porté préjudice puisqu'il avait été réélu à peine quelques jours plus tard.
D'ailleurs, quelques jours avant l'ouverture du procès, début septembre 2022, une motion de soutien signée par plusieurs cadres de la fédération a été publiée. Alors, faut-il y voir une fébrilité du monde du rugby ? Nul doute en tout cas qu'une condamnation serait un séisme à un an du Mondial en France. L'homme fort du rugby tricolore, âgé de 58 ans, est devant la justice jusqu'au 22 septembre.
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