Champions Cup : avant La Rochelle-Toulouse, retour sur les cinq finales 100% françaises
Samedi à Twickenham, le Stade toulousain et le Stade rochelais disputeront la sixième finale franco-française en Champions Cup. Retour sur ces cinq précédents duels pour le trophée continental.
Samedi 22 mai, le Stade toulousain et le Stade rochelais s'affrontent (en direct sur France 2 et france.tv) pour la sixième finale franco-française de l'histoire. Premier vainqueur de la Coupe d'Europe (en 1996), le Stade toulousain a marqué les débuts de l'épreuve. Mais il a fallu attendre 2003 pour voir une nouvelle victoire des hommes de Guy Novès, lors de la première finale 100% française de l'histoire. Retour sur ces cinq premiers randez-vous en bleu-blanc-rouge.
2003 : Toulouse décroche sa deuxième étoile
Dans le décor irlandais de Lansdowne Road à Dublin, les Toulousains doivent en découdre sur le terrain face à Perpignan. Après une demi-finale où l'USAP avait créé l'exploit face au Leinster à l'extérieur, les Catalans partent à la conquête d'un premier sacre européen. Mais portés par une ligne d'arrières d'exception (Émile Ntamack, Yannick Jauzion, Xavier Garbajosa, Clément Poitrenaud...), le Stade Toulousain fait rapidement la différence par plusieurs pénalités de Yann Delaigue et un essai de Vincent Clerc (32e). À la mi-temps, les Toulousains mènent déjà 19-0 contre des Catalans amorphes dans le jeu.
Revenus avec des intentions plus offensives, les Catalans remontent au score mais trop tardivement par un essai en toute fin de match de Pascal Bomati (80e+5) et le pied de l'ouvreur australien Manny Edmonds. Guy Novès et ses joueurs s'imposent (22-17), pour la deuxième fois après leur titre de 1996.
2005 : le pied magique de Michalak
À l'occasion de ce nouveau classique du rugby français des années 2000, le Stade toulousain part défier le Stade français du côté de Murrayfield. Dans ce duel des Stades en Écosse, plusieurs stars du rugby mondial se font face. Pas d'effusion de jeu dans une rencontre sans essai et qui met du temps à atteindre les sommets tant espérés. Après plusieurs pénalités de David Skrela côté parisien face à celles de Jean-Baptiste Élissalde et Frédéric Michalak côté toulousain, le match prend une toute autre tournure quand le pied de Michalak égalise à 12-12 dans le temps additionel. La prolongation est au-rendez-vous, la deuxième de l'histoire en finale (après celle de la première édition entre Cardiff et... Toulouse en 1996).
Le festival Frédéric Michalak se poursuit dans la foulée puisque le demi d'ouverture engrange trois points supplémentaires sur une pénalité avant de claquer un drop retentissant dans le ciel écossais pour sceller la victoire toulousaine (18-12). Une troisième couronne européenne pour un Stade Toulousain très réaliste, et nouveau recordman de victoires dans la compétition.
2010 : Toulouse à l'expérience contre Biarritz
On a souvent l'habitude de dire que l'enjeu peut tuer le jeu. Un poncif encore une fois vérifié lors de cette finale 2010 entre Toulouse et Biarritz, déjà malheureux en 2006 contre le Munster. Pour ce match disputé au Stade de France, les coups de pied pleuvent et peu d'envolées sont à se mettre sous la dent. La lumière vient finalement de quatre pénalités et trois drops de Florian Fritz et David Skrela pour des Stadistes plus pragmatiques. En face, seul un essai de Karmichael Hunt (73e) permettra aux Basques d'y croire en toute fin de match, mais déjà trop tard pour espérer renverser la vapeur (21-19).
Pour sa sixième finale en quinze ans de Coupe d'Europe, le Stade toulousain reste invaincu face à une équipe française en finale et ajoute un quatrième titre à son palmarès. À ce jour, le club haut-garonnais reste le plus titré sur la scène continentale, à égalité avec la province irlandaise du Leinster.
2013 : Toulon et ses stars ouvrent leur compteur européen
Avec sa flopée de stars internationales et un recrutement toujours aussi clinquant, le Rugby club toulonnais (RCT) dirigé par l'emblématique Mourad Boudjellal parvient enfin à se hisser en finale à l'Aviva Stadium de Dublin, face à Clermont. Une première à ce niveau pour les deux clubs. Après un premier acte fermé (3-3), la rencontre prend une toute autre tournure au retour des vestiaires.
Les Jaunards prennent les devants avec deux essais coup sur coup de Napoleoni Nalaga (41e) et Brock James (47e). Un élan freiné à l'heure de jeu par deux Anglais impitoyables. Le buteur et capitaine Jonny Wilkinson tout d'abord, en pleine renaissance sur la rade toulonnaise, et Delon Armitage, l'arrière international qui, au prix d'une percée dans la défense clermontoise, déborde Brock James le long de la ligne de touche tout en moquant l'Australien avant d'aplatir en coin. Une marque d'arrogance pour certains, un trait de caractère bien trempé pour d'autres.
Quoiqu'il en soit, Toulon a réussi son pari sous les ordres de Bernard Laporte : remporter une première couronne européenne (16-15). Les Varois passent même à quelques minutes d'un doublé historique quelques jours plus tard face à Castres, en finale de Top 14.
2015 : Jamais deux sans trois pour le RCT
Après deux titres consécutifs en Coupe d'Europe (2013, 2014), Toulon tente la passe de trois face à ce même Clermont dans un remake de la finale de 2013. Sur le terrain de Twickenham, le temple du rugby anglais, le scénario ressemble beaucoup à celui déroulé deux ans plus tôt. L'ASM passe rapidement en tête par l'intermédiaire de Camille Lopez et d'un essai de Wesley Fofana (24e). Mais comme souvent, la grinta toulonnaise fait la différence sur un essai rageur de Mathieu Bastareaud (40e) transformé par Halfpenny, pour repasser devant au score in extremis (16-11).
Dans la même veine, Clermont répond à l'heure de jeu sur une inspiration géniale de Nick Abendanon (62e) avec un coup de pied à suivre dans les 22 mètres toulonnais et se rapproche à un point (18-19). Ce va-et-vient au score tourne à l'avantage des Toulonnais à l'approche du money-time. Sur un nouvel éclair de génie, l'Australien Drew Mitchell (69e) se lance dans un slalom et efface six plaquages adverses avant d'envoyer le RCT au "troisième" ciel (24-18).
Un exploit XXL avec trois Coupe d'Europe d'affilée (2013, 2014, 2015). Le seul triplé de l'histoire, pour ce qui constitue juqu'à samedi, le dernier titre d'un club français dans la plus grande des compétitions européennes.
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