Richard et Grange, un coup pour l'avenir
Les conditions climatiques sur le glacier de Rettenbach ont eu raison de la première masculine de l'année. Après plusieurs reports, le manque de visibilité a eu raison de la seconde manche. "On ne pouvait pas skier du tout, la décision du jury est normale. Cequi ressort, c'est que j'étais devant aujourd'hui. Je vais m'en servirpour la suite", s'est félicité Cyprien Richard. Le skieur de 31 ans est le héros bien malgré lui d'un nouvel épisode du feuilleton ouvert aux jeux Olympiques de Turin en 2006. Le Savoyard Pierre-Emmanuel Dalcin avait été pendant 50 minutes dans la peau du vainqueur du super-G, le 18 février 2006 à Sestriere. Avant que le jury annule la course à cause de la précipitation neigeuse dans laquelle les 17 premiers dossards avaient été lancés. Rebelote quatre ans plus tard aux Jeux de Vancouver. Le 24 février à Whistler (Canada), la seconde manche du géant féminin avait été reportée d'une journée pour les mêmes raisons, alors que Taïna Barioz était en deuxième position à la "mi-temps". Et les plus anciens se souviennent de Leila Piccard privée d'un possible succès le 11 novembre 1995 sur un autre glacier, à Tignes, avec le même épilogue frustrant qu'à Sölden.
En retard de 13 centièmes au premier pointage sur lAméricain TedLigety, Cyprien Richard avait réalisé un final remarquable pour couperla ligne avec 2 centièmes d'avance en 1'10''56. Au nez et à la barbedes cadors de la spécialité, tous largués comme Cuche, Janka et Miller,Richard sest offert la première manche de la saison. Les six premiersse tenaient en 15 centièmes. La déception doit être grande dans le campfrançais mais cette première manche valide le travail physique ettechnique de l'intersaison ainsi que les choix de matériels. PourRichard, dont le meilleure résultat en Géant est une troisième place endécembre 2009 à Alta Badia (Italie), la déception est balayée par leplein de confiance occasionné par son résultat: "J'ai réussi à melibérer dès la première course, ce n'est évident pour personne, mêmeles meilleurs du monde ont des questions. Je savais que j'étaisperformant, je l'ai prouvé et je le prouverai dans les courses qui arrivent".
Même tonalité chez Jean-Baptiste Grange, qui renouait avec lacompétition après avoir été opéré du genou droit en janvier: "Quand tun'as pas couru pendant dix mois, ce n'est pas évident de se remettredans le bain. La pression est bien montée. Cela change du petittrain-train que j'ai eu depuis dix mois". Et puis la manière était là:"Sur le haut et le bas, j'ai montré que j'étais capable de skier auniveau des meilleurs", a analysé Grange, 15e à 1''45 deRichard, content de ne pas avoir perdu ses acquis en géant pendant sa convalescence. Pour sa course de rentrée après une grave blessure au genou, le skieur de Valloire a fait mieux que Raich ou lItalien Manfred Moelgg. "Même après mes fautes, je suis resté lucide. Je faismon ski et je regagne du temps en bas", a-t-il souligné, jugeant cetteexpérience de bon augure avant de retrouver le portillon de départdans sa discipline de prédilection, le slalom, le 14 novembre à Levi(Finlande).
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