Quelques clefs pour dompter l'invincible armada
L'état d'esprit: les Bleus ont crevé l'abcès
Suite à la claque de Kiev (0-2 face à la Suède mardi), l'équipe de France a fait son introspection. Les vérités se sont dites franchement et même parfois de façon virulente, mais c'est mieux que les non-dit. Le groupe a conscience d'avoir raté son match faute d'investissement (avant et pendant la rencontre) mais il se sent capable de réagir contre la meilleure équipe du monde. D'autant que les Bleus, qui ont déjà atteint leur objectif, n'auront rien à perdre.
Un engagement plus important: fini la nonchalance
Décriés pour leur absence de révolte après le but d'Ibrahimovic, les hommes de Laurent Blanc ont fait leur mea culpa. Ils ont promis de ne pas renouveler cette performance indigne d'une grande équipe. Contre l'Espagne, ils seront sur-motivés d'autant qu'ils n'ont pas oublié l'humiliation subie au Stade de France à l'hiver 2010 (0-2 avec des Espagnols "faciles").
Le retour de Cabaye, le Xavi français
Meilleur joueur tricolore sur les deux premiers matches de la compétition, Yohan Cabaye a grandement manqué aux Bleus lors de la rencontre face à la Suède. Régulateur de l'entrejeu, doté d'une technique idéale pour jouer la courroie de transmission entre la défense et l'attaque grâce à sa qualité de passe, le joueur de Newcastle va remettre de l'ordre et de la cohésion.
Un changement tactique: un milieu plus dense
Laurent Blanc pourrait bien choisir la "tactique Jacquet" pour contre la mécanique bien huilée d'en face. Aligner trois milieux défensifs (Diarra, M'Vila et Cabaye) comme l'avait fait Aimé Jacquet lors de la Coupe du monde 1998 (Deschamps, Karembeu, Petit) afin de muscler le milieu de terrain et empêcher Xavi, Iniesta et Busquets de diriger la manœuvre: c'est une idée que le sélectionneur a en tête.
Le réveil attendu de Benzema, star en dedans
Auteur d'une saison pleine avec le Real Madrid (21 buts toutes compétitions confondues), Karim Benzema est arrivé à l'Euro auréolé d'un statut de star alors qu'il n'est encore qu'une vedette en devenir. Pour atteindre la notoriété d'un très grand joueur, l'ancien Lyonnais doit faire mieux que deux passes décisives (contre l'Ukraine). Il doit marquer et surtout qualifier les Bleus pour passer un cap.
Le talent de Menez et Ribéry, trublions capables de tout
Jérémy Menez et Franck Ribéry figurent parmi les plus doués pour ce qui est du maniement du ballon. Capables de faire des différences dans les fameux trente derniers mètres, le Parisien et le Munichois ont parfois aussi tendance à se compliquer la vie. Contre une défense espagnole privée de Puyol mais assez solide quand même, les deux feu-follets des Bleus auront le rôle de détonateur. Et plus si affinités.
La sûreté de Lloris, l'un des meilleurs à son poste
Sans un grand goal, point de salut ! Eblouissant face à la Suède après deux sorties rassurantes contre l'Angleterre et l'Ukraine, Hugo Lloris confirme qu'il fait bien partie du gotha des gardiens de but. Le portier lyonnais a sauvé la France d'une déculottée mardi soir et il lui sera encore beaucoup demandé ce samedi face à Torres et consorts.
L'arrivée de Koscielny, défenseur à l'espagnole
Défenseur intraitable et classieux à la fois, Laurent Koscielny semble s'être inspiré d'un Gérard Piqué, la tour de contrôle de l'arrière garde ibère. Après une belle saison sous le maillot d'Arsenal, l'ancien Tourangeau possède des caractéristiques intéressantes pour résister aux assauts espagnols et redonner confiance à un Rami décevant: sens du placement, bon jeu de tête, relance efficace… A lui de jouer.
Le poids de l'histoire: le complexe de la Roja
Dernier élément qui peut jouer en faveur de l'équipe de France: les confrontations passées en phase finale des grandes compétitions. Les Bleus ont affronté l'Espagne à quatre reprises et ils se sont imposés trois fois (pour un nul à l'Euro 1996, 1-1). En 1984, Platini (avec la complicité involontaire d'Arconada) et Bellone avaient offert à la France son premier championnat d'Europe des Nations. En 2000, Zidane et Djorkaeff avaient maté la résistance adverse (2-1 avec un but de Mendieta et le penalty de l'égalisation manqué par Raul). En 2006 enfin, les Espagnols avaient promis d'envoyer Zidane à la retraite: trois buts signés Ribéry, Vieira et Zizou avaient permis aux Bleus de remporter ce huitième de finale de très haut niveau (3-1).
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