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Plein les oreilles des vuvuzelas !

Après deux jours de compétition, joueurs et presse étrangère disent stop ! Le vacarme des vuvuzelas, les trompettes traditionnelles sud-africaines, assourdit nos petits écrans. Au point de ne plus en entendre les joueurs sur le terrain, au point de ne plus entendre les commentaires, au point de chercher la touche "mute" sur nos télécommandes…
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
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Le symbole du tournoi mis à mal

Vous allumez votre poste pour regarder le Mondial. Détendu, relax, prêt à profiter pleinement des prochaines 90 minutes. Soudain, un curieux bourdonnement vous saute aux oreilles. Non, pas de panique ! Votre téléviseur n'est pas encore bon pour le SAV. Ce vacarme incessant ne provient pas de vos haut-parleurs mais des vuvuzelas sud-africaines. Instrument folklorique, sorte de longue trompette en plastique aux couleurs de l'équipe supportée, la vuvuzela (prononcez "vouvouzela") est l'emblème des supporters des Bafana Bafana.

Problème, malgré la qualité des matchs et l'attitude exemplaire des supporters, l'essaim de "vuvus" gâche la fête. En 24 heures, l'objet méconnu jusqu'alors est devenu le centre de toutes les discussions. Et des plaintes. Son son, proche d'une corne de brume ou d'un barrissement d'éléphant tape sur le système et les observateurs étrangers n'ont pas tardé à s'en plaindre. Sur Facebook, des mouvements "anti-vuvuzela" voient le jour en même temps que des pétitions circulent sur le net et que la presse étrangère grogne. "Les terribles trompettes du diable" lance le quotidien espagnol AS, tandis que le Germanique Bild s'étrangle : "Vous nous tapez sur les nerfs !" 'Leur bruit "transperce le cerveau comme une perceuse" surenchérit le journal Marca. Et quand ce n'est plus la presse, ce sont les joueurs qui s'épuisent de cette nuisance sonore. Après son match contre l'Uruguay Yoann Gourcuff livrait ses premières impressions : "On ne s'entendait pas avec le bruit dans le stade. On devait communiquer par gestes. D'habitude on prévient un partenaire quand il est seul. Là, on ne pouvait rien faire." L'entraîneur uruguayen Oscar Tabarez faisait le même constat, incapable de transmettre correctement ses consignes de jeu : "Cela a pris un temps fou car je n'arrivais pas à me faire entendre avec ce vacarme." Et pour cause, le jour de la cérémonie d'ouverture au Cap le son de ces trompettes était perceptible à plus de 1000 mètres autour du stade.

Mais le désamour des vuvuzelas ne s'arrête pas à de simples considérations "précieuses". Avec un volume sonore pouvant aller jusqu'à 130 décibels, une exposition prolongée au bruit de cet instrument peut provoquer de sévères troubles auditifs. Pourtant, les autorités sud-africaines campent sur leur position. Proscrire la vuvuzela n'est pas à l'ordre du jour. La South African Football Association défend son utilisation, mettant en avant la "tradition du bruit" en Afrique du Sud.
Face à ce raz de marée de critiques, un seul fait face. Le gardien sud-africain Itumeleng Khune admet avoir été déçu par le niveau sonore du match des Bafana Bafana contre le Mexique : "On veut des vuvuzelas plus bruyantes que ça pour notre prochain match, contre l'Uruguay. Il y a eut des moments dans le match où des supporters ne soufflaient pas dans leur vuvuzela." Comme quoi, les bruits et les couleurs…

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