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Park Eun-Seon est-elle un homme ?

Si Park Eun-Seon n'avait pas terminé en tête du classement des buteurs avec 19 buts en 22 rencontres, le débat n'aurait sûrement pas lieu. Et depuis quelques jours, les entraîneurs de six des sept clubs du championnat de football féminin de Corée du Sud ont tout simplement menacé de boycotter le début du championnat, tant que Park n'aura pas passé un test sur son genre sexuel.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

La Fédération coréenne se défend en affirmant que la joueuse aujourd'hui âgée de 26 ans a passé un test de ce type lorsqu'elle avait 15 ans. "Nous n'avons pas l'intention d'accepter un tel test juste pour stopper le boycott", a prévenu le responsable des Sports de Séoul, Kim Joon-Soo qui a toutefois ajouté que "si il est nécessaire pour Park de participer à un match international et sous la réglementation de la Fifa, nous étudierons" la question de lui faire passer ledit test.

'Oubliée' en sélection

Les clubs rivaux se sont étonnés de voir que la meilleure joueuse du championnat n'avait pas été sélectionnée en équipe nationale. Devant la volée de bois vert provoquée par la menace de boycott, l'entraîneur du Suwon FMC, Lee Sung-Gyun, a même été contraint de démissionner. Cela dit, Park a déjà été sélectionnée à 19 reprises, et a même joué la Coupe du monde 2003 et aux JO de 2004. Mais depuis la Coupe d'Asie 2010, et des premiers doutes concernant son genre, l'attaquante est visiblement "oubliée" par le sélectionneur.

Park se sent "humiliée"

Sur les réseaux sociaux, Park a indiqué qu'elle se sent "humiliée". "Je sais ce que ces gens cherchent à faire, mais je ne me laisserai pas faire", a-t-elle précisé. Cette affaire rappelle celle de l'athlète sud-africaine Caster Semenya. Cette dernière avait en effet été accusée d'être un homme après son titre mondial sur 800 mètres en 2009 à Berlin. Des tests ordonnés par la Fédération internationale avaient indiqué qu'elle était bel et bien une femme, mais qu'elle présentait un taux élevé de testostérone, l'hormone mâle. Suspendue dans un premier temps, Semenya avait finalement autorisée à courir, devenant même le porte-drapeau de l'Afrique du Sud aux JO-2012, et prenant la médaille d'argent du 800 mètres.

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