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Paralympiques : comment classer les athlètes ?

Pour assurer l'égalité des chances entre les différents athlètes paralympiques dans chaque épreuve, les organisateurs doivent prendre en compte de nombreuses données relatives aux types de handicaps ou aux aptitudes fonctionnelles. Un système très complexe et contesté.
Article rédigé par franceinfo
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Jeux Paralympiques de Londres 2012 (ANTON DENISOV / RIA NOVOSTI)

Est-il juste de faire courir des athlètes amputés des deux jambes avec des sportifs amputés d'une seule? Voilà le type de questions qui viennent régulièrement tourmenter l'esprit des organisateurs, alors que les Jeux Paralympiques de Londres s'ouvrent ce mercredi. Le système de classification, très complexe, se révèle un véritable casse-tête.

Quinze finales du 100m

Pour certains sports, la donne est simple. C'est le cas du cécifoot, destiné aux malvoyants et non-voyants, où tous les joueurs sauf les gardiens portent un bandeau. Mais pour une discipline comme l'athlétisme, le problème est plus complexe. On compte ainsi quinze finales du 100 m messieurs : trois groupes pour les malvoyants et non-voyants, cinq pour les infirmes moteurs cérébraux, trois pour les amputés, quatre pour les sportifs en fauteuil roulant. Sachant que les athlètes ne sont pas seulement classés selon qu'ils aient un bras ou une jambe amputés, mais aussi selon que l'amputation s'est faite au-dessus ou en-dessous du genou…

Chaque sport dispose de sa propre classification. Dans les sports collectifs, chaque joueur représente un certain nombre de points en fonction de ses capacités physiques. En basket par exemple, chaque équipe ne peut aligner plus de 14 points. En conséquence, s'il y a un déficit de participants dans une même catégories, des sportifs avec des degrés de handicap différents peuvent quand même être alignés dans la même épreuve. Certains le déplorent.

"Il n'y aura plus que des athlètes légèrement handicapés aux Paralympiques"

"Des athlètes lourdement handicapés doivent désormais affronter des sportifs qui le sont moins, regrette l'Autrichien Thomas Geierspichler, 36 ans, champion paralympique du 1500m en fauteuil roulant à Athènes en 2004. Ce n'est pas juste. Les médailles sont inatteignables (…) Il n'y aura plus que des athlètes légèrement handicapés aux Paralympiques. On retire des perspectives aux athlètes gravement handicapés, ceux pour qui c'est le plus dur."

Pour l'Autrichien, qui ne pourra courir que des sprints à Londres après la suppression des courses de fond dans sa catégorie, cette évolution est dure à digérer. "Je m'entraîne à la course de fond et au marathon depuis 14 ans. Apprendre si peu de temps avant les Jeux qu'ils n'existent plus pour ma catégorie, c'est hallucinant. C'est comme si on avait dit à Gebreselassie (double champion olympique sur 10.000m) qu'il doit maintenant courir sur 400m."

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