On veut des buts !
Il y a quatre ans, l'Allemagne avait dominé le Costa Rica 4-2 lors du match d'ouverture. Cette année, le premier match opposant l'Afrique du Sud au Mexique (1-1) aura finalement donné le ton de ce Mondial. Avec six matches à 1-0, deux à 0-0, quatre à 1-1, il était bien difficile de s'enthousiasmer devant son écran, voire pire, lorsque l'on avait débourser des milliers d'euros pour se rendre dans les stades... Si Wayne Rooney a le premier critiqué ce manque de spectacle, il faut peut-être rappelé au deuxième buteur de Premier League (après Drogba) qu'il n'a lui-même, guère brillé lors du nul (1-1) face aux Etats-Unis. Les Luis Fabiano, Villa, Anelka, Eto'o, Higuain, Cristiano Ronaldo et donc Rooney, restent pour le moment bredouilles.
Ce manque d'efficacité a plusieurs explications. Tout d'abord, les saisons sont de plus en plus usantes, les titulaires sont rarement épargnés en clubs, les matches sont toujours plus nombreux pour les équipes pourvoyeuses d'internationaux (Coupes nationales, Coupe de la Ligue, Coupe Intertoto, Europa League, Ligue des Champions) et les organismes en subissent forcément les conséquences. Cette explication trouve un écho dans les mauvaises prestations des équipes dites favorites, qui possèdent dans leurs effectifs les plus grandes vedettes. La frustration est grande pour ce début de Coupe du monde, censée être le rendez-vous sportif le plus attendu.
Plus incroyables encore sont les crampes de certains joueurs en début de deuxième mi-temps. S'agit-il d'un problème de préparation ? Lorsque l'on regarde les Brésiliens joué à la baballe face à la Corée du Nord (2-1), l'Espagne qui proposait un jeu très alléchant depuis son titre continentale faire de même et se prendre un but face à la Suisse (0-1), il est bien difficile de s'y retrouver... Parmi les autres favoris, les Pays-Bas, disposant d'une attaque de feu, n'ont guère séduits, l'Argentine a joué 20 minutes, et l'Italie a été sauvée par une bourde du gardien Paraguayen (1-1). Même les équipes africaines, malgré le soutien de leur public, n'ont pas été performantes devant les cages adverses. Très critiqué, le match de l'équipe de France face à l'Uruguay (0-0) n'est donc pas si étonnant, et même plutôt rassurant lorsque l'on regarde ces résultats.
Seule l'Allemagne, pourrait-on dire comme toujours, a répondu présente en corrigeant la -très moyenne- Australie 4-0. Jusqu'ici, la Coupe du monde la moins prolifique reste celle de 1990, avec 2,21 buts. La première rencontre de la deuxième journée mercredi soir laisse cependant quelques espoirs, l'Uruguay ayant battu l'Afrique du Sud 3-0. Il reste désormais 47 rencontres pour que ce Mondial en Afrique du Sud ne devienne pas le moins prolifique de l'histoire. Si la France pouvait y contribuer en corrigeant (soyons fous) le Mexique, tous les supporteurs des Bleus seraient les premiers ravis.
Incriminer le ballon -certes difficile à maîtriser- serait trop facile, le Jabulani étant censé favoriser les buts. La faute ne repose-t-elle donc pas sur des sélectionneurs trop prudents pour le premier match, dans un souci de ne pas débuter ce Mondial par une défaite ? La volte-face de Raymond Domenech qui s'appuyait en préparation sur un ambitieux 4-3-3, pour revenir à un plus frileux 4-2-3-1, résume la situation. Où est donc passé le football total des Néerlandais, le football champagne des Camerounais ? Heureusement, rien n'est encore perdu d'ici le 11 juillet, et un écrasante victoire de la France sur l'Allemagne, 1-0 !
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