Nonagénaire, femme enceinte, malade : ils ont tous bouclé un marathon
Harriette Thompson, 92 ans, est devenue dimanche la femme la plus âgée du monde à terminer un marathon. Un exploit qui en rappelle d'autres.
Il faut du mérite pour parcourir 42,195 km en courant. Mais Harriette Thompson en a encore plus que les autres marathoniens : cette Américaine de 92 ans est devenue, dimanche 31 mai à San Diego (Etats-Unis), la plus vieille femme du monde à courir la distance. La nonagénaire a bouclé l'épreuve en sept heures 24 minutes 36 secondes. "J'en suis à mon 16e et je suis heureuse de l'avoir fait", a expliqué Harriette Thompson à son arrivée.
Cet exploit en rappelle d'autres. Ces dernières années, plusieurs marathoniens ont pris le départ avec un handicap, qu'il soit subi ou volontaire.
Bruno Louges, atteint d'une sclérose en plaques
S'il avait suivi les conseils de ses médecins, le Français Bruno Louges aurait arrêté la course à pied. Atteint d'une sclérose en plaques, ce quadragénaire a pourtant couru en octobre 2014 le marathon du cercle polaire, la course "la plus froide du monde" organisée au Groenland. Sur son blog, l'athlète raconte ces 6h57 d'efforts. "L’air me brûle la langue et me donne l’impression de respirer une pastille Valda à la menthe forte (...). Il faut lever les pieds, on s’enfonce parfois jusqu’aux genoux", écrit-il.
Aux difficultés de courir sous ces latitudes s'ajoutent celles de sa maladie. Comme il l'explique à Sud Ouest (article abonnés), la sclérose en plaques a provoqué un dysfonctionnement de son pied droit qui "le fait chuter fréquemment sur terrain accidenté", un problème en partie compensé par une orthèse. "Le message que je voulais porter, c'est qu'on peut y arriver même avec une maladie invalidante comme la sclérose en plaques, développe-t-il. On en a une image ancienne, de gens en fauteuil. Or on peut marcher très bien à 70 ans."
Amber Miller, enceinte de neuf mois
Elle ne voulait pas rater le marathon de Chicago. Amber Miller, une Américaine de 27 ans, a pris le départ de la course en octobre 2011 alors qu'elle était enceinte de neuf mois, rapporte Rue89.com. "J’avais payé pour cette course, donc j’ai décidé de la faire ou en tout cas d’en faire le maximum", se justifie-t-elle. Elle a accouché juste après la course d'une petite fille de 3,5 kg.
Pour le gynécologue interrogé par Rue89, il n'y avait pas de risque pour l'enfant. En revanche, la coureuse "avait au moins dix kilos de plus que son poids habituel : son ventre à porter. Elle a dû se casser le dos et les articulations", explique Laurent Vandenbroucke.
Nathalie Eckert, en talons aiguilles
Nathalie Eckert n'avait pas de handicap particulier. Mais elle a choisi de s'en imposer un : pour récolter des fonds contre l'asthme, cette Britannique de 37 ans a couru le marathon de Londres perchée sur des talons aiguilles de 12 centimètres, en avril 2015. "Courir en talons me paraît complètement naturel. J’ai juste peur de coincer ma chaussure dans un trou et de rester bloquée", expliquait-elle avant la course.
L'épreuve s'est cependant révélée plus compliquée que prévu. Comme elle le reconnaît dans une interview au blog High Heel Runner et sur Twitter (liens en anglais), elle a dû enlever ses talons à certains moments. "Mes quadriceps et mes mollets me brûlaient", explique-t-elle, avant de préciser qu'une majorité des 42 km ont été parcourus en talons.
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