Noah "contre toute forme de dopage"
Habitué aux provocations, l'ancien vainqueur de Roland-Garros avait expliqué dans une tribune publiée par Le Monde le 19 octobre dernier que dans la situation actuelle, "la meilleure attitude à adopter est d'accepter le dopage". Ces propos ont évidemment choqué de nombreuses personnes, à commencer par le ministre des Sports David Douillet, qui s'est dit "sans faille contre le dopage", qu'il considère comme un "fléau qui attaque le sport". La veille, l'ancienne ministre des Sports, Mari-Georges Buffet, s'était dite surprise par les propos de Noah, estimant qu'il s'agissait peut-être simplement d'une provocation de l'ex champion.
"Une démonstration par l'absurde"
Et Noah a visiblement compris qu'il fallait clarifier ses propos. "Il s'agissait bien entendu d'une démonstration par l'absurde. Mon intention n'était pas de dire: 'A partir de maintenant, la bonne idée serait de mettre tous les gamins sous perfusion' ", a indiqué la personnalité préférée des Français. "J'ai été athlète pendant quatorze ans, capitaine de l'équipe de France: je me sens légitime pour poser une telle question. Maintenant, bien sûr que les sportifs espagnols ne sont pas tous dopés !", assure-t-il. "Mais je suis "Bleu Blanc Rouge", n'en déplaise à Marine Le Pen, et j'en ai assez : pourquoi bosse-t-on autant pour ne récolter la plupart du temps que des médailles en chocolat ? Sommes-nous plus nuls que les autres ? Je ne le crois pas."
"Il y a la vérité officielle et la vérité officieuse"
Déjà très critique à l'égard de Marine Le Pen, le natif de Sedan a également envoyé un message à peine voilé à David Douillet, en indiquant ne pas comprendre "que la première chose que font les autorités françaises, c'est de (lui) rentrer dedans alors que je ne fais que dire la vérité. Il y a la vérité officielle et la vérité officieuse", lâche-t-il.
"Je suis contre toute forme de dopage mais je suis aussi hypersensible à l'injustice", affirme le chanteur. Ce dernier est toutefois moins nuancé sur ses propos concernant l'Espagne, avec des athlètes "tombés dans la marmite" de la "potion magique". "Je suis un peu frustré qu'il y ait deux poids, deux mesures en matière de dopage, que ce soit avec l'Espagne ou d'autres pays". Il poursuit en prenant l'exemple du septuple vainqueur du Tour de France, l'Américain Lance Armstrong. "Je ne comprends pas que dans notre pays, le chef de l'Etat accueille Lance Armstrong comme un héros, alors qu'on traite Richard Virenque comme un pestiféré", estime Noah.
Dans cet entretien, le franco-camerounais est également revenu sur l'utilisation du dopage à son époque. "Je n'ai jamais fait appel à un médecin ou à quiconque pour me fournir en produits", a-t-il déclaré. "Pour tous les matches que j'ai disputés, je me suis entraîné comme une bête, et tous ceux qui ont travaillé avec moi le savent, les entraîneurs et mes adversaires. Mais, sur le circuit, il y avait certains comportements qui m'interpellaient", a précisé l'ancien N.3 mondial, qui décidément, risque encore de faire couler beaucoup d'encre.
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