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Natation : à deux ans de Paris 2024, "c'est toujours bon d'avoir des jeunes qui tirent les autres", assure Florent Manaudou

Le nageur français, qui a dû déclarer forfait aux championnats de France et attend de savoir s'il pourra participer aux Mondiaux, se félicite samedi de l'arrivée d'une nouvelle génération qui, à l'approche des Jeux olympiques en France, "peut donner des idées à d'autres".

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Florent Manaudou lors du 50 mètres brasse, au cours des championnats de France de natation à Limoges (Haute-Vienne), le 7 avril 2022. (STEPHANE KEMPINAIRE / AFP)

Florent Manaudou garde le sourire. Il a assisté samedi 9 avril aux séries du 50 mètres nage libre des championnats de France de natation, à Limoges (Haute-Vienne), même si son couloir numéro 4 est resté vide. Cette course devait lui permettre de réaliser les minima pour se qualifier pour les Championnats du monde de juin à Budapest (Hongrie). Après avoir déclaré forfait à cause d'une blessure, il doit donc patienter pour savoir si un autre nageur prend sa place. Il a répondu aux questions de franceinfo.

franceinfo : Pourquoi avoir renoncé à cette finale très attendue du 50 mètres nage libre ?

Florent Manaudou : J'ai une bursite de la patte d'oie, c'est-à-dire une inflammation du genou gauche à cause de ma journée à faire de la brasse jeudi, [qui s'est soldée par une troisième place en finale]. Je ne suis pas brasseur, je ne me suis pas entraîné sur la brasse. Ça s'est inflammé parce que mon corps n'avait pas l'habitude. Je ne regrette rien. J'ai pris énormément de plaisir à faire ces séries et cette finale. J'avais vraiment le sourire aux lèvres le matin et le soir, c'était vraiment cool. Je suis un peu triste de ne pas faire le 50 mètres nage libre samedi mais ce n'est pas très grave.

Quelles sont les conséquences potentielles de ne pas faire cette course du 50 mètres nage libre ?

[Ma qualification pour les championnats du monde] dépend des autres maintenant, je n'ai plus mon destin entre les mains. Il y a déjà des jeunes qui ont sorti de très beaux temps. Je serais très heureux pour eux s'ils se qualifient. Je serais très heureux pour moi si ça ne passe pas pour eux.

Avez-vous beaucoup réfléchi avant de déclarer forfait ?

Non. Je n'aime pas du tout nager quand je ne suis pas à 100% parce que je vais avoir ça dans un coin de ma tête. Je suis un peu comme une voiture de course : je peux aller très vite quand tout va bien mais dès qu'il y a un truc qui ne va pas très bien, cela impacte énormément mes performances. Je n'aurais pas été capable d'être à 100% et je n'aurais pas passé une bonne journée. Je suis quand même qualifié pour les championnats du monde sur le 50 mètres papillon. Je vois le verre à moitié plein.

Vous privilégiez donc désormais l’aventure humaine plutôt qu’un résultat ?

Exactement. Je prends énormément de plaisir sur ces championnats, même si je n'ai pas encore gagné. M'entraîner avec de nouveaux coaches dans mon nouveau club, [Antibes], c'est vraiment génial. Je prends du plaisir, je souris avant mes courses et c'est quelque chose que je ne faisais pas avant. Des championnats du monde, j'en ai déjà fait pas mal. Il y en aura encore beaucoup. Même si je loupe une compétition sur 50 mètres crawl, ce ne sera pas la fin du monde.

Il y a une nouvelle génération qui arrive, incarnée par Maxime Grousset. Quel est votre regard sur elle ?

Il y a beaucoup d'individualités. Après, je pense qu'il manque encore un vivier parce que, quand on voit qu'on rentre en finale du 100 mètres nage libre en 50 secondes, on ne peut pas créer un relais comme ça. Il faut qu'on ait un peu plus de vivier derrière mais ça vient. Il y a quelques jeunes qui sont bons, par exemple le petit Nans Mazellier qui pointe le bout de son nez. C'est toujours bon d'avoir des jeunes qui tirent les autres. Il ne reste plus que deux ans d’ici Paris 2024. C'est court mais cela peut donner des idées à certains autres.

Est-ce important d’avoir cette concurrence ?

Oui, on en a besoin. Gagner facilement n'est pas intéressant. C'est le sport, on aime quand c'est c'est serré. Ce n'est pas marrant de voir, par exemple, un match de foot avec 4 à 0 à la 70e minute... À moins que ce soit le PSG contre Barcelone, mais après, c'est autre chose [rires]. On aime les belles confrontations dans le sport et celle avec Maxime Grousset en est une belle. Maxime est un jeune, c'est sûr, mais il a prouvé que c'était un très bon nageur, tellement spectaculaire.

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