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Pourquoi les records vont encore tomber

Alors que certains annonçaient qu'avec la disparition des combinaisons en polyuréthane, les records du monde ne tomberaient plus dans les bassins avant longtemps, Barcelone a vu encore trois records du monde battus. A Londres, aux derniers JO, huit records du monde avaient été battus, et dix records olympiques. Voici les explications de ces performances, selon Michel Rousseau, vice-champion du monde du 100m nage libre et recordman d'Europe de la distance de 1970 à 1972.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
La Lituanienne Ruta Meilutyte a battu le record du monde du 100m brasse

Un sport neuf en plein développement

Comme dans tous les sports, la préparation évolue en permanence, repoussant les limites individuelles et donc les records. "La natation est un sport neuf et il y a encore beaucoup de progrès à faire. On a fait d'énormes progrès ces quarante dernières années sur les virages, sur les lignes d'eau, sur le traitement des bassins, sur la récupération active, sur les modèles d'entraînement, sur la diététique. On pourrait passer des heures à énumérer tout cela. On est en constants progrès. Aujourd'hui, quand on fait une course, c'est pas comme il y a 40 ans, comme un bourin en ligne, le mieux possible avec un plat au départ, un virage un peu n'importe comment. On aménage beaucoup de choses dans cette course. Et des progrès, il y en a encore à faire."

Le travail sous l'eau

Même limité à 15m à chaque virage, le travail sous l'eau s'est développé de manière extraordinaire, avec notamment des ondulations qui créent de grandes différences entre nageurs. "Désormais, on fait trente mètres sous l'eau sur 100m. C'est 30% de la course qu'on n'avait jamais travaillé par le passé. On a commencé à le faire ces dernières années. On a compris que 15m sous l'eau, c'était bien, mais on s'est aperçu qu'on pouvait les faire plus vite avec des ondulations, puis qu'on pouvait les finir en accélérations quand on sort de l'eau. Du coup, on est passé à 34m. Ce sont d'énormes progrès."

Des combinaisons encore plus performantes, plus proches du corps

En excluant les combinaisons en tout polyuréthane en 2010, la Fédération internationale a enlevé de la flottabilité aux nageurs. Mais les équipementiers ont poursuivi leurs développements techniques. "Voici quatre ans, j'avais expliqué que les records du monde continueraient à être battus sur un rythme normal. Les combinaisons, pour les filles actuelles, sont d'une technicité particulièrement audacieuse au niveau de la glisse, de la compression contre le corps, de la technique de glisse. Les combinaisons ont fait de grands progrès, tout en perdant juste un petit bout de jambes pour les filles. C'est pour cela qu'il y a eu ces records du monde du 100m brasse, 200m brasse et du 1500m nage libre ici. On va certainement en battre 4-5 chez les filles, et quelques-uns chez les hommes."

Des bassins plus larges et produisant donc moins de vagues

"Les bassins se sont améliorés. Mais la plus grande différence, c'est d'avoir mis dix lignes d'eau. Cela donne donc moins de vagues de retour, et c'est amplifié par des lignes d'eau qui aspirent mieux les remous. Et les nageurs ont compris qu'on pouvait prendre la vague, que ce soit sur un 100, un 200, un 400 ou un 1500. "

Des piscines intérieures plutôt qu'extérieures

"Désormais la température de l'eau se situe entre 25 et 27°. Mais désormais, on nage surtout dans des piscines couvertes, qui enlèvent les aléas des piscines extérieures avec le froid, le vent ou la chaleur. Mais cela n'améliore pas les records, en revanche cela améliore une performance générale."

Vidéo: le record du 200m brasse tombé jeudi soir

 

Record Pedersen

 

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