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Les chances de médailles françaises aux Mondiaux de Kazan

3e nation lors des derniers Championnats du Monde en 2013 à Barcelone, la France arrive avec de grandes ambitions à Kazan. Malgré l’absence de Yannick Agnel, l’Equipe de France se présente avec une grande majorité de ses stars chez les hommes et ses jeunes pépites chez les femmes. Avec comme objectif de faire mieux que les 4 médailles d’or de Barcelone.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 Florent Manaudou tient enfin son premier sacre mondial ! (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Les plus attendus

Tout le monde l’attend. Sur 50m nage libre, Florent Manaudou arrive avec les crocs à Kazan. Champion Olympique et champion d’Europe de la distance, le titre mondial est la seule médaille qui manque à sa vitrine. Autant dire que le nageur marseillais nourri plein d’ambitions pour ces Mondiaux russes. "C’est la course la plus importante de la semaine pour moi" a-t-il déclaré lors de sa préparation à l’Insep. Décevant lors des Mondiaux de Barcelone où il finira 5e de la finale du 50m, pas question pour lui de laisser filer cette fois la breloque mondiale. Engagé également sur le 50m papillon et éventuellement sur le relais 4X100m nage libre, Florent Manaudou ne cache pas avoir comme ambition principale de triompher sur le 50m. "Oui, je me prépare pour ça. C’est en plus une épreuve qui sera olympique l’année prochaine et c’est là où j’ai gagné à Londres. Donc j’ai à cœur de gagner ce 50m et de bien me préparer pour l’an prochain."

Ils seront quatre à être attendus dimanche 2 août. Le relais 4X100 nage libre messieurs sera l’un des temps forts de cette échéance mondiale. D’autant plus que les français auront leur statut à défendre. Invaincu depuis les Jeux Olympiques de Londres, le relais homme français est imbattable depuis trois ans. Vainqueur à Barcelone lors des Mondiaux de 2013, à Berlin aux Championnats d’Europe et à Doha aux Mondiaux en petit bassin en 2014, le quatuor tricolore tentera de glaner un quatrième sacre consécutif. Entre Stravius, Lacourt, Manaudou, Gilot ou encore Metella, l’Equipe de France ne manque pas de talent. Mais attention aux américains, aux australiens et aux russes qui tenteront de remettre la main sur une course que eux aussi aiment tant.

Les espoirs de médailles

Pour Camille Lacourt, ces Championnats du Monde sont un peu comme un saut dans l’inconnu, après plusieurs blessures. Ravi de retrouver les bassins plutôt que les salles de kiné, le nageur français s’est dit impatient "d’en découdre". Peu satisfait de ses temps pré-mondiaux (vainqueur du 50m dos en 25.11, 2e du 100m dos en 54.40 à l’Open de France début juillet), Lacourt arrive pourtant serein et plein d’ambitions à Kazan. "Je n’ai pas d’appréhension. Je sais comment je vais nager, je sais comment je vais le faire." Avec en ligne de mire, le record du monde. "J’aimerais bien finir ma carrière sur un record du monde. On va essayer de se concentrer avant tout sur la course mais je garde ça dans un coin de ma tête." 

Pour Jérémy Stravius, le contexte est un petit peu différent. Bien évidemment présent sur ses épreuves reines que sont celles du dos, le picard s’est lancé le défi d’être également présent sur le 100m nage libre. Habitué du relais, il découvrira lors de ces Mondiaux l’individuel. "Je ne l’aborde pas avec moins d’ambitions que les autres courses. En crawl, je suis là pour découvrir. Je vais y aller étapes par étapes : d’abord les séries puis les demi-finales et la finale. Une fois arrivé en finale, tout est possible. Ce que j’arrive à faire en relais, il faut que je réussisse à le faire en individuel." L’objectif pour lui reste évidemment le 100m dos, afin de montrer que son titre aux Mondiaux de Shanghai en 2011 n’était pas un accident. Mais à la question de choisir entre un titre sur 100m dos et sur 100m nage libre, Stravius n’hésite pas. "Le 100m nage libre serait plus marquant, aussi bien pour moi que pour le public."

Les outsiders

Elle n’a fait qu’une bouchée des Championnats de France en avril dernier (5 titres nationaux) et réalisé la 5e performance mondiale sur 200m. Charlotte Bonnet aborde cette échéance mondiale avec confiance pour décrocher sa première médaille mondiale en solo. A seulement 20 ans, Charlotte Bonnet incarne le renouveau de la natation féminine française. Des résultats probants qui font de l’Azuréenne l’une des têtes d’affiche de ces Mondiaux. Être sur le devant de la scène, une première pour elle. Pourtant, elle ne veut pas se voir plus haut que le statut d’outsider. "Je n'aime pas être au-devant de la scène, j'ai toujours aimé être dans l'ombre puis sortir quand il le faut. Être outsider ça me convient très bien. Pour arriver à aller chercher une médaille, je pense que c'est bien d'être en retrait, de ne pas trop faire parler de moi. C'est aussi ma manière de gérer le stress." Dans un 200m féminin que l’on a nommé course du siècle, Charlotte Bonnet veut montrer de quoi elle est capable, même si la concurrence sera féroce pour décrocher un sésame pour la finale. "Deux filles sont à 1'55", beaucoup tournent autour de 1'55'', 1'56'', ça va être serré. Je pense même qu'il va falloir déjà s'employer pour arriver en finale, on verra…" Mais la nageuse française sait de quoi elle est capable et sait qu’elle a les capacités pour se retrouver sur le plot au départ de la finale. "Je ne sais pas encore à combien je suis capable de nager mais je sais que je peux nager plus vite que ce que j'ai déjà fait". 

Charlotte Bonnet

Il est l’un des espoirs français chez les hommes pour ces Mondiaux de Kazan. Membre du clan marseillais avec Manaudou, Gilot ou encore Lacourt, Mehdy Metella n’a pas mis longtemps à s’intégrer au sein de cette Equipe de France de natation. Autant par la relation créée au Cercle des Nageurs de Marseille que par ses performances. Champion du monde petit bassin à Doha sur le 4X100m nage libre en fin d’année dernière, le nageur d’origine guyanaise sera surtout attendu sur le 100m papillon à Kazan. Metella débarquera en pleine confiance à Kazan après ses deux titres de champion de France glanés en avril dernier. "J'ai beaucoup appris sur moi-même depuis que je suis à Marseille et ça se voit dans ma manière de nager. Je suis sûr que ça portera ses fruits à Kazan" a déclaré le nageur lors de la préparation de l’Equipe de France à l’Insep. Il aura fort à faire face notamment au sud-africain Chad le Clos, qui viendra défendre ses titres sur 100m et 200m papillon conquit à Barcelone en 2013. Mais Fabien Gilot a rappelé la force mentale qui habite le nageur français. "Il ne se pose pas la question de savoir qui est à côté de lui. Il n’a pas « de peur », il fait sa course et c’est cela qui fait sa force." Éléments de réponse vendredi 7 août pour les séries du 50m papillon.

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