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Le 100m, l'heure des braves

Comme en athlétisme, le 100m est LA grande course attendue en natation. C'est en quelque sorte un sommet dans la compétition, un pic d'ambiance, une décharge d'électricité de moins de 50 secondes, l'instant ultime, le moment où chacun peut prétendre devenir l'héritier des légendaires Matt Biondi ou Alexander Popov.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Tous les ingrédients étaient là. Sur les 8 finalistes de ce 100m nage libre se trouvaient sept des dix nageurs les plus rapides de la saison. Parmi eux, le champion olympique en titre, Nathan Adrian, et le champion du monde en titre, James Magnussen.  Et dans les tribunes, il y avait le maître incontesté, la légende du sprint mondial: Alexander Popov. Le quadruple champion olympique et sextuple champion du monde se trouvait dans une présidentielle où avait également pris place Jacques Rogge, président du CIO. C'est aussi à cela que se reconnaît un moment spécial, une course plus attendue que les autres. A ça et à l'ambiance dans les tribunes. Il est vrai que le public avait eu le loisir de s'échauffer de très belle manière lors du nouveau record du monde établi par la Danoise Rikke Moller Pedersen, sur 200m brasse (2'19"11).

A l'entrée des finalistes de ce 100m, la pression montait d'un cran supplémentaire. Premier à entrer, Luca Dotto, l'Italien, frappait dans ses mains tout en allant vers son siège. Les autres étaient plus sages, comme Fabien Gilot, installé dans la ligne d'eau N.7. Le Français jouait avec ses chevilles en attendant que tout le monde arrive. Comme à son habitude, James Magnussen saluait la foule des deux bras, alors que les Américains Feigen et Adrian n'en rajoutaient pas. Cela fait en effet quelques années que la part d'intox n'atteint plus le paroxysme des années de guerre froide ou de post-guerre froide. Cela fait un moment que la rivalité entre le Russe Alexander Popov et l'Américain Gary Hall n'est plus le reflet de la rivalité entre les deux super-puissances mondiales. C'était aux Jeux d'Atlanta, en 1996, avec cet Américain mimant dans l'air des crochets, tel un boxeur, avant le départ qui allait consacrer encore une fois son adversaire. Tout est désormais plus policé. Mais cela n'empêchait Nathan Adrian, dernier à être présenté, d'attendre l'ultime seconde pour se présenter devant son plot de départ. Une façon de donner le rythme aux autres, de rappeler qu'il est le champion olympique en titre.

Le silence se faisait, les huit finalistes étaient sous le commandement du starter, et une fois les fauves lâchés, le Palau Sant Jordi explosait. Un aller dominé par Morozov, puis le retour inexorable de James Magnussen. A 5m du mur, Alexander Popov avait compris que le titre de champion du monde ne changerait pas de main. Derrière ses petites lunettes, il pouvait applaudir James Magnussen qui devient le quatrième nageur de l'Histoire à conserver son titre après Filipp Magnini (2005-2007 0 0 à égalité avec Hayden cette deuxième année), Matt Biondi (1986-1991) et... Alexander Popov (1994-1998). Et l'Australien pouvait bander ses muscles sur la ligne d'eau. Il était toujours le maître de la distance.

Vidéo: la finale du 100m remportée par Magnussen

 

 

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