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Gilot, la ténacité enfin récompensée ?

Opéré de l'apendicite et de l'épaule l'an dernier, Fabien Gilot est revenu de tout pour disputer ces Mondiaux de Barcelone. Dix ans après sa première sélection en équipe de France ici-même lors des Mondiaux 2003, le Marseillais est toujours au sommet de la vague, en ayant gagné sa place dans le relais champion du monde et en étant passé du rôle de remplaçant à titulaire sur 100m. Et il se trouve en finale à 18h33, pour décrocher sa première médaille en individuel aux Mondiaux.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le Marseillais Fabien Gilot au départ

Il aurait pu se retrouver dans les tribunes. Il aurait presque dû. Opéré de l'appendicite l'an dernier, puis de l'épaule en septembre, Fabien Gilot avait dû assister à l'Euro en petit bassin à Chartres depuis les tribunes. C'est sans doute ce moment là qui lui a permis d'être en finale du 100m aujourd'hui, lui qui reconnaît "avoir eu très peur pour mon épaule. J’ai pris conscience que j’aimais cette vie, et que je voulais encore y goûter pendant quelques années et après passer à autre chose."

Convalescence, remise en forme, montée en puissance, il n'avait terminé qu'en troisième position de la finale des championnats de France à Rennes, derrière Meynard et Agnel, pour seulement deux tickets pour les Mondiaux. A Barcelone, il était donc arrivé avec une seule certitude: nager les séries du 4x100m. Pour le reste, rien n'était acquis. En signant le meilleur temps des séries du relais tricolore, il avait gagné sa place en finale, réalisant un temps canon pour devenir, pour la première fois de sa carrière, champion du monde. Et avec le désistement de Yannick Agnel sur 100m, il a pris la deuxième place pour les séries, qu'il a fait fructifier en se qualifiant pour la finale. Il y sera le seul représentant tricolore.

"C'est en train de venir"

Ces Mondiaux sont un peu à l'image de sa carrière. Le natif de Denain, dans le Nord, a toujours fait partie des meilleurs sprinteurs français. Il a depuis longtemps joué avec les meilleurs du monde. Mais il s'en trouve toujours un sur son passage, pour l'empêcher d'atteindre les sommets. Surtout en individuel. Car il a un palmarès long comme le bras. Champion olympique, vice-champion olympique, deux fois vice-champion du monde, trois fois médaille de bronze aux Mondiaux. Mais toutes ces breloques n'ont été acquises qu'en relais. "Mon envie de bien faire parfois me fait nager trop précipitamment, et en sprint il faut être capable de prendre son temps. En grand bassin, il me manquait juste ce petit détail technique que tu cherches tout le temps, pendant tant d’années. C’est la complexité d’être puissant et relâché en même temps. C'est compliqué. C’est en train de venir. C’est une bonne chose. Il y a une belle carte à jouer."

Equipier modèle en relais, rarement passé à côté d'une course du 4x100, Fabien Gilot veut décrocher quelque chose à Barcelone, en plus de l'or mondial du relais qu'il n'avait jamais touché. "Cela fait tellement d’années que je suis là à la bagarre. En partant moins vite, en se faisant emmener, il y aura un retour plus rapide, et on verra le temps que cela fera et si cela donne un podium."

Une médaille individuelle 10 ans après le bronze en relais ?

Ce soir, pour la finale du 100m, il ne s'occupera que de lui. Face à des nageurs qui ont tous été plus rapides que lui cette saison, il sait la mission qui l'attend: "Pour réussir un 100 m, il faut se mettre en état second avant la course, s'y préparer, s'y programmer, s'y focaliser, s'y tenir quoi qu'il arrive. Pour vouloir toucher le premier, il faut être capable faire cent un mètres. Dans sa tête, se préparer à nager au-delà du mur, du mur de la piscine, du mur de la douleur, du mur de la capacité pulmonaire, physique et mentale. Il faut presque avoir envie de casser le mur. Il ne faut pas vouloir terminer son geste sur le mur mais symboliquement passer à travers." Ce podium qui lui échappe depuis toutes ces années, il rêverait d'y monter à Barcelone, dix ans après avoir récolté sa première médaille planétaire, en bronze en relais 4x100m.

Vidéo: Gilot se qualifie pour la finale du 100m

 

Vidéo: Gilot en or avec le relais

 

 

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