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"Ce n’est pas une année facile pour moi" : le nageur Mehdy Metella rêve toujours d'une médaille aux Jeux de Tokyo

Après une opération de l'épaule et un Covid, Mehdy Metella peine à retrouver son niveau. A deux mois des Jeux, il a été éliminé dès les séries du 100 mètres papillon aux championnats d’Europe de Budapest, samedi. Silencieux depuis des semaines, il s’est confié à franceinfo.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Mehdy Metella avant les séries du 100 m papillon à Budapest, aux Championnats d'Europe de natation, le 22 mai 2021. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Ça a été un aller-retour express à Budapest. Arrivé jeudi 20 mai dans la capitale hongroise, Mehdy Metella n’a fait qu’une apparition furtive à la Duna Arena. Le Marseillais a été sorti samedi matin dès les séries du 100 mètres papillon des Championnats d'Europe de natation, avec le 19e temps et un chrono de 52"31'. Opéré de l’épaule en janvier 2020 et après une longue rééducation, le médaillé de bronze aux Mondiaux de 2017 sur le 100 mètres peine à retrouver son niveau. Mais il espère encore disputer les Jeux olympiques cet été, à Tokyo.

franceinfo : Comment vous sentez-vous après cette élimination précoce et qu’est-ce que vous êtes venu chercher à Budapest ?

Mehdy Metella : Je suis très fatigué. Physiquement, je ne me sens pas bien. J’ai une grosse fatigue avec l’enchainement des entraînements. Je n’ai relâché que ces trois derniers jours mais ça n’a pas fait énormément d’effets. Je suis venu regoûter à l’adversité. Ces championnats d’Europe, c’est vraiment une compétition de préparation.

En plus vous avez eu le Covid juste après le meeting de Marseille, fin mars.

J’ai eu trois jours où c’était l’horreur. Après, ça allait mieux mais j’avais des hauts et des bas, beaucoup de fièvre et puis plus rien. Je n’ai repris qu’une grosse semaine après.

Vous avez été opéré de l’épaule il y a plus d’un an. Avez-vous encore mal ?

J’ai eu des grosses périodes de douleurs quand le corps a encaissé de grosses charges de travail. J’ai eu des semaines où ça faisait très mal. J’enchaînais les séances de kiné après les entraînements. On va dire que ce n’est pas une année très facile pour moi.

Prenez-vous encore du plaisir à nager ?

Oh oui ! mais j’ai dit à mon entraîneur : c’est fini de me prendre la tête pour les entraînements ratés. Si tu ne me donnes pas un peu d’amour et du plaisir en même temps, c’est sûr que je ne vais pas venir. Il a compris que c’était mieux de me laisser tranquille, de m’encourager sur des bonnes bases. Et ça porte ses fruits : je n’ai fait que progresser depuis décembre. C’est de bon augure.

"Je me sens lessivé"

Mentalement, est-ce que cette situation pèse ?

Le pire dans tout ça, c’est que j’ai envoyé un message à mon entraîneur juste avant la course pour lui dire que physiquement, je me sentais lessivé mais mentalement, je me sentais en forme. Il m’a répondu que c’était très bien.

Vous n’êtes pas encore qualifié pour les Jeux Olympiques cet été à Tokyo. Avez-vous l’impression d’être dans une course contre la montre ?

C’est ça que je n’aime pas entendre. Mon entraîneur n’arrêtait pas de me le dire : on n’a plus le temps, on n’a plus le temps... Mais moi, je fais du 100 mètres et d’un coup, on ne peut pas faire des super chronos. Je ne contrôle pas mon corps. En un an d’arrêt à cause de mon épaule, j’ai le corps qui a complètement changé. J’ai perdu 7 ou 8 kilos, je n’ai plus la même épaule. J’ai du mal à récupérer. Et là je commence à peine à retrouver le niveau que j’avais à l’entraînement, donc patience ! Chaque chose doit être faite avec intelligence.

Vous ne doutez pas ?

J’ai fini de douter. Je doutais de moi en 2013, 2014 ou 2015 mais maintenant je sais ce que je vaux.

"Il faut que j’aie une médaille"

Est-ce que vous vous dîtes : oui, je serai aux jeux ?

Je ne dis pas que je serai aux Jeux. Pour l’instant, je ne me pose pas la question comme ça. Il reste un petit mois [la qualification se jouera lors des championnats de France à Chartres du 15 au 20 juin] et tout peut arriver pour un nageur. J’y suis prêt mentalement. Alors je n’imagine même pas quand je serai prêt physiquement. Mon but est d’atteindre un podium olympique. Avec le nom que je porte, il faut que j’aie une médaille.

Et la suite ?

Il y aura Paris 2024 et même au-delà (rires). Je vais arrêter le 100 mètres et je vais me mettre au 50 mètres, comme Florent Manaudou. J’ai 28 ans [il aura 29 ans juste avant les Jeux de Tokyo] et enquiller les bornes dans l’eau, je ne pense pas que ça va me faire du bien. Si je n’ai pas eu mon rêve cet été, je changerai d’objectifs et je vais essayer de faire une médaille au 50 mètres crawl en 2024.

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