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Nadal remporte son septième Roland-Garros

Imperturbable, inébranlable, inusable, imbattable, il est difficile de trouver un adjectif pour qualifier la performance de Rafael Nadal. Plus fort que Bjorn Borg, meilleur que le N.1 mondial Novak Djokovic, l’Espagnol a remporté un inédit septième titre à Roland-Garros, au terme d’une finale qui s’est disputée sur deux jours (6-4, 6-3, 2-6, 7-5).
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Nadal au septième ciel (PATRICK KOVARIK / AFP)

.Il n’était pas content hier d’avoir dû batailler sous la pluie. Nadal sentait bien que le match était en train de lui échapper. Cette satanée pluie parisienne a bel et bien joué des tours à l’enfant de Manacor, lui à qui tout réussi sur ces courts de la Porte d’Auteuil. Les balles gorgées d’eau ne répondaient en effet plus à ses coups liftés, et c’est sans doute grâce à ce fait de jeu que Djokovic a refait surface dans cette finale. Même si le début de la rencontre n’atteignait pas le niveau d’une finale que l’on nous promettait époustouflante, le Majorquin avait logiquement pris l’ascendant, comme il l’a toujours fait depuis le début de cette Quinzaine. Mais il est vrai que l’on sentait une énorme crispation de part et d’autre du filet.

La première interruption avait d’abord semblé joué en faveur de Nadal, mais alors que celui-ci venait de réaliser le break en début de troisième manche, Djokovic renversait totalement la tendance sous une fine bruine. Le Serbe en profitait pour empocher six jeux d’affilée et du coup le troisième set (6-2). Et le début de quatrième manche n’augurait rien de bon pour le tenant du titre, qui concédait de nouveau son service. Mené 1-2, Nadal était sans doute soulagé de voir cette rencontre interrompue par les organisateurs, et a alors tout fait pour que cette finale ne reprenne que le lendemain, le temps que la terre battue sèche un peu, et qu’il retrouve un peu de son mordant.

La nuit a porté conseil à Rafa

Ce lundi, les tribunes du Court Philippe-Chatrier peinaient à se remplir lorsque les deux joueurs ont refait leur apparition. Pourtant le jeu en valait la chandelle pour cet épilogue qui se voudrait quoi qu’il arrive historique. Cette rencontre reprenait donc alors que l’horloge affichait sournoisement 3h00 de match… Après avoir gagné les deux premiers points sur des fautes directes de son adversaire, Djokovic cédait d’entrée sur son service, ne pouvant pas suivre la cadence infernale de Nadal. Contrairement à la veille, les deux meilleurs joueurs du monde étaient entrés de plein pied dans cette finale. Mais c’était surtout l’Espagnol, qui comme dimanche allait dicter sa loi. Son break effacé, « Nole » devait se reprendre immédiatement, ce qu’il fit aussitôt pour recoller à 3-3.

Les parapluies de sortie

Le Serbe avait beau pester contre d’inhabituelles fautes directes, puis rire sur le point suivant face à l’incroyable défense de son dauphin au classement mondial, il devait se rendre à l’évidence, ce Nadal là serait difficile à aller chercher. A moins que, à moins que la pluie ne fasse de nouveau son apparition, précisément au moment où Djokovic se préparait à servir. Sur un ace, « Nole » égalisait ainsi à 4-4, et tout le public s’enflammait, mais Nadal reprenait les devants sur un jeu blanc.

Une fois encore, la pluie redoublait d’intensité et pendant trois bonnes minutes, les officiels s’interrogeaient sur la possibilité d’interrompre de nouveau le match. L’averse était finalement de courte durée, et Djoko égalisait à 5-5.

Une pluie d’encouragements

Alors que pour la première fois depuis le début de cette finale, des rayons du soleil perçaient l’épaisse couche nuageuse, une pluie d’encouragements s’abattait sur le court. Il était assez difficile de savoir à qui ces encouragements étaient destinés, une sorte de mélange des deux noms « Navak » résonnait ainsi. Après s’être imposé sur son service sans trop faiblir, Nadal se retrouvait en position de force pour achever son adversaire. Le poignet de Djokovic tremblait, et alors que le Serbe avait effacer quatre balles de match face à Jo-Wilfried Tsonga en quarts puis deux autres face à Roger Federer en demie, il offrait la victoire à Nadal sur une double faute qui laissait bouche bée les observateurs.

La septième merveille de Nadal

A tout juste 26 ans, Nadal vient de remporter son septième trophée à Roland-Garros, dépassant le déjà mythique record de Bjorn Borg, ce qu’a eu l’air d’apprécier sa victime du jour. "Bravo à Nadal, c’est un grand joueur. Merci au public pour votre soutien, et votre amour pour ce sport", a déclaré Djokovic devant le public après sa défaite. "C'était une étrange finale à cause des interruptions et des conditions. Mais je suis juste heureux de m'être retrouvé dans cette position. J'aurais pu perdre en huitièmes de finale, ou encore plus contre (Jo-Wilfried) Tsonga. C'est ma première finale à Roland-Garros, je devrais en être heureux. Mais évidemment, là je suis déçu", a-t-il indiqué. "J’ai beaucoup apprécié ce match, Rafa est le meilleur, et j’espère revenir l’année prochaine." Et du côté de Nadal, il est aussi question de revenir l’année prochaine pour un éventuel huitième trophée. « Pour moi c’était un privilège de jouer ici face au meilleur joueur du monde. Merci à tous. C’est pour moi le meilleur tournoi du monde », a lancé l’Espagnol, qui a affirmé vouloir revenir défendre son titre. Depuis sa première participations aux Internationaux de France aussitôt couronnée d'un premier titre en 2005, ce joueur puissant a rarement affiché un moment de faiblesse. A l'exception de sa défaite en huitième de finale de l'édition 2009 face à ce diable de Robin Soderling, Nadal a tout balayé sur son passage. Cette finale au scénario mémorable représente probablement l'une des plus difficiles nerveusement pour Nadal, qui a certes été décontenancé par les interruptions, mais a aussi dû réaliser qu'il allait devenir à jamais un joueur mythique. Et ce qui est rassurant pour ses fervents supporteurs, c'est que si à 26 ans, Borg avait préféré prendre sa retraite, Nadal lui, a bien l'intention de faire durer le plaisir.
 

Nadal : "un match incroyable"

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