Monfils rate son quart
Les données étaient claires au départ. En quatre confrontations, Gaël Monfils n'avait jamais battu Novak Djokovic. Autant dire qu'une victoire du Français face à la tête de série numéro 3 aurait constitué un véritable exploit pour 19e joueur mondial. Une perf que le Parisien a cru possible dès l'entame de ce duel très attendu par le public new yorkais. Gaël Monfils s'octroyait en effet le premier break dès le troisième jeu du match sur une faute en revers de Djokovic. Il confirmait au jeu suivant en terminant par un ace (3-1 après un quart d'heure). Malgré le vent, assez gênant, les deux hommes offraient quelques beaux échanges aux spectateurs. Monfils et Djokovic jouaient parfois au chat et à la souris pour le plus grand plaisir des fans américains qui adorent les showmen. A 3-2, Monfils sauvait deux balles de break sur deux énormes services gagnants. Menant 4-2, il se procurait encore une balle de double break mais le Serbe sortait un gros service et il recollait à 3-4 après une demi-heure de jeu. Dans jeu suivant, le vainqueur du Masters 1000 de Paris-Bercy 2009 se détachait à 0-40. Monfils réussissait à sauver les meubles au prix de deux échanges à couper le souffle puis grâce à un service gagnant. Mais la quatrième occasion était la bonne et Djokovic égalisait suite à une amortie bien touchée que "La Monf" remettait dans le couloir (4-4). Dans la foulée, le Slave remportait sa mise en jeu blanche. Monfils s'en sortait bien alors que Djokovic commençait à monter en puissance comme en témoignait son deuxième jeu blanc consécutif. Le finaliste de l'édition 2007 passait à deux reprises à deux points du set au jeu suivant mais le Français ne lâchait rien et s'octroyait le droit de disputer un jeu décisif (6-6). Dans celui-ci, la première balle de Monfils ne passait pas et Djokovic se détachait (4-1 puis 6-1). Il enlevait finalement la manche 7-6 (7 points à 2) en 1h01.
Dès l'entame du deuxième set, Djokovic tentait de creuser l'écart. Il prenait l'avantage sur Monfils après une double faute horrible mais un bon coup droit d'attaque l'annulait. A la deuxième tentative, Monfils sortait de nouveau l'artillerie lourde sur son engagement. A la troisième balle de break, le Français réussissait une merveille de revers long de ligne. A la quatrième, un coup droit trop long du Parisien permettait au Serbe de virer en tête (1-0). Il était néanmoins contraint de sauver deux balles de break dans la foulée. Sur la première, un ace le sauva. Sur la deuxième, un coup droit puissant déborda son rival. Tant bien que mal, "Djoko" avait sauvé son engagement (2-0). Il s'octroyait le jeu suivant blanc et filait vers le gain de la deuxième manche. Dans ce match décousu, les deux hommes n'évoluaient pas à leur meilleur niveau, le vent soufflant par intermittence les obligeant parfois à des coups étranges. Le numéro 2 tricolore en profitait pour s'emparer à son tour de la mise en jeu adverse après avoir pourtant gâché trois occasions (1-3). Sans assister à un grand match, le public se régalait sur quelques échanges spectaculaires, la plupart du temps gagnés par le Serbe qui ravissait de nouveau le service de Monfils pour rester confortablement devant au score (4-1 puis 5-1 malgré deux nouvelles balles de contre break sauvées). Gaël Monfils sauvait ensuite deux balles de set sur deux bons coups (service et coup droit) mais il commettait une énième faute sur la troisième. Djokovic était très bien parti après 1h47.
Comme un remake de la deuxième manche, le troisième set n'était qu'une formalité pour Djokovic. Après deux jeux de service blanc pour entamer le dernier set, Djokovic a fait le break pour mener 4-1, puis 4-2 et concluait finalement après 2 h 24 min d'une rencontre disputée dans des conditions de jeu rendues difficiles par les rafales de vent. "Le premier set a été un tournant du match, j'avais un break de retard et je suis revenu au score, j'étais concentré quand j'en avais besoin, a déclaré le Serbe. Je suis tellement content de passer en trois sets dans de telles conditions. Je ne crois pas que le public se soit régalé, même s'il y a eu quelques acrobaties." De son côté, Monfils a semblé un peu plus déstabilisé par le vent. "Je n'avais jamais joué un match avec autant de vent, c'est une bonne expérience. Je ne me suis pas bien ajusté", a indiqué le Parisien. "C'est dur pour moi de jouer dans le vent. Je ne peux pas servir comme je veux, je ne peux pas taper comme je veux, ça a changé ma façon de jouer. Je n'ai pas très bien géré le vent. J'ai du mal à adapter mon type de jeu par rapport à des conditions extrêmes. Je ne suis pas aussi tranchant dans ces conditions de jeu, je perds mes qualités et mes armes et ça devient dur, voire impossible, pour moi", a expliqué Monfils.
Federer en balade
Battu en quart de finale à Roland-Garros par ce même Robin Soderling, Roger Federer avait sans doute envie de prendre sa revanche sur le Suédois. Si le court Arthur Ashe était balayé par le vent, c'est bien Soderling qui a été balayé par l'ancien N.1 mondial. Fort de ses 16 titres en Grand chelem, Federer a décroché sa place en demi-finale notamment grâce à un service impeccable, s'offrant 18 aces. "Je travaille mon service depuis le début de ma carrière. Si je ne peux pas servir dans le vent, j'ai un problème", a-t-il sobrement indiqué. "C'est vrai que Robin a été plus gêné que moi par les conditions, notamment au service où il a claqué peu d'aces. Quand j'étais jeune, je n'aimais pas le vent mais maintenant je sais que je peux bien jouer dans n'importe quelles conditions: chaleur, vent et même neige", a ironisé le Suisse.
"C'était dur en raison des conditions mais il n'y a rien qu'on puisse faire, vous ne pouvez pas changer la météo. Vu les conditions, je trouve que j'étais à peu près OK, a admis Soderling. Je n'ai pas mis assez de premiers services dans le carré, à cause du vent. J'aurais mieux joué si ça avait été le cas. Roger a très bien joué dans le vent, il bouge très bien, il est toujours au bon endroit", a ajouté le Suédois. Federer qui n'a pas perdu un seul set depuis le début du tournoi, vient donc de se qualifier pour sa septième demi-finale consécutive sur le ciment new-yorkais. Dans le dernier carré, il rencontrera un joueur qui lui a souvent réussi, surtout à New York. Le Suisse a en effet battu le Serbe en finale 2007 et en demi-finale des deux précédentes éditions.
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