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Mondiaux de Doha: tout pour un sprint ?

Voilà cinq ans que les sprinteurs n’avaient plus eu la chance de se disputer le si prestigieux maillot arc-en-ciel. Dans la fournaise qatarie, il y aura match entre ceux qui ne jurent que par un sprint massif et ceux qui veulent faire de ce Mondial, l’ultime classique de la saison.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Greg Van Avermaet et Tom Boonen visent une course de mouvement (YORICK JANSENS / BELGA MAG)

Qui est favori du Mondial 2016 ? Un sprinteur ? Sans doute. Mais lequel ? Fernando Gaviria qui vient de remporter Paris-Tours ? Ce serait une première pour la Colombie après la Slovaquie en 2015 grâce à Peter Sagan. Mark Cavendish souverain sur le Tour de France ? Il bouclerait de belle manière la boucle après son titre de 2011 à Copenhague. Greipel​, Kittel ou Degenkolb pour l’Allemagne ? Bouhanni ? Démare ? La France veut y croire. A condition que les deux hommes ne se marchent pas dessus. "Il n'y aura qu'une équipe de France" promet Bouhanni. "Si on court ensemble, on a les moyens de faire une belle chose", ajoute Démare. Mais les deux hommes savent surtout que la première partie de la course, sur le front de mer, promet d’être très animée. Le vent maritime viendra perturber les ambitions des sprinteurs purs et donner une occasion à ceux qui veulent éviter que la course ne se résume à un match entre lévriers sur 250 mètres. "Au vu du nombre de sprinters dans chaque nation, je ne pense pas qu'on échappe à un sprint massif, avance Bouhanni. S'il y a du vent, on peut avoir une course très difficile avant d'arriver sur le circuit, mais on peut imaginer 40.000 scénarios... ". Ces scénarios quels sont-ils et qui en seront les différents acteurs ?

La Belgique de Boonen et Van Avermaet veut mettre le bazar​

Comme c’est souvent le cas, la Belgique possède plusieurs flèches dans son carquois. En grande forme, Tom Boonen (qui a fêté ses 36 ans samedi), est le leader charismatique d’une formation qui compte aussi dans ses rangs le champion olympique, Greg Van Avermaet. Si les deux hommes sont des outsiders plus que sérieux, c’est grâce à leur expérience. L’un possède l’un des plus beaux palmarès du peloton (1 Mondial, 3 Tour des Flandres, 4 Paris-Roubaix), l’autre connaît une excellente saison (Het Nieuwsblad, Tirreno-Adriatico, les JO, le GP de Montréal). "Tommeke" comme "GVA" auront cependant tout intérêt à ne pas attendre le sprint massif et ont déjà prévenu qu’ils ne le feront pas.

"Ce n’est un secret pour personne : la boucle dans le désert sera un endroit stratégique pour nous, explique Boonen pour le quotidien belge, la Dernière Heure. Nous devrons y durcir la course car, comme Greg (Van Avermaet), je ne peux pas me permettre d’attendre un sprint de plus de cent coureurs". Quand on connaît le talent des Belges, pour qui le vent est toujours un allié, pour provoquer des coups de bordure, les autres nations feraient mieux d’être prêtes. D’autant plus qu’un autre homme peut lui aussi se régaler avec une course difficile dès le départ.

Et Sagan dans tout ça ?

Inclassable, Sagan est comme souvent l’une des clés de ce championnat du monde. Lui, le tenant du titre, qui cherchera à imiter Paolo Bettini dernier coureur à avoir conservé le maillot arc-en-ciel, peut sans doute viser un podium dans n’importe quelle situation, que ce soit un sprint massif ou dans un groupe réduit. Il y a fort à parier que le triple vainqueur d’étape sur le Tour de France 2016 préférera une course animée, seule chance (même si avec lui il ne faut jurer de rien) dont il dispose pour lever les bras sur la ligne. De toute manière, Sagan sait déjà qu’il devra quasiment se débrouiller seul, la Slovaquie ne comptant que trois coureurs au départ. Vainqueur du Tour des Flandres 2016, sa première grande classique, le chouchou du peloton a prouvé qu’il savait jouer avec le vent. Le mot de la fin revient néanmoins à Tom Boonen à qui La Dernière Heure a demandé de dégager un favori : "Je mise sur moi-même".

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