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Mondial féminin : Succès populaire mais échec sportif, l'ambivalence bleue

Succès populaire et médiatique indéniable, le Mondial féminin s'achève par une déception pour l'équipe de France. Une désillusion logique au regard des attentes mais pas si surprenante au regard du niveau réel de ces Bleues.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (FRANCK FIFE / AFP)

L’aventure a donc pris fin. Cette défaite cruelle mais sans doute logique face aux Américaines vendredi soir au Parc des Princes s’est accompagnée d’une immense déception chez celles et ceux qui soutenaient ces Bleues comme, et parfois plus, que leurs homologues masculins. Est venu aussi le temps des félicitations et des remerciements pour ces femmes qui ont porté haut la cause féministe. Vient maintenant aussi inévitablement le temps du bilan sportif. Et celui-ci n’est pas des plus reluisants.

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L'objectif n'est pas atteint

Oui, c’est un échec sportif. Il ne faut pas se cacher. On est loin de notre objectif, a concédé la sélectionneuse Corinne Diacre après l’élimination en quarts de finale vendredi soir. Avant la compétition, Noël Le Graët avait en effet évoqué au pire le dernier carré, “par rapport à Lyon. Le stade affiche déjà complet”, au mieux la finale, “seules les deux premières places m’intéressent”. Le Président de la Fédération française de football avait parlé de “chance unique”, “d’année ou jamais”.

Est-ce le fait de jouer à domicile qui a donné à Le Graët cet élan d’optimisme ? Évoluer devant ses supporteurs est toujours un avantage, une fois la pression envolée, mais la France n’est-elle pas à sa place dans le top 8 mondial mais hors du top 4 ? Depuis 2013, jamais les Bleues n’ont passé le stade des quarts de finale dans une compétition internationale. Euro 2013 (éliminées par le Danemark), Mondial 2015 (Allemagne), JO 2016 (Canada), Euro 2017 (Angleterre) et enfin Mondial 2019 (États-Unis), autant de désillusions et d’éliminations précoces.

  (VANESSA CARVALHO / BRAZIL PHOTO PRESS)

On a joué les Etats-Unis quand même ce soir, même si je ne vais pas me chercher d'excuses, je ne suis pas là pour ça, ce n'est pas le genre de la maison, a assumé Diacre. Jouer les États-Unis en quarts quand on est pays-hôte, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau”. Toujours est il que les bourreaux des Françaises sont systématiquement différentes depuis six ans. “Il nous manque encore du travail, plein de choses”, a poursuivi la sélectionneuse, consciente du gouffre qui sépare encore la France des meilleures.

Des manques criants

Face aux États-Unis, les manques de l’équipe de France se sont confirmés. L’animation offensive a péché comme l’a signalé Eugénie Le Sommer au micro de TF1 après la rencontre. "C'est toujours plus difficile de se créer des occasions et d'attaquer que de défendre, et malheureusement notre animation offensive a péché ces derniers matches, je pense qu'on l'a vu ce soir”, a expliqué la Lyonnaise. “Ça fait quelques années que je suis dans le circuit et je n'ai jamais vu le Etats-Unis finir à cinq derrière, a noté Diacre. Jamais jamais ! C'est un un signe mais ce n'est pas encore suffisant ce soir." Par ailleurs, certains éléments comme Marion Torrent ont aussi montré leurs limites à ce niveau.

Pourtant à l’échelle des clubs, le football français se porte très bien, à l’image de Lyon, sextuple vainqueur de la Ligue des Champions et même du PSG, double-finaliste de la compétition en 2015 et 2017. Néanmoins, aucune joueuse parisienne de ces deux finales n’est aujourd’hui titulaire en équipe de France, l’OL restant le moteur des Bleues. 

De partout en France, les compliments ont plu pour ces Bleues qui ont gagné le coeur des Français. Le bilan sportif n’est pas à la hauteur de l’engouement populaire mais chacun souhaite désormais que cette Coupe du monde marquera le début d’une nouvelle ère. Car si l’équipe de France ne sera pas à Tokyo en 2020, Paris 2024 se profile.

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