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Lutte libre / Koumba Larroque : "L'or olympique à Tokyo ? J'espère que ce sera pour moi !"

Près de deux semaines après être allée chercher la médaille d'argent lors des championnats du monde de lutte, la Française Koumba Larroque revient pour francetv sport sur son ascension fulgurante. Elle évoque aussi son opération prochaine - qui met un terme à sa saison 2018 - sa place au sein de l'équipe de France ainsi que ses objectifs futurs, avec en point d'orgue les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.
Article rédigé par franceinfo
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Cela fait plus d'une dizaine de jours que les Mondiaux en Hongrie se sont terminés. Comment te sens-tu, tu as pu récupérer un peu de tes émotions ?

"Oui, je suis partie en vacances à Dubaï après les championnats du monde. Je suis rentrée il y a quelques jours parce que je dois voir les chirurgiens. Je suis blessée au genou et vais probablement devoir me faire opérer du ménisque. J'ai également un morceau de genou qui s'est détaché et qui se balade un peu donc il va falloir le retirer. Étant donné que tout le monde sait que j'ai 90% de chances de me faire opérer, j'ai surtout envie de faire ça vite pour ne pas trop perdre de temps."

C'est une séquelle de la finale des Mondiaux ?

"Oui, c'est ça."

Justement, on t'avait vu extrêmement déçue après le combat contre Alla Cherkasova (l'Ukrainienne sacrée championne du monde, ndlr), notamment après son croisé de chevilles qui fait basculer la rencontre. Est-ce qu'aujourd'hui, à froid, cette frustration est passée et quelles leçons tu retiendrais de cette défaite ?

"La frustration est un peu passée parce que ça fait un peu de temps quand même. Après ça reste la meilleure médaille que j'ai faite mais c'est aussi celle qui me déçoit le plus parce que je sais que j'avais les capacités de gagner. Maintenant j'ai encore un an à attendre avant les Mondiaux et c'est long quoi..."

Il y a quand même quelque chose qui est fou quand on regarde ton parcours, c’est cette ascension fulgurante. Quel regard tu as toi par rapport à tout ça ? (championne d’Europe et du monde en cadettes, en junior, en moins de 23, vice-championne d’Europe et du monde en seniors, ndlr)

"Oui, c'est vrai que de l'extérieur on me le dit beaucoup et même dans la lutte. Après c'est vrai qu'étant donné que j'ai réussi à m'affirmer assez tôt chez les seniors, je n'ai pas envie de "perdre mon temps". Je sais que j'ai les capacités donc je ne me freine pas, je ne me mets pas une barrière par rapport à l'âge ou quoi que ce soit. Juste de me fixer des objectifs chez les seniors qui sont de faire championne d'Europe, championne du monde et championne olympique."

Tu te vois t'installer définitivement en seniors ?

"Oui. Cette année j'ai disputé ma dernière compétition chez les juniors. Après je vais continuer avec les moins de 23 ans. Là j'étais censée partir aux Mondiaux U23 mais comme je suis blessée je ne peux pas. Mais sinon oui je vais continuer."

Est-ce qu’aujourd’hui tu te considères comme la leader de l’équipe de France de lutte ?

"Il y a quand même Mélonin (Noumonvi) qui est capitaine de l'équipe avec son âge et ses résultats, c'est lui qui est champion du monde (en lutte gréco-romaine lors des Mondiaux 2014 chez les moins de 85 kg, ndlr) et pas moi ! (rires) Après c'est vrai qu'en ce moment l'équipe de France compte beaucoup sur moi et je sais que j'ai un rôle important parce que je suis celle qui rapporte le plus de médailles. Donc si je peux motiver un peu tout le monde c'est avec plaisir, mais après ce n'est pas mon rôle d'être leader."

Tu es plutôt discrète sur les réseaux sociaux. Est-ce que ça veut dire que tu n’aimes pas forcément te mettre trop en avant, trop prendre la lumière ? Ou que tu n'aimes pas forcément entretenir cela ?

"C'est un peu des deux ! (rires) Par exemple Twitter, je ne sais pas trop comment gérer. En fait je n'y porte pas vraiment d'intérêt même si je sais que c'est important. Je préfère plus Instagram, j'arrive à "chiller" un peu plus. Après il y a beaucoup d'athlètes à qui ça plaît de faire ça mais moi j'aime bien avoir un peu mon intimité."

Ta saison 2018 est donc terminée. Quels vont être tes objectifs l’an prochain ? Ramener les titres de championne d’Europe et du monde et continuer à appréhender la catégorie olympique (-68kg) ?

"Oui, je suis descendue en catégorie olympique (-68kg) pour les championnats du monde cette année. Le plus important surtout ce sera les championnats du monde parce qu'ils seront qualificatifs pour les Jeux olympiques de 2020. Les six premiers aux Mondiaux sont qualifiés pour Tokyo, après il y a des tournois de qualification pour les dernières places."

La France n’a plus eu de médaille olympique en lutte féminine depuis celles d'Anna Gomis et Lise Legrand lors de l’introduction de la discipline à Athènes en 2004. Est-ce que ça te rajoute une certaine pression pour 2020 ?

"Non, ça ne me met pas forcément de pression parce que la lutte a beaucoup évolué. C'étaient les débuts de la lutte olympique. Je pense qu'au contraire c'est bien d'avoir une "relève" et comme pour l'instant il n'y a pas eu de médaille d'or olympique chez les féminines, j'espère que ce sera moi !"

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