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Les spectateurs de Roland-Garros entre fatalisme et déception

Les fans de la petite balle jaune vivent un lundi noir à cause de la pluie qui tombe dru sur Paris. Comme il y a exactement 16 ans, le 30 mai 2000, dernier jour sans aucune partie disputée Porte d’Auteuil, ils font contre mauvaise fortune, bon cœur. Même si pour certains venus de loin, le coup est rude.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Le règlement au sujet du remboursement des tickets achetés pour une journée à Roland-Garros n’a pas évolué depuis 2003. Globalement, si à cause des intempéries le temps de jeu est inférieur à 1h, le porteur du billet peut demander un remboursement. Si cette durée est comprise entre 59 minutes et 1h59, alors 50% du billet peut être remboursé. Et si 2h (ou plus) de jeu ont eu lieu, alors aucun remboursement n’est possible.

"Pas sûr qu’on revienne"

Les spectateurs du jour connaissent pour la plupart ces modalités et n’ont pas d’autre choix que de les accepter. Ils déplorent surtout ces aléas météorologiques terribles pour une fin mai. « Je suis de Manchester, j’ai grandi sous la pluie, sourit ainsi Emily, trentenaire anglaise. On vient de Cannes. On est venu pour ses 40 ans », dit-elle en désignant son époux François. « C’est mon cadeau d’anniversaire », confirme avec une moue dubitative le mari, très déçu. « C’est la première fois qu’on vient à Roland-Garros. C’est comme ça », soupire-t-il. « On verra pour l’an prochain si on décide de reprendre des places. Ce n’est pas sûr ».

"Une énorme déception"

Julien et Adrien, deux jeunes frères abrités sous la grande tribune du Central, restent également fatalistes face à cette météo récalcitrante. « C’est la première fois qu’on vient à Roland-Garros. Moi, je suis sur Paris et mon frère est venu de Saint-Emilion pour passer la journée ici avec moi. C’est une énorme déception. Je suis un peu dégoûté mais je reviendrai », confie le Girondin. « En plus, on avait pris des billets sur le court Philippe-Chatrier pour voir les meilleurs matches. On y réfléchira à deux fois avant de reprendre des places. On en prendra peut-être plutôt pour Bercy vu que c’est couvert », explique le frangin parisien sans sourire. « Ca serait bien que le futur toit de Roland arrive vite. On a vu que ça avait pris du retard et qu’ils annoncent maintenant 2020 comme date. C’est loin ».

"Quand on voit le prix des places"

Odile, 30 ans, vient elle pour la seconde fois dans l’enceinte de la Porte d’Auteuil. « On vient du sud de la Seine-et-Marne. Je suis déjà venu il y a 7-8 ans. Il avait plu jusqu’à 14h déjà, mais on avait quand même vu une demi-journée de tennis. Cette année, on est venu à quatre. On est toutes licenciées de la FFT et on a réservé depuis quelques mois, depuis l’ouverture du site. Pas de chance », constate-t-elle amèrement. « Il est temps que le toit arrive. Quand on voit le prix des places… Aujourd’hui à quatre on arrive à peu près à 300 euros », regrette-t-elle. « Du coup on est un peu déçues de ne pas profiter de cette journée même si on connaît le règlement. On sait qu’on sera remboursé ».

"Les prévisions ne sont pas bonnes"

De son côté, Antoine n’avait jamais vu ça. Ce Toulousain de 33 ans ne cache pas sa déception pour son quatrième French. « On s’attendait à ce qu’il pleuve mais on pensait quand même voir quelques matches. Là, je suis assez pessimiste car il pleut vraiment beaucoup et les prévisions ne sont pas très bonnes. On va voir si ça peut s’améliorer un petit peu », espère-t-il en déplorant le règlement concernant l’éventuel remboursement des billets. « C’est un peu dur. Une heure, ce n’est pas beaucoup quand même. Les organisateurs pourraient faire un geste commercial pour des tarifs préférentiels pour l’édition suivante. Ce serait appréciable ».

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