Les enjeux de France-Norvège
Deschamps a son 11 en tête
A trois semaines du début du Mondial, Didier Deschamps sait où il va. Et sait qui il alignera le 15 juin prochain face au Honduras sur la pelouse de l’Estadio Beira-Rio à Porto Alegre. Le 19 novembre dernier au Stade de France, les Bleus sont allés chercher leur ticket pour le Brésil. Mais c’est aussi le jour où une équipe est née. Cette victoire 3-0 contre l’Ukraine a soudé un groupe et donné des certitudes à "DD". Huit mois après, dans son esprit, les choses n’ont pas trop bougé. Deschamps tient sa colonne vertébrale avec Lloris, son capitaine et gardien numéro 1, son trident du milieu (Cabaye, Pogba, Matuidi) et son trio en attaque (Ribéry, Valbuena, Benzema).
Les incertitudes sont rares et concernent surtout les postes défensifs, notamment la charnière centrale. Deschamps attend sûrement le retour de Raphaël Varane pour faire le point sur son état physique. Le sélectionneur a du être rassuré par les 120 minutes livrées par le jeune international samedi à Lisbonne en finale de Ligue des Champions. En pleine possession de ses moyens, le Madrilène sera sûrement aligné face au Honduras, laissant Sakho et Koscielny se livrer un duel pour le second strapontin. En attendant le 15 juin, les deux hommes seront alignés ensemble face à la Norvège avec l’ambition de se montrer. A eux d’en profiter, tout comme Giroud et Griezmann qui devraient vraisemblablement débuter puisque Benzema ne rejoindra le groupe que mercredi et que Ribéry a été ménagé par le staff ces derniers jours.
Qui peut "s’installer" ?
Dans l’esprit de Deschamps, la hiérarchie semble claire, mais pas figée. En lançant dans le grand bain Antoine Griezmann face aux Pays-Bas, le sélectionneur a envoyé un message à ses troupes. "A vous de jouer pour me faire changer d’avis", semble-t-il dire. Même si le joueur de la Real Sociedad bénéficiait du forfait de Franck Ribéry, il a montré de belles dispositions. Face à la Norvège, il devrait honorer sa deuxième sélection. A la pointe de l’attaque, les choses sont plus claires, Olivier Giroud est le remplaçant naturel de Karim Benzema, mais en son absence, le Gunner ne va pas se priver pour s’illustrer.
Mais Deschamps le sait pour solidifier un groupe, il ne doit pas le scinder entre les "titulaires" et les "remplaçants". Soucieux de maintenir tout le monde sous pression. Ainsi au milieu de terrain, la non-convocation de Samir Nasri a laissé le champ libre à d’autres. Et derrière, le trio Cabaye-Pogba-Matuidi, un joueur comme Clément Grenier a une carte à jouer. Remplaçant naturel des deux relayeurs, le Lyonnais a des chances de jouer au Brésil. Deschamps va vouloir le tester au cours des trois matches de préparation. Même chose pour Rio Mavuba qui pourrait bousculer la hiérarchie si la blessure de Cabaye contractée face à Lille évoluait mal.
Ruffier, un numéro 2 fiable ?
Il est la nouveauté de la semaine dernière à Clairefontaine. Stéphane Ruffier le Stéphanois, a remplacé au pied-levé l’infortuné Steve Mandanda. Il a même été propulsé officiellement par Didier Deschamps numéro 2 derrière l’intouchable Lloris. Ce dernier, qui s'est entraîné à part ces derniers jours, ne jouera pas contre la Norvège, laissant ainsi à Ruffier la joie d’une titularisation au Stade de France, sa deuxième sélection en bleu. Près de quatre ans après la première, déjà face à la Norvège, le 11 août 2010. A l’époque, le portier avait profité des sanctions décidées par Blanc qui s’était passé des Mondialistes de Knysna. Pourtant Ruffier était bien en Afrique du Sud, là aussi il avait été appelé en remplacement de Cédric Carrasso, sans pour autant intégrer le groupe. A Saint-Denis, il va devoir assurer et prouver que Deschamps a eu raison de lui faire confiance. Que la récompense d’une saison réussie en vert ne tourne pas au vinaigre sous le maillot bleu.
Quels réservistes vont jouer ?
Les six réservistes qui restent savent à quoi s’en tenir : or blessure, ils ne verront pas le Brésil. Si Maxime Gonalons a avoué sa déception au moment de l’annonce, ils sont désormais tous dans le même état d’esprit. Heureux d’être là, au service du groupe, ils profitent de chaque instant. Certains, si ce n’est tous, auront d’ailleurs la chance de faire leur début en bleu au Stade de France. Ainsi Deschamps pourrait très bien lancer dans le grand bain, la curiosité du groupe, le joueur de Southampton Morgan Schneiderlin.
Après une saison éprouvante pour les organismes, les joueurs auront besoin de souffler, notamment au milieu où Matuidi et Pogba ont été beaucoup sollicités. Loïc Perrin et Rémy Cabella auront aussi des chances de fouler la pelouse de Saint-Denis. Pour Gonalons, Trémoulinas et Lacazette, la sélection n’a pas vraiment le goût de la nouveauté mais une apparition sous le maillot bleu ne se néglige pas. Tout est bon à prendre avant le 2 juin, le jour où Deschamps annoncera officiellement sa liste des 23.
Quel accueil au Stade de France ?
Personne n’a oublié la Marseillaise entonnée à plein poumons par les joueurs sur la pelouse du Stade de France après leur qualification au Mondial en novembre dernier. Un instant de communion dans une enceinte d’habitude pas très tendre avec les Bleus. Huit mois après, les Bleus ont l’occasion de renforcer les liens avec leurs supporters et de continuer leur rédemption. Et faire grimper leur côte d’amour au plus haut depuis des années si l’on en croit les sondages. Ainsi 32% des Français interrogés par l’IFOP pour Canal+ estiment que les Bleus peuvent remporter la Coupe du monde, une proportion deux fois plus importantes qu’en 2006 (15%) et 2010 (16%).
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