Cet article date de plus de treize ans.

Les clubs français en deuxième division européenne

Avec un seul petit point pris –celui de Marseille contre Arsenal- en six confrontations directes face aux cadors continentaux, l'élite du football français, incarnée par le trio Lille, Lyon, OM, a clairement affiché ses limites ces 15 derniers jours. Le constat est implacable: la France s'éloigne du très haut niveau (Angleterre, Espagne, Italie) et d'autres pays rappliquent (Russie, Ukraine, Portugal).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Bakary Koné (Lyon)

Lyon et Lille battus à deux reprises respectivement par le Real (4-0 puis 2-0) et l'Inter (1-0 et 2-1), Marseille qui ne récolte qu'un point sur six contre Arsenal (0-1 et 0-0), le moins qu'on puisse dire, c'est que les clubs tricolores n'ont pas brillé sur la grande scène de la Ligue des champions en ce début d'automne teinté de gris. Le bilan s'avère d'autant plus médiocre que deux de ces rivaux ne semblaient pas au mieux avant ce double affrontement. Largués en championnat par la Juve et Milan, les Nerazurri affichaient des lacunes criantes qui avaient fait dire à Rudi Garcia que le Losc était "tombé dans un bon groupe" pour la qualification. Il y a un mois, les Gunners n'aillaient pas mieux: ils venaient de subir une défaite humiliante à Old Trafford (8-2) et certains mettaient même en doute les compétences de Mister Arsène Wenger pour redresser la barre. Seul le Real paraissait sur la bonne voie malgré une troisième place en Liga derrière Barcelone et le surprenant Levante.

Des adversaires vraiment au dessus

Manque de bol, les trois mastodontes sont montés en puissance au mauvais moment pour nos pauvres représentants. Depuis un mois, les Madrilènes régalent leurs supporters en offrant un jeu offensif efficace et léché, le retour de Kaka ayant apporté une plus grande fluidité aux côtés des Ronaldo, Benzema et autre Di Maria. Même topo à Arsenal où l'attaque bénéficie de la forme insolente de Robin van Persie pour dynamiter de nombreuses équipes dont Chelsea, dominé (5-3) à Stamford Bridge la semaine dernière. Quant à l'Inter, qui continue d'afficher une irrégularité inquiétante (défaites étonnantes en Italie, succès en Europe), le parfum des grands rendez-vous l'a sublimée.

Reste que Lyon, Lille et Marseille furent loin de rivaliser, ce qui est vraiment inquiétant. Le moins mauvais –sur le plan comptable et sur le plan du jeu- fût l'OM. Sans être brillants, les hommes de Didier Deschamps ont réussi à maîtriser une équipe d'Arsenal en regain de forme. Les Phocéens n'auraient pas dû perdre le match aller et, avec un peu de réussite, ils pouvaient gagner à l'Emirates Stadium. Ils ont montré des signes encourageants de solidarité, de combativité et d'initiatives, intéressants pour l'avenir alors qu'ils ont vécu un été très délicat (mauvais résultats, rivalité exacerbée entre Deschamps et José Anigo, rendements insuffisants de plusieurs cadres, blessures et suspensions). Surtout, l'OM possède son destin en mains avant les deux ultimes journées de C1, décisives. Si les Olympiens battent l'Olympiakos dans quinze jours au Stade Vélodrome, ils seront qualifiés sauf improbable succès de Dortmund à Arsenal. Et si le Borussia l'emportait malgré tout, la victoire très nette acquise à l'aller par l'OM contre le club allemand (3-0) serait un sérieux avantage dans le décompte final. 

Défaillances individuelles et collectives

Pour l'OL, la donne est moins favorable mais plus claire: les hommes de Rémi Garde doivent impérativement battre l'Ajax avant d'achever leur parcours à Zagreb. Si les Bataves ne perdent pas à Gerland, la tâche sera quasi insurmontable pour les Gones, l'Inter –qui reçoit l'Ajax lors de l'ultime journée- pouvant lâcher du lest une fois sa qualif' acquise. Face au Real, Lyon a évolué deux crans en dessous sans donner l'impression de pouvoir changer le cours des choses. Les hommes de José Mourinho auraient même pu faire un carton (comme à Madrid) sans les prouesses d'un grand Hugo Lloris, l'homme en forme de l'OL. Les cadres (Gomis, Cris, Réveillère, Källström) ne resplendissent plus et le football chatoyant proposé en août a pris du plomb dans l'aile. 

Le Losc, enfin, est le plus mal embarqué. Avec deux maigres points au compteur, le club nordiste devrait même déjà être éliminé s'il n'avait pas dans son groupe deux formations franchement moyennes, le CSKA Moscou et Trabzonspor, incapables de se départager mercredi soir (0-0). Malgré tout, ce Lille si décevant dans le jeu, si friable derrière dès que quelques titulaires manquent (Balmont et Basa cette semaine), si pataud devant –surtout quand Hazard est moins bien, ce Lille ne mérite pas d'atteindre les huitièmes de finale. Pourtant, deux victoires à Moscou et contre les Turcs à domicile suffiront pour franchir le cap. Pour peu qu'ils retrouvent leurs enchainements de la saison passée et la baraka qui les accompagnaient, les Dogues peuvent y croire. Comme pour les autres clubs français, même ceux engagés en Ligue Europa, l'espoir fait vivre.

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