Les cinq plus belles rivalités de l’histoire de Roland-Garros
Bjorn Borg – Adriano Panatta (1-2)
Leur histoire à Roland : Trois duels en quatre ans. L’Italien est le seul à avoir battu Borg à Roland-Garros !
La seule rivalité de cette liste à ne s’être jamais rencontrée en finale. Mais les face-à-face entre l’Italien et le Suédois ont marqué l’histoire de Roland-Garros pour leur singularité. Adriano Panatta est le seul à être jamais parvenu à faire chuter la machine Borg. Et ce à deux reprises ! En 75 et 76, leur face-à-face avait tout d’un match pour le titre. A chaque fois le vainqueur a d’ailleurs soulevé le Saladier d’Argent deux jours plus tard.
Si l’Italien a réussi à deux reprises l’exploit de dominer Iceborg, c’est évidemment son succès de 76 qui a marqué l’histoire du tennis. En 73, Borg est déjà un génie sur cette surface, mais encore un adolescent en apprentissage. Panatta a alors six ans de plus et son expérience suffit à le sortir de ce match accroché 7-6, 2-6, 7-5, 7-6. Le tour de force, le vrai, il le réalise en 76 lorsque le Suédois était déjà double tenant du titre Porte d’Auteuil.
Un quart de finale au sommet, l’une des plus belles passes d’armes de cette décennie à Paris. Et dire qu’elle a failli n’avoir jamais lieu ! Au premier tour, Panatta sauve une balle de match face à Pavel Hutka d’un plongeon au filet. Cette année là, l’Italien est définitivement protégé par les cieux. Face à Borg, le métronome, il impose son élégance et son jeu vers l’avant. Et ses fulgurances enrayent finalement la mécanique suédoise. Un an après la revanche du Suédois en demi-finale.
Deux jours plus tard, l’esthète transalpin remportait le seul grand chelem de sa carrière face à l’Américain Harold Solomon.
Leurs rencontres à Roland-Garros :
1973, 8e : 7-6, 2-6, 7-5, 7-6 : Victoire Panata
1975, demie : 6-4, 1-6, 7-5, 6-4 : Victoire Borg
1976, quart : 6-3, 6-3, 2-6, 7-6 : Victoire Panatta
Ivan Lendl – Mats Wilander (2-2)
Leur histoire à Roland : Sept titres à eux deux en huit ans.
Une main mise totale sur la compétition. Au milieu des années 80, impossible d’échapper aux affrontements entre le Tchèque et le Suédois si vous passiez du côté d’Auteuil. En sept ans, de 82 à 89, le tournoi ne leur échappe qu’une seule fois, en 83 (Yannick Noah). Pour une égalité parfaite : trois titres chacun. Au milieu de cette période, Ivan Lendl et Mats Wilander se sont affrontés à quatre reprises, dont deux fois pour le titre.
Leur affrontement le plus spectaculaire est également le plus ancien. Un Mats Wilander juvénile vient à bout de Lendl, pourtant parmi les trois meilleurs joueurs de cette année 82. Cette année là, le Suédois brûle les étapes. A même pas 18 ans, il s’invite dans la cour des grands. Face à lui, Ivan Lendl du haut de ses 22 ans – et sa finale de 81 face à Borg - a des allures de taulier. Une autre époque !
En 8e de finale, les deux hommes croisent le fer. Et la logique semble être respectée durant les trois premières manches où le Tchèque – pas encore devenu Américain – se détache deux manches à une. Mais le contreur d’exception qu’est Wilander va finir par écoeurer son adversaire. Inlassablement, sa science du jeu finit par user Lendl qui craque dans les deux dernières manches. 4-6, 7-5, 3-6, 6-4, 6-2. Wilander s’impose quelques jours plus tard à Roland-Garros pour sa première participation ! Une performance rééditée depuis par un certain Rafael Nadal…
Leurs rencontres à Roland-Garros :
82, 8e : 4-6, 7-5, 3-6, 6-4, 6-2 : Victoire Wilander
84, demie : 6-3, 6-3, 7-5 : Victoire Lendl
85, finale : 6-3, 4-6, 2-6, 2-6 : Victoire Wilander
87, finale : 7-5, 6-2, 3-6, 7-6 : Victoire Lendl
Jim Courier - Andre Agassi (3-1)
Leur histoire à Roland : Trois titres et trois finales à eux deux
Au début des années 90, une rivalité éphémère naît sur les courts ocre de la Porte d’Auteuil. Deux américains, deux joueurs à la philosophie de jeu très similaire : cogneurs et agressifs. Logique de leurs trouver des points communs, les deux gamins ont été coulés dans le même moule, au sein de l’Académie Nick Bolletieri, en Floride. Un tennis moderne - voire révolutionnaire pour l'époque à base de prises de balles très précoces - qui s'adapte à toutes les surfaces. Avec eux (et l’arrivée au premier plan de Pete Sampras), c’est le retour de l’âge d’or du tennis américain.
Les deux hommes vont croiser le fer à quatre reprises en quatre ans. De ces duels, l’histoire a retenu leur finale homérique de 1991. Un an après son premier échec face à Andres Gomez au même stade de la compétition, Andre Agassi (N.4) est de nouveau au rendez-vous. S’il a 21 ans, comme son compatriote, c’est lui qui fait figure de favori face à Jim Courrier (N.9), qui goûte pour la première fois au plaisir d’une finale de Grand Chelem.
L’affrontement tient toutes ses promesses. Ça cogne dans tous les coins et le bras de fer à de quoi impressionner. Agassi prend les devants et mène deux sets à rien. Après deux échecs en finale de Roland et de l’US Open en 1990, le compteur du Kid de Las Vegas semble sur le point de se débloquer. C’est finalement l’inverse qui se produit. Craquant sous la pression, Agassi laisse Jim signer le premier de ses deux titres Porte d’Auteuil après 3h20 de jeu.
Si pour Jim Courrier, l’ascension fut fulgurante à Paris. Andre Agassi dut quant à lui attendre 1999 pour se venger sur le sort.
Leurs rencontres à Roland-Garros :
89, 3e tour : 7-6, 4-6, 6-3, 6-2 : Victoire Courier
90, 8e : 7-6, 1-6, 4-6, 0-6 : Victoire Agassi
91, finale : 3-6, 6-4, 2-6, 6-1, 6-4 : Victoire Courier
92, demie : 6-3, 6-2, 6-2 : Victoire Courier
Rafael Nadal – Roger Federer (5-0)
Leur histoire à Roland : 4 finales face à face dont 3 consécutives !
La plus grande rivalité jamais vue à Roland-Garros. La plus importante dans l’histoire d’un Grand Chelem tout court. Jamais deux joueurs ne s’étaient affrontés quatre fois en finale d’un même tournoi majeur (*). Un exploit réalisé en seulement sept éditions ! A eux deux, Rafael Nadal et Roger Federer ont remporté les 10 dernières éditions de la deuxième levée du Grand Chelem. Alors oui, Nadal s’est gavé avec neuf titres. Mais le Suisse a eu le mérite de saisir sa chance en 2009, l’année de l’élimination de Rafa par Robin Söderling. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a rien d’un hold-up.
L’histoire commence en 2005. Leur premier duel en Grand Chelem. A l’époque, ce n’est « qu’une » demi-finale. A seulement 19 ans, Nadal réalise l’exploit de dominer le numéro 1 mondial. Roland-Garros aura toujours été une histoire de premières entre les deux hommes qui s’y sont retrouvés pour la première fois en finale d’un Grand Chelem 2006. C’est sur ce même court central qu’ils se sont affrontés pour la dernière fois à ce jour à ce stade de la compétition (2011). Entre temps, il y eu les finales de 2007 et 2008, toujours à la faveur de l’Espagnol.
Federer a toujours eu derrière lui le soutien du public et Nadal le mauvais rôle de le priver le plus longtemps possible de ce seul Grand Chelem qu’il n’avait pas encore croqué. Et si le résultat de leurs affrontements sur terre était le plus souvent prévisible, ils ont toujours suscités un engouement sans précédent à Paris. Et quelques matchs d’exceptions aussi. Mentions spéciales à leurs rencontres de 2007 et 2011. Au final, le bilan est de (5-0) pour Rafa. Mais quelque chose nous dit que l’histoire entre ces deux là sur l’ocre de la capitale n’est pas terminée.
(*) Becker-Edberg, 3 finales à Wimbledon
Leurs rencontres à Roland-Garros :
2005, demie : 6-3, 4-6, 6-4, 6-3 : Victoire Nadal
2006, finale : 1-6, 6-1, 6-4, 7-6(4) : Victoire Nadal
2007, finale : 6-3, 4-6, 6-3, 6-4 : Victoire Nadal
2008, finale : 6-1, 6-3, 6-0 : Victoire Nadal
2011, finale : 7-5, 7-6(3), 5-7, 6-1 : Victoire Nadal
Rafael Nadal – Novak Djokovic (6-0)
Leur histoire à Roland : Six affrontements en neuf éditions, dont deux finales et trois demies
L’une des rivalités les plus prolifiques de Roland-Garros. Et à seulement 28 et 29 ans (Nadal les fêtera le 3 juin), ces deux là auront encore l’occasion de nous offrir quelques passes d’armes mémorables. Si leurs face à face n’ont pas encore le charme inégalable du duel Federer-Nadal, ils se font une place de choix parmi les plus belles rivalités de l’histoire de Roland-Garros. Quand vous mettez les deux meilleurs défenseurs de la planète sur le même court, cela fait forcement des étincelles. Ces deux-la, adeptes des rallyes animaliers ont amené le tennis défensif à son apogée. Entrainant dans leur sillage le tennis moderne vers une nouvelle ère. Au point de banaliser les échanges de plus de 20 frappes de balle, disputés à des cadences infernales.
Sur leurs six affrontements, deux se sont déjà disputés en finale (2012, 2014) et trois autres aux portes de la finale (2007, 2008, 2013). Hommes des grands rendez-vous, ils ne manquent jamais l’occasion de se bastonner une fois encore sur le Court Central. Malgré la prise de pouvoir de Novak Djokovic sur le circuit ATP depuis 2011, ce dernier n’a jamais encore réussi à détrôner Rafael Nadal de sa terre promise à Roland-Garros. 2015 sera-t-elle l’année d’une grande première ?
Leurs rencontres à Roland-Garros :
2006, quart : 6-4, 6-4 RET : Victoire de Nadal
2007, demie : 7-5, 6-4, 6-2 : Victoire de Nadal
2008, demie : 6-4, 6-2, 7-6(3) : Victoire de Nadal
2012, finale : 6-4, 6-3, 2-6, 7-5 : Victoire de Nadal
2013, demie : 6-4, 3-6, 6-1, 6-7(3), 9-7 : Victoire Nadal
2014, finale : 3-6, 7-5, 6-2, 6-4 : Victoire Nadal
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