Les Bleus sur la bonne voie
Une arène ambitieuse qui sonne vide. Une équipe audacieuse mais trop rigide. Voilà en deux mots comment pourrait se résumer les 80 premières minutes du match des Bleus. Léquipe de France B na pas emballé la partie à Donetsk, dans le gigantesque stade ukrainien de 50 000 places construit pour accueillir l'Euro 2012. Après le nul (1-1) vendredi contre la Biélorussie, il fallait réagir : la France la fait, durant les dix dernières minutes. Un réveil qui coïncide avec lentrée sur la pelouse de Marvin Martin. Le milieu offensif de 23 ans a tiré léquipe vers le haut : deux buts et une passe décisive ! Dabord un chef-duvre : une frappe de grande classe à 30 mètres des buts après avoir effacé son vis-à-vis (87e). Acte II : un corner déposé sur la tête de Younes Kaboul (89e) qui marquait lui aussi pour sa première sélection. Enfin, le doublé, suite à une belle combinaison avec Karim Benzema (90+2) achevée par une frappe dans la lucarne. En cinq minutes et pour sa première sélection, le Sochalien a inversé le cours dun match que certains sapprêtaient déjà à jeter aux oubliettes.
La soirée des premières
Certes, le onze de départ avait été totalement remanié (à lexception de Mamadou Sakho) mais la jeune équipe a payé son manque dautomatismes pour se défaire dune formation ukrainienne qui ne sest pas livrée. Nouvelles têtes ou non, la fatigue était bien présente dans les jambes et la France a tardé à se défaire de son opposant. Dans une première mi-temps à oublier, les Ukrainiens ont été les premiers à sillustrer grâce à une frappe lointaine de Gusev, trop croisée, à la 41e min. Pour ce qui est du secteur offensif, la paire Loïc Rémy-Kevin Gameiro a peiné à combiner ensemble. Lavant-centre olympien na cadré aucune de ses frappes tandis que lattaquant lorientais sest plus illustré sur des exploits individuels. Lhomme aux 21 buts en Ligue 1 a sonné le réveil français à la fin de la première mi-temps grâce à une frappe en pivot bien déviée par Dikan. Il a ensuite insisté sans réussite à la 55e.
En manque de rythme, la France se faisait même taper sur les doigts à la 53e min. Sur une frappe puissante plein axe, le capitaine Timochtchouk trompait la vigilance de Steve Mandanda, victime dune grossière erreur dappréciation sur un ballon flottant. Un but qui fit leffet dun électrochoc pour les Bleus. Cinq minutes plus tard, Gameiro encore lui, offrait légalisation dune frappe en demi-volée à lentrée de la surface. Une juste récompense pour celui qui aura porté le secteur offensif français à bout de bras. Pourtant, comme face à la Biélorussie, la France a attendu dêtre mené à la marque pour réagir. Les entrées conjointes Ribéry, Benzema et Malouda à la place de Menez, Gameiro et Rémy ont apporte un peu dassurance à une équipe tremblotante. Lattaquant du Real Madrid sest distingué à deux reprises (79e et 83e) et a montré sa supériorité technique sur le reste de léquipe grâce à de beaux enchaînements.
Mais cest lentrée en jeu de Marvin Martin qui a fait basculer le match avec la réussite que lon sait. Si Laurent Blanc ne pourra pas tirer grand nombre denseignements de cette partie remportée (1-4), il est évident que le Sochalien a marqué beaucoup de points. Une titularisation face à la Pologne serait même logique.
Les réactions :
Laurent Blanc (sélectionneur de l'équipe de France) sur TF1: "Ca s'est dessiné sur la fin, c'était un match amical, on a pu s'apercevoir qu'il y avait de l'envie, qu'il y avait des choses techniques. Comme on avait dit aux joueurs, on ne peut pas revoir la production contre la Biélorussie, parce qu'on a été en retard dans tous les secteurs de jeu, et donc, on a mis de la fraîcheur, on a mis des joueurs qui ont fêté leur première sélection de la meilleure des manières. C'est rafraîchissant, ça prouve que rien n'est acquis et que personne n'est assuré de quoi que ce soit dans cette équipe, parce qu'il y a des gens derrière qui ont amené aussi des choses. Comme tout entraîneur, je crois que quand un groupe est figé, il arrête de progresser. Effectivement, il y en a peut-être certains qui pensaient qu'ils n'avaient qu'à revenir en équipe de France pour être titulaires, et en regardant ce match-là, on s'aperçoit qu'il y a des gens aussi qui vont postuler la saison prochaine. (Marvin Martin?): On l'avait pris pour qu'il amène sa fraîcheur, c'est un bon passeur. Il marque deux buts pour sa première sélection, il y a pires débuts. Des gens qui marquent deux buts pour leur première sélection, il ne doit pas y en avoir beaucoup. (un certain Zinedine Zidane): Je lui souhaite la même carrière."
Marvin Martin (auteur de deux buts pour ses débuts en équipe de France), sur TF1: "Depuis le début, j'ai très bien été accueilli, c'est certain que ça a facilité les choses. Je me suis tout de suite mis dedans et concentré. Le coach m'a appelé et voilà, c'était à moi de tout donner. Dès que je suis entré, on m'a tout de suite mis à l'aise, on m'a encouragé. Je suis entré sans pression, c'est ce qui a fait le petit plus, et j'ai tenté et ça a été au fond, je suis très content. Ce n'est que du bonheur, ça continue on va dire. Déjà, je suis appelé en équipe A, j'étais vraiment le plus heureux. Ce soir, le plus important, c'est vrai, c'est qu'on a gagné, et en plus je marque, je suis vraiment très, très content."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.