Les Bleus assurent l'essentiel
Didier Deschamps peut être satisfait. A l'issue d'une rencontre incertaine jusqu'au bout, les Bleus ont su conserver leur maigre avantage face à des Finlandais dangereux jusqu'au bout. La jeune charnière centrale Sakho/Yanga-Mbiwa a tenu le choc, bien aidée par le duo Diaby-Mavuba. De retour dans l'entrejeu après plusieurs saisons émaillées par les blessures, Abou Diaby a livré une prestation majuscule et a grandement contribué à offrir à la France ses premiers points. Même si tout n'a pas été parfait, loin de là, le sélectionneur de l'équipe de France pourra tirer beaucoup d'enseignement de ce match.
Comme prévu, les Finlandais décident de laisser la possession aux coéquipiers de Karim Benzema. La circulation de balle est bonne, le trio Diaby-Cabaye-Mavuba fonctionne bien. Mais à l'issue d'un premier quart d'heure globalement maitrisé, les Bleus se font une grosse frayeur. Lancé dans le dos de la défense, Hamalainen part seul au but pour aller défier Lloris. Heureusement, Yanga-Mbiwa sauve les siens au prix d'un retour in extremis, à la limite du pénalty réclamé par tout le stade. Mais le ralenti est limpide : l'intervention du défenseur montpelliérain était propre et l'arbitrage justifié.
Diaby déjà indispensable ?
Piqués au vif, les Français repartent de l'avant. Après une récupération et un excellent travail au milieu de terrain, Benzema profite de l'appel parfait de Diaby entre les deux défenseurs pour lui glisser une merveille de passe en profondeur. Le Gunner s'excentre volontairement et trompe le gardien d'une frappe croisée à ras de terre (21e).
Si les Finlandais restent dangereux en contre, la charnière centrale est vigilante, à l'image de Sakho, impressionnant dans les airs et intraitable dans les duels. A l'issue d'une période plutôt maitrisée dans l'ensemble, les Français rentrent aux vestiaires avec un court avantage. Diaby, étincelant, confirme tous les espoirs placés en lui. "Je suis content de revenir, confie le joueur d'Arsenal. On repart avec une victoire, on est quand même très contents ce soir. C'était une année difficile, mais c'est le passé, il faut regarder le futur. L'essentiel est de donner le meilleur de soi à chaque match"
La deuxième période débute sur un rythme plus élevé. D'une frappe sèche aux 20 mètres, Cabaye oblige Hradecky à sortir une belle parade (50e). Le portier finlandais récidive sur le corner qui suit en captant une tête de Sakho qui avait pris le dessus sur son vis-à-vis.
L'attaque à la peine
Les Bleus contrôlent leur match mais peinent à se montrer dangereux. Trop brouillons, trop imprécis dans le dernier geste, les hommes de Didier Deschamps sont encore en rodage et cela se ressent. Le trident Ribery-Benzema-Menez tâtonne, les déplacements sont approximatifs, les passes mal ajustées. En ne parvenant pas à faire le break, ils s'exposent aux quelques velléités offensives finlandaises. Sur une perte de balle d'Evra, Pukki, seul au point de pénalty, est tout proche de reprendre un centre venu de la gauche mais Réveillère sauve les meubles en revenant de nulle part (64e).
La fin du match est tendue. Les Bleus sont fébriles et semblent manquer de fraicheur malgré les entrées de Valbuena et Matuidi à la place de Ménez et Cabaye. Conscients de cette baisse de régime, les Finlandais en profitent et partent à l'abordage. Diaby est moins en vue qu'en première période et la France est à la peine. Comme d'habitude, Lloris sauve les siens en détournant une tête décroisée de Sparv d'une main ferme.
"C'était un match difficile mais quand même un bon match et logiquement on a gagné, estime Karim Benzema. Difficile car on était à l'extérieur et face à une équipe qui a mis pas mal de coups. On a résisté et gagné. Ce soir, je suis passeur mais je me suis bien senti. Je reviens, je monte en puissance. Il y a eu beaucoup de changements mais cela prouve que tout le monde peut jouer. On se connaît tous mais on n'a pas vraiment le temps de construire".
"Il faut plus de spontanéité"
"Ce n'est pas facile, en général ça ne commence pas toujours bien (sourire), souligne Didier Deschamps. C'est dommage qu'on ait eu des opportunités et de beaux arrêts du gardien adverse. Sur la fin, ils ont mis du gabarit avec Kuqi, il y a eu quelques situations dangereuses, mais à partir du moment où on ne met pas le deuxième, on n'est jamais à l'abri. Offensivement, c'est le plus dur, il faut toujours un peu plus de présence même si Abou Diaby nous apporte énormément. Il faut un peu plus de spontanéité par moments, mais face à une équipe plus regroupée, ce n'est pas facile. Il faut un peu plus de percussion; on en a eu, mais on pourrait en avoir plus"
Pour le spectacle, il faudra donc encore attendre. Mais les motifs de satisfaction ne manquent pas : Diaby a montré tout ce qu'il pouvait apporter s'il est épargné par les blessures, la charnière centrale s'est montrée très solide, et la victoire est au rendez-vous. A confirmer dès mardi soir face à la Biélorussie, défait vendredi en Géorgie (1-0).
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