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Légendes du Brésil : Taffarel

Gardien de la grande Seleçao entre 1988 et 1998, Claudio Taffarel a eu Ă  cƓur, tout sa carriĂšre durant, de prouver que le BrĂ©sil ne savait pas que produire des grands numĂ©ros 10. Portier discret vainqueur de la Coupe du Monde 1994 et finaliste malheureux en 1998, sa carriĂšre est marquĂ©e par des hauts et des bas qu’il a traversĂ©s avec une foi inĂ©branlable.
Article rédigé par franceinfo
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Claudio Taffarel s'interpose lors de la séance des tirs au but, en demi-finale de la Coupe du monde 1998 (ANTONIO SCORZA / AFP)

S’il n’avait pas jouĂ© au football, Taffarel aurait aimĂ© intĂ©grer les rangs de l’armĂ©e, qui l’a "toujours fascinĂ©e". Ses six oncles Ă©taient d’ailleurs militaires, et ont beaucoup influencĂ© sa personnalitĂ© : simple, travailleur
 et trĂšs croyant, car dans toutes les situations, le portier a toujours tout liĂ© Ă  Dieu.

Il l’a fait lors de ses rĂ©ussites, comme cette demi-finale des Jeux 1988 oĂč il stoppe trois penalties contre l’Allemagne de l’Ouest. Cette Coupe du monde 1994 remportĂ©e par le BrĂ©sil, oĂč brille lors de la sĂ©ance de tirs au but en finale, contre l’Italie. "Des trois gardiens de l’équipe, j’étais toujours celui qui arrĂȘtait le moins de penalty, reconnaĂźt. Je crois que Dieu m’a aidĂ© aujourd’hui, en ce moment dĂ©cisif".

Pendant quelques mois, il joue libéro

Mais Taffarel s’est aussi rĂ©fugiĂ© dans la religion lors des moments plus douloureux de sa vie. AprĂšs le Mondial 1994, il n’est pas prolongĂ© par son club, l’AC Reggiana. Sans contrat professionnel pendant plusieurs mois, il reste en forme en jouant dans une petite Ă©quipe d’une paroisse italienne. Au poste de libĂ©ro, il marque 15 buts en sept matches. "Ma relation avec Dieu est puissante : si j’ai un problĂšme, je peux vivre avec car je sais que les choses s’arrangeront demain, juge-t-il. Mes priĂšres me permettent de me reposer sur la bontĂ© de l’Homme, et non pas sur les apparences". 

Au Mondial 1998, il est le hĂ©ros des demi-finales oĂč il arrĂȘte deux tirs au but contre les Pays-Bas. Quatre jours plus tard, il rĂ©cupĂšre, impuissant, trois ballons au fond de ses propres filets face Ă  la France. Sa 101e et derniĂšre cape sous les couleurs auriverdes. Il remportera encore une coupe de l’UEFA avec Galatasaray, avant de se retirer en 2003 sous le maillot d’Empoli.

Carlos Alberto Parreira, son ancien sĂ©lectionneur, tentera d’organiser un match pour lui rendre hommage. Taffarel refusera. Pour lui, "personne ne s’entraĂźne aussi intensĂ©ment qu’un gardien de but. C’est le seul poste oĂč l’erreur vous est Ă  ce point interdite. Une, c’est dĂ©jĂ  beaucoup trop. Elle peut vous faire porter l’entiĂšre responsabilitĂ© d’une dĂ©faite. C’est un rĂŽle trĂšs difficile Ă  tenir, qui nĂ©cessite beaucoup de travail (
) Il n’y a aucune prĂ©tention dans mon jeu. Juste beaucoup de travail". Et une croyance immuable.

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