Le sport visé, la sécurité en questions
Pourquoi les manifestations sportives reprennent-elles dès ce mardi ?
Après trois jours deuil décrétés samedi par le Président de la République et son gouvernement, la vie doit reprendre. Pour ne pas engorger les calendriers, mais aussi par principe. De nombreux matches ont été remis ce week-end, notamment en Coupe d'Europe de rugby, le temps du deuil et des drapeaux en berne. Par mesure de sécurité, notamment en Ile-de-France, puisque les forces de l'ordre était encore grandement mobilisées après les événements de vendredi soir. Mais aussi parce que l'émotion était difficilement compatible avec l'exercice du sport de haut niveau. Si l'état d'urgence a été décrété dans le pays par nos dirigeants jusque mi-février, les activités culturelles et sportives doivent retrouver leur place. "On ne va tout de même pas tout bloquer pendant trois mois", précise Charles Salmon, chargé de communication au Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Quelles rencontres sont concernées ?
Dès ce mardi soir, en Eurocup de basket, la JSF Nanterre accueille Bilbao dans son Palais des Sports Maurice-Thorez. Sauf refus immédiat du Préfet ("Les autorités peuvent mettre leur veto si elles estiment qu'elles ne possèdent pas assez d'effectifs pour assurer la sécurité", précise Charles Salmon), la rencontre aura bien lieu. "Nous n'avons reçu aucun contre-ordre des autorités locales pour le maintien du match", tient à assurer une employée de la salle nanterrienne. L'équipe basque a d'ailleurs atterri ce lundi dans la capitale française pour défier les Verts. Seul le pivot américain Shawn James a refusé d'effectuer le voyage avec l'effectif de Bilbao Basket. "C'est une décision personnelle", a tenu à expliquer son entraîneur Alfonso "Sito" Alonso. Chalons-Reims et Limoges en découdront aussi ce mardi sur le parquet en Pro A.
Mercredi, pour le championnat de France de handball, Toulouse accueillera bien le PSG. En Champions League féminines, les footballeuses de l'Olympique Lyonnais et du PSG tenteront effectivement de se qualifier contre, respectivement, l'Atlético de Madrid et Örebro. Enfin jeudi, les handballeurs de l'US Créteil joueront contre Cessons-Rennes. Dans le même temps, en Euroligue de Basket, Strasbourg recevra l'Etoile Rouge Belgrade et, en Challenge européen de rugby, La Rochelle sera bien opposé à Gloucester. Puis viendront, à partir de vendredi soir, les rendez-vous du week-end.
Un club a-t-il décidé d'annuler une rencontre ?
Oui, le Paris Volley, qui devait affrontait le Dinamo Moscou mercredi soir dans sa salle Charpy, a décidé, en concertation avec la Fédération européenne, de remettre la partie à à une date ultérieure. Seule différence avec Nanterre ou Créteil, villes de banlieue, le club d'Alain Bertato évolue dans Paris intra-muros, dans l'est de la capitale, zone la plus sensible après les horreurs commises vendredi dernier. C'est le cas le plus marquant sur le plan international, mais d'autres complexes sportifs parisiens attendent le feu vert des autorités avant d'ouvrir de nouveau. L'accueil du public dans des conditions optimales de sécurité ne s'improvise pas.
La sécurité sera-t-elle renforcée pour les supporters ?
Forcément, plus une manifestation est sous le feu des projecteurs et attire de spectateurs, plus la sécurité sera particulièrement renforcée. Le RC Toulon envisage pour ses prochaines rencontres à Mayol (contre Agen le 5 décembre) d'interdire notamment l'introduction dans l'enceinte de sac à dos. Lieu particulièrement sensible et surveillé : le Parc des Princes. Hasard du calendrier : le PSG, en déplacement samedi à Lorient en Ligue 1 puis le mercredi suivant à Malmö en Champions League, ne s'y produira pas avant le 28 novembre, pour la réception de Troyes. Le temps de laisser aux autorités de mettre en place un maillage de sécurité autour de l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud, discret mais certainement renforcé.
Par ailleurs, dans les autres stades, salles, piscines, patinoires ou gymnases, selon les informations que nous a transmises la Préfecture de Paris, les clubs laissent aux sociétés de sécurité, sollicitées pour assurer le maintien de l'ordre, le soin de recevoir les instructions nécessaires pour assurer leur mission. Contrôles des sacs, palpations, gestion d'éventuels débordements ne s'improvisent pas. Et, surtout, chacun ne fait pas ce qu'il veut. Dans un Etat de droit, les ordres viennent d'en haut. Logiquement, on peut s'attendre, mais comme tous lieux publics, à un renforcement de ces gestes de sécurité. Mais qui s'en plaindra ?
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