Le Paraguay prend une option
Entre deux équipes tous les deux à un point, s'inscrivant donc dans la même nécessité d'une victoire, cette rencontre promettait beaucoup. Mais si les Paraguayens qui avaient montré un visage plutôt intéressant et une nouvelle solidité en tenant en échec le champion du monde italien pouvaient s'en satisfaire, les Slovaques ruminaient de leur côté leurs regrets d'avoir laissé filer un succès qui leur tendait les bras en se faisant rejoindre au score à la dernière minute par la Nouvelle-Zélande, l'équipe a priori la plus faible de ce groupe.
La première période a d'ailleurs mis en évidence toutes les différences entre deux conceptions du jeu, même si l'objectif de part et d'autre était le même. Les Sud-Américains mettaient beaucoup plus d'engagement dans la rencontre, s'appuyant sur un très bon potentiel offensif, pour aller porter le danger sur Mucha, le gardien slovaque.
Les deux équipes évoluaient sur un faux rythme, en essayent respectivement de se tenir à distance sans prendre de risques inconsidérés. A des Paraguayens virevoltant, la Slovaquie opposait un bloc défensif appliqué, mais qui jouait beaucoup trop bas et surtout qui commettaient beaucoup de fautes, permettant au Paraguyens de camper dans leur moitié de terrain.
Malgré des imprécisions dans les transmissions et les précisions, les hommes de l'Argentin Martino, prenaient petit à petit le match en main d'autant que la Slovaquie perdait aussi un nombre considérable de ballons leur empêchant de réaliser de façon constructive les contres qu'ils avaient à mener.
Côté occasions, ce fut surtout le Paraguay qui fut à la manoeuvre: Roque Santa Cruz pour une première frappe dès l'entame de la partie, puis un tir de Riveros capté en deux temps par Mucha, puis Barrios imité quelques secondes plus tard par Valdez.. Alors que le premier mouvement construit des Slovaques fut l'objet d'un débordement sur le flanc droit de Weiss par ailleurs très discret tout comme l'autre homme fort de la sélection, Hamlsick, deux joueurs mis sous l'éteignoir.
Dans un milieu densifié, les Paraguayens parvenaient indiscutablement à mettre leur patte sur le déroulement du jeu, trouvant des espaces. A force de pousser, ils allaient finir par conclure. Sur un nouveau mouvement, Barrios prenait le meilleur sur Salata et adressait une passe décisif, dans le bon tempo, dans les pieds de Vera qui avait fait un appel parfait. Vera ajustait Mucha qui ne pouvait rien faire.(1-0, 27e).
Ce but débloquait le match. Même si les Slovaques, qui trouvaient pourtant obligés d'aller de l'avant chercher des positions de but s'empêtraient dans des relances approximatives, qui ne mettaient pas en danger Villar, le portier du Paraguay. Ils commettaient beaucoup d'erreurs et pouvaient même s'estimer heureux de rentrer aux vestiaires avec un seul but de retard tant les Paraguayens, peut-être un peu gourmands en quelques occasions, eurent plusieurs fois la possibilité de doubler la mise , notamment par Santa Cruz.
Que dire de la deuxième période. Sinon quelle fut à limagede beaucoup de rencontres de cette coupe du monde, un festival de fautes techniques, deux équipes évoluant au petit trot, et peu dintentionsde part et dautres. Les Slovaques toujours prudents sans que lon comprennepourquoi, évitant de sortir de leur zone défensif, et ne se livrant quà detimides incursions dans le camp du Paraguay. Les Sud-américains de leur côtésemblaient soudain amorphes, comme sils eurent décidé de lever le pied et secontentant de gérer ce but davance. Un calcul toutefois risqué, dautant quàchaque accélération, ils semblaient avoir les moyens de déborder leurs adversaires.Mais rien ny faisait, le match tombait dans un ennui soporifique sans quil y ait dexplication plausible aucomportement des Slovaques dont on avait du mal à percevoir la stratégie surcette deuxième période. Ni même concernant celui dune équipe du Paraguay, tombantdans un brouillon de football, sans chercher outre-mesure à tuer le match. Lesdeux équipes accusaient physiquement le coup.
Les Paraguayens sortaient pourtant deux fois de leur boîte pour porter le dangerdevant le but adverse, dabord avec Vera dont le tir passait à droite des cagesde Mucha qui était battu, puis sur une reprise de Torres. Mais tout cela étaitbien poussif. Le Paraguay allait tout même pouvoir souffler en profitant duneénième faute de la Slovaquieet sur le coup-franc qui en a découlé à quatre minutes du terme. Torrres envoyaitdans le paquet un ballon sur lequel deux Paraguayens se gênaient, avant dedonner en retrait à qui fusillait Mucha, une action sur laquelle la défenseslovaque se montrait étrangement inerte (2-0).
Le Paraguay obtenait un succès tout à fait logique et assurait trois points quilui ouvre quasiment les portes des huitièmes de finale face à des Slovaquestrès décevants auxquels lentraîneur Weiss avait demandé, avant ce match, dêtre« audacieux ». Cest pour navoir su lêtre (la seule parade du gardien du Paraguayest intervenue sur un tir de Vittek à la 90e minute !) quils se sont faits manger par desParaguayens sans doute pas géniaux, mais plus dynamiques et moins calculateurs.
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