Le Graët prêt à rempiler
Le Graët, 70 ans, un des hommes forts du foot français depuis vingt ans (à la Ligue d'abord puis à la FFF) estime sans doute, que ce sur quoi il s'était fait élire lors d'une assemblée générale extraordinaire un an après le fiasco de l'équipe de France en Afrique du Sud, en éliminant le président intérimaire sortant Fernand Duchaussoy, c'est à dire un retour aux valeurs n'est pas encore totalement revenu et qu'il faut encore restructuré la Fédération pour redonner de l'éclat au football tricolore. Reste à savoir s'il pourra convaincre, sur ces questions de crédibilité mais aussi sur l'aspect du développement économique, et surtout sur la possibilité de regagner des licenciés..
Il est le troisième candidat à s'être déclaré après Christophe Bouchet (ancien président de l'Olympique de Marseille) et François Ponthieu (ancien président de la DNCG et ex-membre de l'ancien conseil fédéral). Eric Thomas, président de l'Association française de football amateur et déjà candidat il y a 16 mois (il avait obtenu 0,19% des voix), annoncera de son côté le 3 novembre s'il repart en campagne.
L'élection est lancée
Même si Le Graët partira sans doute favori pour être reconduit dans une Fédération très conservatrice, ces deux concurrents vont tenter d'apporter le maximum d'éléments pour démonter le système actuel. Ils ont déjà lancé l'élection. Discret dans les médias, Ponthieu avait dénoncé en juillet un fonctionnement "extrêmement hermétique" du comité exécutif, alors qu'entre Le Graët et Bouchet, la guerre des petites phrases a déjà commencé, l'ancien dirigeant de l'OM dénonçant notamment "l'improvisation totale" à la tête de la FFF, une maison qui, selon lui, "n'est pas tenue". De fait, il ne fait guère de doute que le scrutin du 15 décembre tournera largement autour du bilan de Le Graët.
A son crédit, le président peut faire valoir une gestion plus vigoureuse et plus décidée que certains de ses prédécesseurs et la façon dont il a clos les dossiers des primes du Mondial, de la DTN et du licenciement de Domenech dès les premières semaines de son mandat. Surtout, s'il a pris des risques en ne prolongeant pas le contrat de Laurent Blanc (avec qui il n'a jamais eu d'atomes crochus) avant l'Euro, il a su trouver en Didier Deschamps un remplaçant incontestable....pour le moment.
Le Graët a su également prendre le train du football féminin et a réussi à mettre en place une relation apaisée avec la Ligue de football amateur (LFA) où il n'a pas que des admirateurs. En revanche, même certains de ses proches lui reprochent de trop décider seul et sans concertation. Il a pourtant cédé une fois aux demandes de la base en finissant par convoquer devant la commission de discipline Nasri, Mvila, Ménez et Ben Arfa pour leur comportement à l'Euro, alors qu'il avait initialement suggéré que leur "tirer les oreilles" suffirait. Plus de deux ans après Knysna, les questions d'autorité et de comportement sont donc toujours ouvertes, comme l'a encore prouvé la récente virée nocturne des Espoirs. Cela pèse sur la vie du football français, et même si Le Graët affirme que le nombre de licenciés est "stable", il n'est pas encore parvenu à totalement redresser la barre dans ce domaine. Ce sera sans doute un des gros chantiers à venir que celui de redorer une image sérieusement ternie.
Noël Le Graët (Président de la FFF, candidat à sa succession):"Je crois que la fédération a réglé pas mal de problèmes. Nos conditions financières sont en règle. Je sais que tout n'a pas été parfait, qu'il y a eu des difficultés...Mais ce n'est pas le tout de dire "je veux être président". C'est une tâche lourde, qui mérite beaucoup de temps, de passion et de bonne humeur. Il y a des moments où on peut douter, où c'est dur. Mais je me sens bien à la fédération et je n'ai pas hésité longtemps....L'Euro est un sacré challenge. Tout le monde attend beaucoup des quatre années à venir... L'année dernière, je n'avais pas imaginé une seule seconde que je pouvais perdre. Seuls quelques spécialistes l'affirmaient. Cette fois-ci, je sais que mes adversaires peuvent avoir de bonnes idées, mais je pars pour gagner".
L'élection qui s'annonce est donc très importante, pour remettre sur le long terme le football français sur de bons rails, avec un mandat de quatre ans qui courra jusqu'à la fin de l'année 2016 après l'Euro organisé en France. Autrement dit une grosse responsabilité pour celui qui se verra confiés les rênes de la FFF.
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