Le Cubain Dayron Robles se dirige vers la retraite
Robles "ne sera pas là cet hiver et nous ne savons pas s'il va continuer. Ca n'a pas encore été décidé." La déclaration de Santiago Antunez, meilleur entraîneur monde en 2010 et coach du hurdler Dayron Robles est un véritable coup de tonnerre. A 26 ans, le surdoué cubain pourrait arrêter une carrière au ralenti depuis un an, la faute à des blessures à répétition. Lors de la finale des JO à Londres l'été dernier, le tenant du titre avait dû s'arrêter avant la ligne, la faute à une lésion à la cuisse.
Dans la capitale anglaise, il avait alors fait part de sa "préoccupation" et de son "dégoût" face à un corps qui n'arrive plus à suivre. Dépossédé de sa couronne olympique et de son record du monde par l'Américain Aries Merritt, Robles doit également vivre avec l'émergence de son compatriote Orlando Ortega dans la discipline. S'il quittait le circuit, l'athlétisme perdrait l'un de ses plus beaux palmarès. Champion olympique à Pékin en 2008 à 22 ans tout juste, le Cubain avait amélioré le record du 110 m haies la même année (12 s 87), et sa carrière semblait cousue de fil blanc. Ses titres de champion d'Amérique Centrale et des Caraïbes et de champion du monde en salle du 60 mètres haies les deux années suivantes semblaient confirmer les prédictions.
En 2011, le sort s'acharnait une première fois sur Dayron Robles. Lors des championnats du monde de Daegu, le Cubain remportait la course. Pourtant, pour avoir touché deux fois la main de son adversaire Liu Xiang à pleine allure sur le tartan il était disqualifié. Sa victoire en Diamond League à la fin de la même saison 2011 confirmait son retour sur le devant de la scène et laissait augurer une formidable lutte avec Merritt à Londres. Les deux hommes avaient d'ailleurs décroché les deux meilleurs temps des demi-finales. Mais alors qu'il semblait conjurer la malédiction et les blessures qui l'avait gêné une bonne partie de la saison 2012, sa cuisse a lâché. On pourrait ne plus jamais la revoir sur les pistes.
Jérôme Carrère
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