La série noire continue
Avec une seule victoire au compteur lors des neuf derniers matchs, l'équipe de France made in Laurent Blanc devait se construire de l'expérience pour sa première visite au Stade de France. Avec une formation fortement rajeunie, l'accueil de la modeste Biélorussie avait tout du parfait match-test. Seulement, la volonté des joueurs d'ouvrir une nouvelle page n'a pas suffi à combler les lacunes d'une équipe trop maladroite et en manque d'automatismes. Alors que la France avait le match à sa portée, elle l'a laissé filer en fin de rencontre, la faute à une défense trop passive. Laurent Blanc voit une deuxième défaite s'ajouter à ses débuts de sélectionneur après sa défaite contre la Norvège (1-2) en amical. La France perd trois points dans sa course à la qualification.
Pourtant tout semblait être réuni pour faire de ce match une réussite. A l'entrée sur la pelouse, l'opération reconquête auprès du public semblait déjà être une réussite. La Marseillaise entonnée en cur, c'est sous l'ovation des 75 000 spectateurs de St-Denis que le coup d'envoi était donné. Sur le terrain en revanche, il fallu plus de temps pour obtenir l'approbation du public. La possession de balle en leur faveur, les Bleus se montraient maladroits pour se projeter vers le but de Zevnov. A la 17e minute, Loïc Rémy se créait la première occasion franche des Bleus mais sa tête plongeante manquait le cadre du portier biélorusse. Une domination trompeuse puisque quelques minutes plus tard, Hleb ridiculisait la défense française. Celle-ci ne devant son salut qu'au sauvetage du Romain Philippe Mexès.
Appliqués dans le jeu, les Français se pénalisaient à cause de quelques fautes techniques et une transmission de balle trop lente. Les absences de Yoann Gourcuff et Franck Malouda se faisaient alors cruellement sentir. Profitant du manque de créateurs dans le jeu tricolore, la Biélorussie prenait les devants, s'adjugeant même la possession de balle. Il fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir l'équipe de France "nouvelle-version" se montrer offensive. Malheureusement, cette phase euphorique fut stoppée brutalement pas la sortie de Loïc Rémy, touché à l'adducteur droit.
Le capitaine Florent Malouda sonnait la révolte juste avant la pause, concluant une percée plein axe d'un boulet de canon, bien repoussé par Zevnov. Les deux formations se séparaient sur un score nul et vierge : (0-0). Satisfaction de la première mi-temps, la prestation convaincante de Yan M'Vill, impérial dans ses passes et inspiré dans ses interceptions.
Au retour des vestiaires, l'équipe de France conservait son ambition. D'abord par l'intermédiaire de Jérémy Menez puis de Yann M'Villa, l'équipe de France semblait sur le point de faire plier son adversaire. Mais comme souvent, les Bleus se faisaient contrer. A la 51e, Rodionov, parti à la limite du hors-jeu, manquait une occasion en or face à un Hugo Lloris complètement esseulé. Le match s'emballait complètement. A la 62e min, Florent Malouda voyait son but refusé pour une position de hors-jeu justifiée.
Et puis plus rien. Comme amorphes, les protégés de Laurent Blanc ont arrêté de produire du jeu pendant dix minutes, laissant réapparaître le spectre des matchs de préparation pour le Mondial en Afrique du Sud. C'est seulement à la 70e min que Valbuena passait tout près de débloquer la situation. Mais sa demi-reprise de volée détournée par le portier biélorusse. Certainement la plus belle occasion du contingent français au cours de la seconde période. Et la dernière chance de voir les Bleus prendre l'avantage.
Car la suite avait tout du parfait cauchemar. Sur une mauvaise relance de Gaël Clichy à la 86e min, V. Hleb réussissait un festival dans la surface pour servir parfaitement Kislyak qui fusillait Lloris. Coup de froid dans les tribunes du SDF. Les Français encaissaient un but assassin contre le cours du jeu. En fin de match, Kevin Gameiro manquait le cadre de peu. Symbole de l'impuissance tricolore.
La France débute donc ses qualifications pour l'Euro 2012 par une cuisante défaite. Une défaite qui pourrait être qualifiée d'injuste au vu du déroulement de la rencontre. La jeune équipe alignée sur le terrain a confirmé les craintes des observateurs en affichant son inexpérience du plus haut niveau. Il faudra réagir vite. Mardi, la France se déplace en Bosnie-Herzégovine dans un match qu'elle ne peut pas se permettre de perdre.
Dans les autres rencontres du groupe D, la Bosnie n'a pas fait de cadeau au Luxembourg (Stade Josy Barthel) en s'imposant (3-0) suite à des réalisations de Ibricic (6e), Pjanic (12e) et Dzeko (16e). La Roumanie et Albanie, en revanche ne sont pas parvenus à se départager (1-1).
Les déclarations :
Laurent Blanc (sélectionneur de l'équipe de France) : La chose la plus dure en football, c'est de marquer des buts. Quand on y arrive pas il faut assurer défensivement. C'est dommage (cette défaite) parce-que sur la physionomie du match on ne méritait pas de perdre. Il y a un match mardi (ndlr : contre la Bosnie-Herzégovine), on va se préparer. On sortira de cette spirale négative.
Florent Malouda (capitaine de l'équipe de France, au micro de TF1): "Il a manqué du réalisme offensif et un petit brin d'expérience. Dans des soirées comme ça où ça ne veut pas rentrer, il faut savoir garder sa cage inviolée et on a pris un but au plus mauvais moment. Maintenant il y a un deuxième match et les points perdus ce soir, il faudra aller les chercher mardi (contre la Bosnie , ndlr) et faire preuve de plus de réalisme. Il ne faut pas se démobiliser. Il y a de la déception mais il y a deux matches et il faut prendre des points."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.