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La Roja fait sauter la banque paraguayenne

L'Espagne s'impose face au Paraguay 1 à 0 en quart de finale. Les Guarani auront longtemps des regrets car ils ont manqué un pénalty. Les Espagnols aussi. Gêné par le pressing haut de l'Albirroja, le jeu espagnol n'a pas eu son liant habituel. David Villa, auteur de son cinquième but, s'est montré encore très opportuniste pour débloquer la rencontre. Qualifié pour la première demi-finale de son histoire, le champion d'Europe affrontera l'Allemagne.
Article rédigé par franceinfo
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Enfin ! Après 19 Coupes du monde, la Roja se hisse en demi-finale.Les champions d’Europe en titre ont affiché beaucoup de patience pour valider leur qualification. Toujours bien placé depuis le début de la compétition, David Villa a inscrit un but capital dans un match haletant.La Roja rencontrera l'Allemagne mercredi à Durban pour une réédition de la  finale de l'Euro-2008, qu'elle avait remportée 1-0.

Mais que ce fut dur face à une équipe paraguayenne très volontaire et plus accrocheuse que jamais. Les hommes de Gérardo Martino avaient bien « un plan » : jouer très haut et agressif pour contrarier le jeu léché des Ibères. Plus en jambes grâce aux six changements effectués, ils se créaient les meilleures occasions lors de la première période. La frappe de Jonathan Santana était repoussée par Iker Casillas (1ere) puis la tête de Cristian Riveros passait à côté des buts espagnols (9e). Les Paraguayens pensaient même ouvrir la marque lorsque Nelson Valdez trompait Casillas (40e). Le but était refusé pour un hors-jeu pour le moins obscur. Oscar Cardozo l’était au départ de l’action, pas Valdez... Un erreur d'arbitrage encore lourde de conséquence. Peu après, le même attaquant forçait trop sa frappe alors qu’il avait pris de vitesse Carlos Puyol (45e). Une entrée en matière pas si surprenante pour cette équipe capable de battre le Brésil et l’Argentine en éliminatoire.

Du côté de la Roja, pas grand chose excepté une belle possession de balle (61% contre 39%). En fait, le jeu espagnol manquait de tout face au "catenaccio" paraguayen: vitesse, percussion et précision. Malgré quelques combinaisons intéressantes, les attaquants mettaient un point d’honneur à ne pas trouver le cadre à l’image des frappes de Xavi (28e), de David Villa (36e) et de Fernando Torres (40e et 42e). Imprécis sur les coups de pied arrêtés ou sur les centres, l’Espagne brille par son inefficacité. A la mi-temps, elle ne maîtrise encore rien de cette rencontre.

Pénalty en folie

Bien en place, l’Albirroja poursuivait avec beaucoup d’application son travail collectif de pressing et de quadrillage du terrain. Del Bosque tentait un premier changement de stratégie dans sa partie d’échec avec Martino. Hors du coup, Torres sortait très vite (55e), Villa était replacé dans l’axe, Cesc Fabregas entrait en jeu pour redonner de la vitesse au jeu ibérique. Le scenario de la rencontre tombait alors dans l’irrationnel. En deux minutes, les gardiens stoppaient tour à tour un pénalty. Casillas d’abord stoppait le tir de Cardozo, retenu juste avant par Gérald Piqué (57e). Dans le prolongement de l’action,  Antolin Alcaraz accrochait Villa qui filait au but. Justo Villar repoussait le second pénalty de Xabi Alonso, le premier étant invalidé par l’arbitre, des joueurs espagnols étant rentrés dans la surface (59e). Toujours dans l’action, Fabregas était clairement fauché par Villar alors qu’il allait reprendre la balle… L’arbitre aurait du siffler un nouveau pénalty. Les minutes les plus intenses de ce Mondial un peu mou. 

A peine remis de leurs émotions, les attaquants espagnols trouvaient un peu plus d’espace au fil des minutes. La frappe enroulée d’Iniesta (63e) puis celle non cadrée de Xavi (75e) méritaient peut-être un autre sort. Ce n’était que partie remise. A force de persévérance, les Espagnols faisaient sauter le verrou guarani après une partie de billard encore improbable. Après une belle accélération d’Iniesta, le tir de Pedro rebondissait sur le montant gauche et celui de Villa sur le droit puis sur... le gauche avant d'entrer dans les buts (83e). Ouf! Le futur attaquant du FC Barcelone marquait son cinquième but de la compétition. En fin de match, Casillas endossait les habits du sauveur en sortant deux frappes à bout portant coup sur coup de Lucas Barrios et de Roque Santa Cruz (89e). L’Espagne file vers son destin mondial. Tranquillement.

Réactions

Vicente Del Bosque (sélectionneur de l'Espagne): "Nous n'avons pas bien joué, notamment parce que nous n'avons pas maîtrisé suffisamment le ballon. Nous nous sommes créé des occasions mais nous avons été incapables de concrétiser. Maintenant, nous voila parmi les quatre meilleures équipes du monde. Le match a été très dur, mais c'est ce à quoi on s'attendait. Le  Paraguay a été très bon, nous empêchant de développer notre jeu. Il faut les  féliciter, c'est l'équipe qui nous a mis le plus en difficulté, mais à la fin  nous avons fini par trouver l'ouverture. Nous n'avons pas joué un grand match  aujourd'hui, mais mon équipe est toujours capable de battre n'importe qui. Notre prochain adversaire ce sera l'Allemagne. En ce moment, c'est la meilleure équipe. Nous espérons que ce sera une bonne publicité pour le football, et que  nous pourrons nous qualifier pour la finale. Il y a trois équipes européennes en  demi-finales, c'est un excellent résultat."

Iker Casillas (gardien de l'Espagne)
: "Ce fut un match très difficile, mais c'est normal parce qu'on jouait un quart de finale de Coupe du monde. Je pense que l'on aurait pu mieux jouer mais au final nous sommes qualifiés. Cette partie a été un peu folle, notamment avec ces penalties accordés. Sur celui accordé aux Paraguayens, je me sentais un nerveux. J'avais tellement de responsabilités ! Maintenant, on va penser à l'Allemagne qui a vraiment une équipe énorme!"

Andres Iniesta (milieu de l'Espagne, élu homme du match): "On savait que ce serait très difficile pendant toute la Coupe du monde. Le Paraguay a bien joué, nous a compliqué la vie. Le match s'est joué sur une action rapide, Dieu merci en notre faveur. Nous sommes parmi les quatre meilleures équipes du monde, c'est vraiment grand ! Il faut maintenant se concentrer sur notre match contre l'Allemagne, ils font une très belle Coupe du monde. Ca n'a rien avoir avec le match d'il y a deux ans (la finale de l'Euro-2008, gagnée par l'Espagne 1-0, ndlr), ils ont très bien joué, et ils seront extraordinairement motivés. Je pense que ce sera un grand match entre deux équipes qui aiment avoir la balle. Homme du match ? Tout cela est secondaire, je suis très heureux bien sûr, mais sans mon équipe, je n'aurais rien fait. Si David Villa avait été élu, il dirait la même chose. Nous nous battons ensemble".

Gerardo Martino (sélectionneur du Paraguay): "Nous avons eu desoccasions mais nous ne les avons pas concrétisées. Tant pis. Pendant cetemps-là, les Espagnols ont eux su marquer. Cela étant je veuxféliciter mes joueurs pour le parcours à la Coupe du monde".

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