La descente aux enfers de Strasbourg
La décision de la chambre "garantit au mieux la situation des salariés et laisse la possibilité d'une cession sous contrôle judiciaire pour éviter les dérives passées", a déclaré sa présidente Martine Rivet. Le club est actuellement laissé à lui-même et sa soixantaine de salariés ont même laissé entendre la semaine dernière qu'une liquidation judiciaire pourrait finalement constituer pour eux "la moins pire des issues".Un ultime appel pourra être entendu le 22 août, date à laquelle le club aura un dernier rendez-vous devant la justice. D'ici là, il devra tenter de trouver un nouveau propriétaire qui pourra apparaître crédible tant pour les autorités du football que pour la justice. Mais du côté du Rhin, on n'y croit plus guère puisque ce nouvel épisode survient alors que plusieurs scénarios de reprise ont fait long feu.
Jafar Hilali, l'homme d'affaires qui avait repris l'équipe professionnelle en décembre 2009, quand elle évoluait en Ligue 2, a jeté l'éponge à la fin d'une saison que le club a terminée quatrième de la division nationale. Après plusieurs transactions avortées avec des investisseurs locaux, l'homme d'affaires a revendu le club la semaine dernière pour un euro à un supporter, un informaticien de 32 ans, Thomas Fritz dont la crédibilité financière n'a convaincu ni le personnel du club, ni le tribunal. Le jeune homme n'a même pas été admis à s'exprimer devant la chambre commerciale lundi. La semaine précédente, premier épisode, le club avait été repris la semaine précédente par Sébastien Graeff, qui avait également abandonné l'affaire après que la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) eut confirmé la rétrogradation en niveau amateur (CFA) du RCS, non pour ses résultats sportifs mais à cause de finances au bord du gouffre. La DNCG avait en effet confirmé le 8 juillet la rétrogradation en CFA d'un club devenu incapable de boucler son budget.
Le RCS accuse un déficit de 4 millions d'euros sur l'exercice 2010-2011 comblé par l'abandon des comptes courant des actionnaires, et un passif de 20 millions d'euros. Son directoire avait démissionné après la décision de Graeff, sans avoir pris de décision concernant un éventuel appel de la décision de la DNCG auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Le club alsacien, professionnel depuis 1933, a été champion de France en 1979. Il a remporté trois Coupes de France (1951, 1966 et 2001) et deux Coupes de la Ligue (1997 et 2005) et suscite toujours un attachement très fort des Alsaciens malgré ses déconvenues sportives et de gestion.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.