La Coupe d'Europe en danger
Tout est venu de la signature du nouveau contrat, pour la somme de 152 millions de livres (189 millions d'euros) sur quatre ans, car il couvre non seulement la diffusion des matches du Championnat d'Angleterre (Premiership) mais aussi ceux disputés par les clubs anglais en Coupe d'Europe et en Challenge européen à partir de 2014. Le hic est que le nouveau diffuseur rêve de créer une nouvelle compétition européenne à sa sauce. En effet, l'ERC, organisatrice de la Coupe d'Europe et détentrice exclusive du droit de vente des droits télé de ses compétitions, a rappelé le même jour qu'elle avait un accord, "entériné" par la Ligue anglaise, pour la période 2014-2018 avec Sky Sports, le grand rival de BT, pour diffuser les rencontres au Royaume-Uni et en Irlande.
L'ex-British Telecom vise en réalité la création d'une nouvelle compétition européenne dans deux ans, à l'expiration des accords actuels à l'issue de la saison 2013-14, comme l'a expliqué sans ambages son directeur exécutif Mark Watson. "Nous voulons monter, ou au moins contribuer à monter, un magnifique tournoi doté d'une superbe formule et avec, nous l'espérons, les meilleurs clubs. La Coupe d'Europe, selon le contrat actuel, a encore une saison à vivre et ce sera fini", a-t-il déclaré. BT mise donc ouvertement sur un échec de la renégociation des accords régissant les compétitions européennes, provoquant un coup de tonnerre à quelques jours d'une réunion entre les actionnaires de l'ERC (ligues et fédérations des six nations majeures) sur le sujet.
Moins de Celtes et d'Italiens
Le système actuel est contesté par les clubs anglais et français qui réclament une refonte comprenant notamment la réduction du nombre d'équipes à 20, au détriment des équipes celtes et italiennes. Selon leurs souhaits, les contingents français et anglais resteraient inchangés (six clubs) et celui des clubs celtes et italiens serait réduit à six, contre dix actuellement. Les vainqueurs de la Coupe d'Europe et du Challenge européen complèteraient le tableau. Une compétition plus dense, plus resserrée et plus relevée. Actuellement, dix des douze équipes celtes et italiennes qui composent la Ligue celte sont qualifiées, quel que soit leur classement, en vertu de quotas (trois pour le pays de Galles, trois pour l'Irlande, deux pour l'Ecosse et deux pour l'Italie). Les frondeurs ont prévenu cet été qu'ils quitteraient la Coupe d'Europe en 2014 si leur point de vue n'était pas pris en considération.
Côté celte bien sûr, des voix se sont élevées pour demander le statu quo, notamment celle d'Andy Robinson, le sélectionneur de l'équipe d'Ecosse. "Ce qui est important pour moi, c'est qu'il y ait deux équipes écossaises (Glasgow et Edimbourg) dans la Coupe d'Europe. Elle doit continuer à avancer avec les meilleures équipes", a-t-il estimé. Le président des Cardiff Blues, Peter Thomas, a lui appelé à la préservation de la Coupe d'Europe actuelle en dénonçant "l'arrogance" du projet concurrent. "La Coupe d'Europe est le summum du rugby dans l'hémisphère nord. Elle nous a sauvé financièrement à de multiples reprises. Je me battrai bec et ongles pour la préserver", a-t-il affirmé à Wales Online. Avec BT, il aura un adversaire en plus.
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