La boxeuse Sarah Ourahmoune nommée déléguée du gouvernement en Seine-Saint-Denis
Médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Rio, la boxeuse Sarah Ourahmoune a été officiellement nommée, jeudi en préfecture de Bobigny, déléguée du gouvernement en Seine-Saint-Denis.
Avec son petit gabarit, 1,57 m pour 51 kg, Sarah Ourahmoune est une fonceuse. Pourtant, la boxeuse de 35 ans, médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Rio en août, nous confie avoir hésité avant d'accepter de devenir la déléguée du gouvernement en Seine-Saint-Denis. "En revenant du Brésil, je m'étais lancée dans des projets d'entreprise. J'avais peur de ne pas être à la hauteur", dit-elle. Mais jeudi 23 mars, celle qui a passé son enfance à Aubervilliers a officiellement été nommée en préfecture de Bobigny.
La mission de Sarah Ourahmoune ? Promouvoir le sport auprès des habitants des quartiers. "On attend beaucoup d'elle, explique Patrick Kanner, le ministre de Sports. On lui met un peu de pression, c'est vrai... Parce qu'un jeune qui a des activités, notamment sportives, qui est en capacité de se projeter vers l'avenir, est un jeune qui ne cédera pas aux sirènes de la radicalisation. Sarah a cette mission dans sa feuille de route."
Nous plaçons beaucoup d'espoirs dans la force de conviction de Sarah, dans sa capacité à mobiliser les jeunes.
Patrick Kannerà franceinfo
Installation de @SarahOurahmoune dans ses fonctions de déléguée du gouvernement en SSD par @PatrickKanner pic.twitter.com/sDuQkHYzIG
— Préfet SeineStDenis (@Prefet93) March 23, 2017
Une découverte de la boxe à Aubervilliers
Sarah Ourahmoune connaît la Seine-Saint-Denis par cœur. "Cela fait plus de vingt ans que j'œuvre sur le terrain", acquiesce la boxeuse.
Mon expérience de sportive, de responsable d'association et de chef d'entreprise m'aide.
Sarah Ourahmouneà franceinfo
Née dans une famille d'origine algérienne, elle, ses trois frères et ses deux sœurs découvrent tres tôt le goût de l'effort grace à leur mère, qui les emmènera aux activités du mercredi. "Elle nous a envoyés tous à la danse, au judo... Et quand on a déménagé sur Aubervilliers, j'ai découvert la boxe, raconte Sarah Ourahmoune. J'ai adoré l'ambiance de la salle. J'ai adoré ce sport, car il est complet : il fait travailler la tête et le corps. Il apprend à gérer les émotions."
La boxeuse raconte en riant que sa mère "a eu peur" : "Elle s'imaginait qu'on allait me casser le nez, me défigurer. Du coup, elle venait à l'entraînement tous les soirs pour convaincre Saïd, mon entraîneur, de me refuser." Fier, ému... C'est Saïd Bennajem qui a initié Sarah Ourahmoune à la boxe il y a maintenant plus de vingt ans. "Elle s'est toujours battu pour réussir, commente-t-il aujourd'hui. Elle est passée par des hauts et des bas. Maintenant, elle est très très haut. Être nommée déléguée ministérielle, c'est une fierté."
Sarah Ourahmoune espère que la mission de proximité qui lui a été confiée ira à son terme, jusqu'au 31 décembre... quel que soit le résultat de l'élection présidentielle en mai prochain.
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