L'USAP réussit sa fête !
Ce quart de finale a tenu toute ses promesses dans une rencontre à deux visages. Une première période au cours de laquelle Toulon a eu la maîtrise le ballon mais n'a pas su capitaliser, en grosse partie à cause de la multiplication de ses fautes de mains, et une deuxième période toute entière catalane, où les Sang et Or ont imposé une pression énorme à des Varois qui ont fini par craquer. Les Toulonnais ont surtout commis trop de fautes et laisser trop de points au buteur de l'USAP pour espérer s'en sortir.
Sous le signe de la fébrilité
Ce fut un véritable affrontement, âpe et intense, où les deux formations n'ont pas lésiné sur l'engagement. Même si la première période fut surtout marquée par une certaine fébrilité, due à l'enjeu mais peut-être aussi à la tension de part et d'autre et à l'environnement. Durant ces premières quarante au cours desquelles Perpignan s'est retrouvé deux fois en infériorité numériques, après les cartons jaunes successifs infligés à Villaceca puis à Tsale-Watchou, déséquilibrant le pack, Toulon a eu indéniablement la mainmise sur le ballon. Et les Varois n'ont pas hésité à mettre du jeu et à se montrer tranchants, mais chaque fois, leurs actions ont achoppé sur des en-avants et des munitions rendus à l'adversaire. Les Perpignanais, tout aussi fébriles, donnaient l'impression de jouer à l'envers, n'affichant qu'une maîtrise aléatoire dans les phases de conquête et ayant bien du mal à faire vivre les ballons de récupération. Les deux équipes affichaient une belle volonté de donner du sen à la fêtes, mais les fautes techniques gâchaient les mouvements, et en tout et pour tout, cette première période ne fut éclairée que la fusée Lobaluvu, le centre toulonnais, qui fut bien près d'aller à dame. Pour le reste, les Toulonnais ne profitaient que peu du vent en leur faveur, avait du mal à franchir le premier rideau et à perturber l'organisation défensive de Perpignan. Pour le score les buteurs se chargeaint de la besogne, Wilkinson d'un côté et¨Porical de l'autre. En fait, il fallu attendre l'ultime seconde de la première mi-temps pour que le déclic se produisit. Sous la pression toulonnaise, l'ouvreur de l'USAPLaharrague voyait son dégagement contré par Smith qui marquait le premier essai du match. Toulon menait 11-6 à la pause.
L'USAP lâche les chevaux
Ce coup du sort eut pour effet de faire sortir les Usapistes de leur réserve. Et ce fut pied au plancher qu'ils attaquèrent la deuxième période. Toulon ne parvenait plus à vraiment avancer, ou alors en se mettant à la faute. Déchaînés et revigorés, les Catalans décidaient de mettre encore plus d'impact et de rythme. Ils enchaînaient de grosses séquences mettant les Toulonnais sous pression. Ce fut d'abord une percée de Candelon repris in extremis (44e), un ballon perdu sur l'action suivante, une passe au pied mal ajustée, et enfin un mouvement conclu par un drop raté. La réussite n'était pas pour tout de suite. Mais la volonté était bien là. Elle allait enfin être récompensée avec Adrien Planté en bout de ligne, à la conclusion d'une attaque classique (14-9 pour l'USAP à la 51e minute). Perpignan pensait avoi fait un petit break mais il était dit que ce match n'avait pas encore choisi son vainqueur. La réaction toulonnaise fut immédiate. Sur le renvoi, un ballon gagné par Fernandez-Lobbé qui mettait Van Niekerk sur orbite. Le capitaine du RCT déchirait la défense de Perpignan et marquait sous les poteaux. Toulon repassait devant 16-14.
Toulon reste en rade
Il restait alors un peu plus de vingt à jouer. Avec la chaleur, et les organismes fatigués, les deux camps procédaient à du coaching pour ne pas risquer de subir le contrecoup. . Perpignan allait finalement gagner à ce jeu de la pression. L'USAP alternait jeu au près et au large, dans une fin de match échevelée, où l'on parvenait à trouver des solutions dans les prises d'intervalles, même si encore trop de fautes techniques stoppaient les actions. L'USAP dominait son sujet, notamment dans l'occupation du terrain alors que Toulon mis sur le reculoir avait du mal à trouver son second souffle. Porical profitait de l'indiscipline toulonnaise pour ajouter deux pénalités avant l'essai libérateur du pilier Perry Freshwater, le vétéran de l'USAP qui, comme un symbole, concrétisait une grosse séquence de pick and go catalane.Le score était fait et le match joué (29-18, 72e). le stade olympique de Barcelone aux couleurs Sang et Or pouvait exulter, même si le RCT se faisait un point d'honneur à inscrire un troisième essai par Cibray en toute fin de partie.
Crispés et brouillons en début de match, les Perpignanais ont parfaitement ensuite se hisser à la hauteur de l'évènement en s'appuyant sur leur vertus d'orgueil et de combat, avec peut-être plus de fraîcheur et surtout de discipline, vertus que l'on a aussi retrouvées chez des Toulonnais qui sortent de la Coupe d'Europe par la grande porte après avoir atteint les quarts de finale dès leur première participation . L'USAP, de son côté, n'avait plus atteint le denier carré européen depuis 2003, année où ils s'étaient inclinés en finale face au Stade Toulousain. Mal partis en championnat pour se qualifier, les Catalans vont pouvoir concentrer tous leurs efforts sur cette H Cup.
Le Leinster sort Leicester
Le Leinster s'est qualifié pour les demi-finales de la Coupe d'Europe en battant Leicester 17 à 10, samedi à Lansdowne Road. Constamment en tête, d'abord grâce au pied de l'ouvreur Sexton (9-3) à la mi-temps, la province de Dublin, poussée par 52.000 supporteurs a fait définitivement la différence peu après la pause grâce à un essai de l'arrière fidjien Nacewa, auteur d'une superbe percée. Menés 14 à 3 jusqu'à la 76e minute, les champions d'Angleterre ont relancé un ultime suspense grâce à un essai du talonneur remplaçant Hawkins, lancé à quelques mètres de la ligne après une mêlée ouverte. Mais il restait trop peu de temps pour aller chercher le match nul.
Déclarations
Jacques Brunel (entraîneur de Perpignan): "On avait essayé de sortir de ce contexte, de faire abstraction de cette fête mais indéniablement, ça a joué. On a été fébrile en début de match, pendant pratiquement toute la première mi-temps. Notre mérite a été, en deuxième mi-temps, de réussir à endiguer cette impatience et ces approximations dans notre jeu."
Philippe Saint-André (directeur sportif de Toulon): "A 15 contre 14, on ne marque pas de points. Au contraire, on en prend. Il faut féliciter les Catalans qui n'ont pas été sanctionnés de la 33e à la 77e minute. Après, ça se joue sur des petits détails. C'était un match de très haut niveau. Je suis quand même content de mes joueurs même s'il y a ces trois ou quatre fautes qu'on leur donne. Cette première participation en Coupe d'Europe est exceptionnelle: on sort le Munster, grand favori des dernières années, les Ospreys --80% du pays de Galles-- et les London Irish. Et après tu viens à Perpignan en Espagne et ça se joue sur des petits détails (...) Il faut féliciter les Catalans pour leur discipline... invraisemblable. Ce sont les aléas d'un grand match de rugby."
Nicolas Mas (capitaine de Perpignan):"Il ne faut pas avoir de regrets dans la vie, il faut aller au bout des choses. On sait que ce sera difficile de se qualifier en championnat mais on va aller jusqu'au bout, on ne va rien lâcher et en Coupe d'Europe, c'est pareil. Des matches comme ça, on n'en joue pas beaucoup et quand on les vit, il faut les vivre à fond."
Joe Van Niekerk (capitaine de Toulon): "Perpignan est une grande équipe. On a manqué un peu d'ambition, je pense. On a joué dans nos cinquante mètres et on n'avançait pas. On aurait dû taper (au pied). Perpignan a bien joué car ils ont tapé le ballon jusque dans nos 22 et c'était difficile à chaque fois. On a peut-être manqué de stratégie dans les 25 derniers mètres. On marque un essai mais après, on aurait dû continuer avec la même intensité. On n'a pas gagné aujourd'hui mais c'était une très bonne expérience et maintenant, on doit se qualifier pour le Top 6
CG
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