L'Ulster avec expérience
D'un côté, la puissance de l'Ulster, de l'autre la vitesse d'Edimbourg. Telle était l'opposition que l'on présentait volontiers pour cette demi-finale inattendue. Entre deux équipes, concentrées d'internationaux talentueux, qui ont fait de cette coupe d'Europe un objectif, le match ne fut pas forcément un summum technique, mais les joueurs n'ont pas triché en matière d'engagement.
Les Irlandais, qui avaient choisi de jouer à Dublin pour drainer un maximum de supporteurs derrière eux ont pourtant souffert de la pression sur leurs épaules, devant leur public. D'autant que les outsiders Ecossais, qui n'aaient jamais atteint une demi-finale, n'avaient donc rien à perdre et ont tout donné pour créer un nouvel exploit.
Pourtant, ce sont logiquement les Irlandais qui sont le mieux entrés dans la partie, beaucoup plus présents dans la conquête et le combat, dans le jeu au sol, et en mêlée. Edimbourg mis à mal sur cet exercice commettait d'ailleurs la première faute sanctionné par une pénalité de Pienaar qui donnait l'avantage à l'Ulster. Mais les Écossais répliquaient peu après par Laidlaw, profitant d'un hors-jeu irlandais après une action initiée par l'omniprésent Denton. Toujours sur l'impact de la 3e ligne écossaise, l'Ulster commettait une nouvelle faute qui permettait à Laidlaw de donner l 'avantage à Edimbourg (6-3, 12e). Piqués au vif, les coéquipiers de Ferris remettaient la marche avant et revenaient dans le camp écossais. Après un solide mêlée dans l'axe, et plusieurs relais dans le côté fermé, sur une nouvel affrontement des packs, Wannenburg faisait sauter le verrou écossais pour inscrire le 1er essai de la partie. Pienaar transformai (10-6, 17e).
Les joueurs de Belfast gardaient la maîtrise du jeu et maintenaient les Écossais à distance. Ceux-ci pourtant ne voulaient pas s'en laisser compter. Ils s'engageaient avec beaucoup d'abnégation pour aller gratter les ballons au sol, prêts à répondre au défi physique de l'Ulster. Pour développer leur rugby, et tenter de surprendre leurs adversaires, les hommes de Bradley n'avaient d'autres solutions, lorsqu'ils mettaient la main sur le ballon, d'nechaîner les temps de jeu. A plusieurs reprises ils furent bien près de passer la ligne irlandaise. Édimbourg part à l'abordage sans concrétiser. Et avec sérénité, les Irlandais utilisent le jeu au pied pour se libérer de l'étau. Les Écossais insistent, passent le premier rideau, mais ne parviennent pas à marquer. Même après l'expulsion pour dix minutes de Terreblanche. Malgré son infériorité numérique, l'Ulster parvient même à ajouter trois points sur une nouvelle pénalité de Pienaar. Les Écossais sont toutefois récompensés de leurs efforts en revenant à quatre points après une pénalité de Laidlaw (13-9 à la mi-temps).
Edimbourg dans le brouillon
La deuxième mi-temps engagée avec beaucoup de rythme et d'intensité, se résumait encore une fois à une énorme bataille, dans une ambiance de fête, dans un Aviva Stadium qui commençait de plus en plus à croire aux chances irlandaises. Même si Laidlaw permettait à Edimbourg de recoller sur une pénalité accordée par l'arbitre français M.Poite. En dépit de leur volonté de jouer, les Écossais s'empêtraient souvent dans des contre-attaques à l'emporte-pièces, dans prendre le temps de poser leur rugby. Ce qui faisait évidemment l'affaire d'Irlandais beaucoup plus cartésiens qui partaient des fondamentaux pour lancer leurs mouvements, et récupéraient beaucoup de ballons sur des actions écossaises avortés. De plus en plus de munitions laissées en route avec la fatigue et une précipitation qui n'était pas faite pour les servir. Les Écossais se perdaient dans des schémas compliqués et commettaient plusieurs fautes fatidiques. Pienaar enquillait ainsi trois pénalités et donnait un avantage conséquent aux siens (22-12, 75e).
Malgré leur coeur énorme, les Écossais subissaient en fin de match et ne pouvaient plus renverser la situation. Privés de ballons et étouffés par la densité des avants irlandais, poussés aux fautes, ils ne pouvaient que constater que leurs jeu basé sur la vitesse et la circulation de balle, trop souvent débridé, n'avait pas suffi face à la puissance et l'organisation irlandaise.Il était dit pourtant quÉdimbourg ne voulait pas tomber sans panache. Sur une dernière relance dans le temps additionnel, et face à un Ulster débordé, ils parvenaient enfin à inscrire l'essai de l'honneur par Thomson.L'Ulster s'imposait 22-19 et s'offrait une finale, treize ans après leur premier et seul titre européen.
CG
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