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L'Europe sous le joug des provinces irlandaises

Victorieuses de quatre des six dernières H Cup, les provinces irlandaises confortent leur mainmise sur le continent au moment même où les clubs anglais et français rentrent dans le rang. La qualification du Leinster dimanche pour la finale de la Coupe d'Europe, après celle des Nord-Irlandais de l'Ulster, s'explique par la gestion du calendrier et la richesse des effectifs.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Brian O'Driscoll (Leinster) intenable en finale

L'île d'émeraude est assurée de conserver le trophée européen le plus convoité au moins une année supplémentaire. Après la domination du Munster (titré en 2006 et 2008 respectivement contre Biarritz et Toulouse) et l'avènement du Leinster –lauréat en 2009 et 2011, en attendant cette saison ?-, l'Irlande reverdit avec la première finale de l'histoire qui opposera le 19 mai les tenants du titre dublinois aux Ulstermen, sacrés en 1999 contre Colomiers dans le vieux Lansdowne Road. 

Pléiades de grands noms

Le triomphe du Tigre celte et plus particulièrement du Leinster, clairement la meilleure formation européenne depuis quatre ans, s'explique d'abord par les effectifs pléthoriques qui composent les provinces de la verte Erin. Comme le Munster, le Leinster possède une vingtaine d'internationaux dont la moitié de l'équipe d'Irlande qui a disputé le Tournoi des 6 Nations. Des tauliers comme Kearney, O'Driscoll, D'Arcy, Fitzgerald, Sexton, Heaslip, O'Brien ou Healy continuent d'assurer au plus haut niveau, renforcés par les arrivées de stars étrangères comme le Sud-Africain Van der Merwe, le Fidjien Nacewa ou le All Black Brad Thorn, poutre du pack bleu. Idem à l'Ulster (avec la cohorte venue d'Afrique du Sud, Terblanche, Pienaar, Wannenburg, Muller) ou au Munster (Botha, Mafi, Howlett). Là où une bonne moitié des formations du Top 14 se partagent les joueurs les plus côtés, il n'y a que trois équipes pour associer les talents en Irlande.

Mais la grande différence provient surtout du calendrier démoniaque du rugby français. Alors que le débat n'est pas tranché en ce qui concerne le nombre de clubs engagés dans l'élite pour les années à venir (12, 14 ou 16 ?), les Irlandais ont fait le choix depuis longtemps et ils s'y tiennent. La Ligue celtique, qu'ils disputent aux Gallois, aux Ecossais et aux Italiens, sert de laboratoire à la Coupe d'Europe. Quand le staff de l'équipe d'Irlande décide de ménager certains joueurs, l'encadrement des provinces "fait tourner" afin que toutes les forces vives soient présentes aux moments décisifs. Un privilège que n'ont pas les clubs de l'hexagone qui doivent batailler toutes les semaines pour arracher leur qualification aux play-offs. Une qualification indispensable pour pouvoir rejouer la H Cup la saison suivante tandis que les trois provinces irlandaises majeures sont certaines d'y prendre part. Voilà pourquoi la France se trouve reléguée en Challenge européen (finale Toulon-Biarritz) alors que l'Irlande toise tout le monde de haut.

Le Connacht encore présent la saison prochaine

La finale 100% irlandaise assure d'ores et déjà la présence d'une quatrième province de l'île, le Connacht, dans la prochaine édition. L'Irlande a un contingent minimum de trois équipes engagées en Coupe d'Europe. Le vainqueur de la Coupe d'Europe étant qualifié au titre de tenant du titre pour l'édition suivante, la place habituellement occupée par le Leinster ou l'Ulster se libèrera dans le contingent irlandais et sera attribuée à la quatrième et dernière province de l'île, le Connacht. La province de l'ouest de l'Irlande a participé pour la première fois à la compétition cette saison. Elle a terminé dernière de sa poule 6, avec une seule victoire en six matches, mais elle a donné du fil à retordre à ses adversaires dont le Stade Toulousain, quadruple champion d'Europe.

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