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L'Amérique latine pimente le jeu

Les pays d'Amérique du Sud sont à la fête dans les latitudes sud-africaines. Si le Brésil et l'Argentine étaient attendus au rendez-vous, la très bonne posture du Paraguay, de l'Uruguay, voire même du Chili laissent présager la supériorité numéraire des pays latins en 8e de finale. Vitesse de jeu, maîtrise technique du ballon, tout semble leur réussir. A l'inverse, les sélections européennes peinent à sortir de leurs poules.
Article rédigé par franceinfo
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Gonzalo Higuain

"Le niveau technique est très bas"

Le niveau de jeu de la Coupe du Monde ne décolle pas techniquement. A en croire les observateurs les plus aguerris tels que la star brésilienne Mario Zagallo (deux fois champion du monde en tant que joueur et une fois en tant que sélectionneur), il a même rarement été aussi faible : " Le niveau technique est très bas. C'est l'un des pires de l'histoire."

Il est vrai que l'altitude ou le Jabulani (le ballon officiel) ont souvent été mis en cause pour expliquer le manque d'adresses des grosses écuries du Mondial. Heureusement, au milieu de ces matchs de petites envergures, l'Amérique latine vient pimenter un peu les choses. Au jeu très physique des européens, l'Amérique du Sud répond par sa vitesse d'exécution et un niveau de technicité remarquable. Des sept sélections latines engagées, six ont répondu présent. La Coupe du monde au Cap : quand sud-Afrique rime avec sud-Amérique.

Premier qualifié, l'Argentine. L'Albiceleste, double championne du monde, a démontré que son statut de sérieux outsider de la compétition n'était pas usurpé. Vainqueurs de leurs trois matchs de poule, les coéquipiers de Gonzalo Higuain sont montés en puissance tout au long de la compétition. Un carton plein débuté grâce à une victoire étriquée face au Nigéria (1-0) puis un succès plus probant face à la Corée du Sud (4-1), enfin un succès décisif face à la Grèce mardi (2-0). Les joueurs de Diego Maradona n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires, certes largement inférieurs en terme de qualité de jeu. Si Lionel Messi n'a pas encore trouvé le chemin des filets, il s'est, pour une fois, montré à la hauteur de son talent en sélection. Une tendance à confirmer face au Mexique, en 8e de finale.

Vient ensuite la Seleçao. Déjà qualifiés, les quintuples champions du monde affichent un nouveau visage sous l'ère Dunga. L'échec de 2006 en quart de finale face à la France est resté dans toutes les mémoires. Si la prime n'est plus au football champagne, le talent de chaque individualité permet d'observer toute une palette de gestes techniques. Robinho régale par ses accélérations, tandis que Maicon est capable de tout dans ses enchaînements. Même privés de Ronaldinho et avec un Kaka en demi-teinte les Brésiliens gardent de grandes capacités explosives.

Le Chili cristallise à lui seul la domination des petits gabarits sur les mastodontes européens. Cette supériorité s'est observée face à la Suisse, où la volonté offensive de la Roja d'Amérique du Sud est parvenue à faire plier la défense de fer helvète, pourtant inviolée depuis 559 minutes en Coupe du Monde (un record). Alexis Sanchez, mais aussi Jean Beausejour ont brillé par leur vivacité. Capables de faire la différence en un contre un à tout instant, ils devront cependant soigner leur efficacité face aux buts s'ils veulent décrocher leur qualification vendredi face à l'Espagne.

Au milieu de cette liste de techniciens, l'Uruguay fait certainement figure d'exception. Pratiquant un jeu plus défensif que ses voisins, la Celeste rayonne moins par son jeu balle au pied. Cependant, la qualité de ses deux attaquants phare que sont Diego Forlan et Luis Suarez lui permet à tout moment de mettre le feu dans les défenses adverses. Le Mexique en a fait les frais (1-0) tandis que l'Afrique du Sud y a gouté par trois fois.

Aux réussites des principales écuries sud-américaines s'ajoutent celles du Mexique, déjà qualifié, et du Paraguay. L'Albirroja, en ballotage favorable dans le groupe de l'Italie, défendra ses chances pour les 8e de finale face à la Nouvelle-Zélande.

L'Europe à la traîne

A contrario, les équipes européennes, réputées pour pratiquer un football plus physique, peinent à sortir de leur groupe. L'Angleterre jouera le match de la dernière chance face à la Slovénie. L'Espagne, grandissime favori avant l'épreuve, a connu un début laborieux et n'est pas encore assuré d'accéder au prochain tour. Pour ce qui est de l'Italie, la situation est plus que préoccupante. Avec deux matchs nuls, la Nazionale jouera le tout pour le tout face à la Slovaquie. Que dire de l'Allemagne, défaite par la Serbie et qui ne peut plus se permettre le moindre faux pas contre le Ghana. Aborder le cas de la France est inutile. Nul besoin de redondance pour parachever cette comparaison.
Une tendance qui ne fait que confirmer l'incapacité des nations européennes à s'imposer en Coupe du Monde en dehors de leur aire de jeu "habituelle". Ni l'Asie, ni les Amériques et maintenant l'Afrique n'ont jamais souri aux Européens.

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