L'Allemagne, un pas de plus dans la reconstruction
Six mois après la prise de fonctions du sélectionneur, les Bleus vont mieux. Co-leaders de leur groupe de qualification pour la Coupe du monde 2014 après trois matches, ils ont signé à l'automne deux belles performances en Espagne (1-1) et en Italie (2-1). Tout n'a pas été parfait dans ces deux rencontres mais l'impression laissée en deuxième période à Madrid et la victoire à Parme donnent le sentiment que ces Bleus, quittés sur un quart et des écarts à l'Euro, sont sur la voie d'une renaissance. L'hypothèse sera, ou pas, validée au mois de mars, une fois qu'ils auront reçu la Géorgie et l'Espagne.
Dans cette perspective, Didier Deschamps n'entend pas faire du match face à l'Allemagne un prétexte à une revue d'effectif. Sa liste de 23 en témoigne, où seuls Romain Alessandrini et le revenant Bacary Sagna intègrent un groupe quasi inchangé. Son discours est à l'avenant quand il parle de ce match non comme une parenthèse mais comme le premier d'une série qui se poursuivra en mars. "C'est un match de prestige de par la qualité de l'adversaire mais je ne vais pas dire aux joueurs 'prenez du plaisir et qu'importe le résultat'", prévient-il. "C'est notre match de rentrée, je n'ai pas vu les joueurs sous le maillot de l'équipe de France depuis trois mois, ça va nous fixer par rapport au programme de ce premier trimestre."
Devant le Président de la République et la Chancelière
L'Allemagne au Stade de France semble à cet égard un rendez-vous idéal aux yeux du sélectionneur, parce que ses Bleus vont retrouver leur public et auront face à eux une équipe joueuse et de haut niveau - bien qu'amoindrie par des absences majeures. Cette rencontre, organisée pour les cinquante ans du traité de l'Elysée qui avait scellé la réconciliation franco-allemande et à laquelle assisteront le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel, ne sera donc pas celle de l'amitié mais une étape de la reconquête. "Il y a une attente du public par rapport à ce qu'ils ont vu à l'étranger. Il sera important que les joueurs démontrent cette envie, cette détermination. Cette équipe doit dégager quelque chose dans son attitude", a dit Didier Deschamps.
L'Allemagne, demi-finaliste de la Coupe du monde 2010 et de l'Euro 2012, devrait aussi présenter l'avantage de ne pas laisser le ballon aux Bleus et donc de proposer, quoi que dans un style plus direct, un bon étalonnage en vue du match face à l'Espagne. Et Joachim Löw se méfie grandement de son adversaire: "Ce premier match en 2013 est pour nous un test difficile car la France a retrouvé ses qualités et forces d'antant. Elle l'a prouvé en battant récemment l'Italie et en allant faire match nul contre l'Espagne. Elle reste invaincue depuis l'Euro. Les Français font toujours de bons résultats contre les grandes équipes. A nous d'avoir du répondant en se méfiant de cette équipe qui allie technique et physique, avec devant des joueurs comme Ribéry et Benzema tout en ayant une défense bien organisée."
"Prendre le jeu à son compte"
"Ils ont gardé les mêmes racines (qu'avant), des guerriers avec de l'impact athlétique, forts au duel, mais ils ont ajouté des joueurs techniques, rapides (...) c'est une équipe qui marque beaucoup de buts, l'animation offensive est intéressante", observe Didier Deschamps, qui ne tarit pas d'éloges sur la "philosophie" de son homologue, Joachim Löw. Bien qu'évoluant à domicile, son équipe de France aura ainsi une nouvelle occasion de continuer à construire patiemment un collectif qui a montré ses aptitudes à réagir mais donne encore peu de garanties dans la prise en main du jeu. "Prendre le jeu à son compte, c'est avoir moins d'espaces. Il faut plus de mobilité, de justesse et ça prend du temps. Dans le foot , souvent c'est plus facile de défendre et contre-attaquer que l'inverse", souligne-t-il.
L'Allemagne constitue donc une étape intéressante dans une progression qui doit conduire la France au Brésil, en 2014, à condition qu'elle ne joue pas ce match comme une simple rencontre de gala. "Je ne souhaite pas qu'on prenne une gifle et qu'on soit obligé de réagir après", a prévenu Didier Deschamps.
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