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Riner : "J'ai été trop tendre"

"Enormément déçu" d'avoir raté un historique cinquième titre mondial, Teddy Riner a reconnu dans une interview à Reuters qu'il avait été "trop tendre" lors la finale perdue des toutes catégories, lundi, à Tokyo, face au Japonais Daiki Kamikawa.
Article rédigé par franceinfo
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La tristesse de Teddy Riner

Avec un peu de recul, comment analysez-vous votre défaite ?
"Je suis énormément déçu. Perdre fait toujours mal. A la limite, j'aurais moins mal si j'avais perdu sur ippon mais, perdre ainsi, sur une injuste décision d'arbitrage, fait très mal. D'ailleurs, depuis la fin de ce combat, des arbitres sont venus me voir pour me dire que cette décision n'était effectivement pas juste."

Oui, mais si vous aviez été plus fort, logiquement, vous n'auriez pas dû être entraîné dans ce golden score puis subir cette décision surtout au Japon face à un Japonais ?
"Oui, vous avez raison! La décision, c'était à moi de la faire, sur le tatami, de manière claire et nette mais je me suis épuisé à chercher une solution, me demander comment j'allais faire tomber ce monobloc refusant tout combat. Comme il ne combattait pas, comme il mettait les brancards à tout bout de champ en faisant bloc avec ses jambes, j'étais sûr et certain qu'il allait être pénalisé. Il ne l'a pas été."

A force de ne pas trouver de solution, avez-vous douté ?
"Non, je n'ai pas douté mais, plusieurs fois, il est vrai, je me suis demandé comment j'allais pouvoir le faire tomber. Au lieu d'avoir alors mon judo naturellement instinctif, je me suis mis à penser, à chercher, à me poser des questions. Finalement, cette réflexion a sans doute tué mon agressivité et ma méchanceté. Sinon, physiquement, j'étais vraiment bien."

Que vous a-t-il manqué pour faire vraiment pencher la balance en votre faveur ?
"Certainement à cause de mon jeune âge donc de mon manque d'expérience, j'ai été trop tendre, pas assez méchant. Certes, j'ai été le patron de bout en bout mais pas de manière décisive. Résultat ? Ben oui, j'ai encore énormément de travail à abattre pour arriver à me sublimer dans de tel moment."

A la fin du combat, vous étiez en pleurs et surtout très en colère ?
"De minute en minute, ma colère retombe. Elle était très forte parce que j'étais à la fois en colère contre moi-même et en colère contre l'arbitrage."

Sur quoi positivez-vous ?
"A 21 ans, mon entourage, familial et fédéral, n'arrête pas de me répéter que je suis jeune, que j'ai le temps. A Tokyo, au pays de Jigoro Kano (fondateur du judo-NDLR) qui n'aurait sans doute apprécié ce qui s'est passé à la fin de ma finale, j'ai réussi à gagner deux médailles. Finalement, pour la première fois où je doublais dans un grand championnat, c'est beau quand même, non ?"

REUTERS

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