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Joachim Löw fait débat

En place depuis l'été 2006 au poste de sélectionneur de la Mannschaft, Joachim Löw ne fait plus l'unanimité Outre-Rhin. L'absence de trophées depuis 1996 y est pour beaucoup.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Depuis l'élimination en demi-finale de l'Euro-2012 face à l'Italie (2-1), le patron de l'équipe d'Allemagne a vu sa cote descendre peu à peu. Encensé jusqu'alors par la presse nationale, Löw qui bénéficie d'une génération de joueurs exceptionnelle, mais pour laquelle, il manque toujours un titre. Extrêmement exigeant, le public allemand est il est vrai sevré de titres depuis l'Euro 1996. Et 18 ans sans le moindre trophée pour une équipe qui compte trois titres mondiaux, et trois continentaux, cela commence à faire long. Même le célèbre adage signé Gary Lineker ("le football est un jeu simple. 22 joueurs courent après un ballon durant 90 minutes, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne"), commence à perdre de son sens…

Toujours présente, oui, la Nationalmannschaft le reste toujours dans les grandes compétitions. Depuis 2006, elle a même toujours fait partie du dernier carré que ce soit en Coupe du monde, ou en Championnat d'Europe. "Aussi magnifique que soit le football joué par l'équipe depuis 2006, il lui manque quelque chose pour les grands succès. Le mordant, la dureté", pouvait-on lire en 2012 dans Bild, le journal le plus lu d'Allemagne.

La presse allemande de plus en plus critique

Les lacunes en défense ne datent pas de cette Coupe du monde, et si le match contre l'Algérie a de nouveau montré des lacunes à ce niveau là, Löw avait au moins la certitude de pouvoir encore mener la barque jusqu'en 2016, grâce à une prolongation signée avec la Fédération allemande avant- même son envol pour le Brésil, et sans condition particulière. C'est peut-être ce qui commence à agacer la presse allemande qui fustige le manque de remise en question du staff actuel. Après la victoire en prolongation face à l'Algérie (2-1, ap), Löw a encore eu du mal à admettre que son équipe ne séduisait pas. "On n'a pas été fantastique mais on a gagné. On peut être meilleur, je le pense, mais dans ce tournoi on a gagné trois matches et fait un nul. Aucune équipe ne sera dans une forme fantastique à tous ses matches, toutes les équipes ont des difficultés et c'est normal", a argumenté l'ancien attaquant de Fribourg. 

Critiqué, Löw l'a été dès sa liste de 30 joueurs, avec l'absence par exemple de Max Kruse, le joueur du Mönchengladbach étant pourtant auteur de 12 buts et 12 passes décisives en Bundesliga. De même, la présence de Ron-Robert Zieler au poste de troisième gardien a de quoi susciter l'étonnement tant ses performances  avec Hanovre ont été modestes. Et alors que la présence du jeune Kevin Volland semblait inéluctable, Löw a une fois de plus pris tout le monde à contre-pied.

Des choix étonnants

Le Bundestrainer est aussi critiqué dans ses choix tactiques, en repositionnant par exemple Philipp Lahm au poste de milieu récupérateur, alors que le joueur du Bayern est un arrière droit de formation. "Dans mon esprit, le rôle de Philipp Lahm est bien défini et je vais le maintenir dans cette position jusqu'à la fin. Il reculera sur le terrain uniquement si nous avons un problème à droite", a réaffirmé Löw. Trois matches après le festival face au Portugal (4-0), cette équipe d'Allemagne suscite plus de doutes que d'incertitudes. Löw va devoir rapidement régler d'autres soucis tels que l'irrégularité de Götze, le manque d'implication d'Özil, ou encore la Müller-dépendance. Cela dit, l'Allemagne reste l'une des favorites de ce Mondial. Et si Lineker avait encore raison ?

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