Pas très fair-play le public carioca. Pendant ces Jeux olympiques, les Brésiliens ont été critiqués à plusieurs reprises pour avoir abondamment sifflé les adversaires de l'équipe nationale ou de sportifs locaux. Une attitude qu'a regretté le perchiste français Renaud Lavillenie, lundi 15 août, après avoir perdu son titre olympique au profit du Brésilien Thiago Braz. "C'est la première fois que je me fais siffler en bout de piste. Malheureusement, on voit ça un peu trop souvent au foot. On était un peu à l'abri en athlé..." a affirmé à chaud le Français, médaillé d'argent après un saut à 5m98 contre 6m03 pour Thiago Braz, porté par la clameur de la foule. "J'espère juste qu'en 2024, on aura les Jeux à Paris et que je lui rendrai la monnaie de sa pièce." FRANCE 3 "Ça n’a pas dû arriver depuis Jesse Owens en 1936"Un peu plus tard, Renaud Lavillennie est revenu sur cette expérience déplaisante. "Sentir de la méchanceté contre soi, ça perturbe forcément. S’ils ne veulent encourager que les Brésiliens et cracher sur les autres, il ne fallait pas organiser les Jeux ici, a-t-il expliqué, cité par L'Equipe. Je n’ai jamais vu ça. Ça n’a pas dû arriver depuis Jesse Owens en 1936 à Berlin..." La comparaison est pour le moins excessive. Lors des Jeux de Berlin, l'athlète noir avait été sifflé dans les tribunes de cette compétition organisée par l'Allemagne nazie. Renaud Lavillenie a présenté ses excuses. "Désolé pour cette mauvaise comparaison. J'ai réagi à chaud et je m'aperçois que j'avais tort. Je m'excuse auprès de tout le monde", a écrit le sportif sur Twitter. Yes, sorry for the bad comparaison I made. It was a hot reaction and I realize it was wrong. Sorry to everyone. https://t.co/rK5mmuMgqH— Renaud LAVILLENIE ® (@airlavillenie) 16 août 2016Des Cariocas rancuniers ?Que ce soit lors des matchs de beach-volley, de boxe, de basket, ou lors des rencontres de natation, les spectateurs cariocas dans les gradins ont sifflé à plusieurs reprises les adversaires du Brésil pour les déstabiliser. Exemple avec les volleyeurs français, sortis de la compétition par les Auriverde dans un stade Maracanazinho très hostile. Même Teddy Riner a été sifflé lors de son sacre olympique contre le japonais Hisayoshi Harasawa. Sans doute parce qu'il avait battu le Brésilien Rafael Silva en quart de finale. "Ici, les gens sont passionnés"Si l'escrimeuse française Lauren Rembi a été abondamment sifflée quand elle a battu son adversaire brésilienne, l’entraîneur national de l’épée, Hugues Obry, s'est montré moins critique avec l'attitude du public brésilien. "Finalement, l’ambiance survoltée a permis à Lauren de se transcender. Et ça modernise un peu notre sport", a-t-il affirmé auprès du Monde.De son côté, l'escrimeuse brésilienne Nathalie Moellhausen tempère la ferveur des supporters brésiliens, facilement reconnaissables dans les tribunes grâce à leurs maillots de la Seleçao. "Les sifflets, ce n’est pas génial mais ce n’est pas méchant. Il y a une tradition d’essayer de déstabiliser l’adversaire. Ici, les gens sont passionnés."