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Infographies JO 2016 : voilà pourquoi il faudra attendre 10 ans pour connaître les noms des médaillés dopés

Les procédures de contrôle antidopage sont de plus en plus longues. Pour preuve, huit ans après les Jeux de Pékin, le nom des sportifs dopés n'ont pas été révélés.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une médaille d'or aux Jeux olympiques de Rio, le 11 août 2016. (CARL DE SOUZA / AFP)

A Rio, les podiums s'enchaînent et le classement des médailles commence à se dessiner. Pourtant, celui-ci pourrait encore évoluer pendant de longues années après la fin des Jeux olympiques. La raison ? Les interminables analyses antidopages qui peuvent, si elles se révèlent positives, déchoir de nombreux athlètes.

Pour montrer sa bonne volonté en matière de lutte contre le dopage, le Comité international olympique (CIO) a d'ailleurs renforcé ses règles en la matière. Désormais, les échantillons prélevés pendant les JO sont conservés pendant 10 ans. Le temps de réaliser plusieurs séries d'analyses et détecter ainsi de nouvelles substances, grâce aux avancées scientifiques.

Au moins 60 sportifs dopés aux JO de Pékin

Quelques jours avant les JO de Rio, le CIO a ainsi annoncé avoir découvert des substances interdites dans 30 échantillons datant des Jeux olympiques de Pékin, en 2008. Huit ans après les épreuves, ils sont désormais pas moins de 60 sportifs à avoir été contrôlés positifs.

Parmi tous ces sportifs dopés, le CIO a précisé que 23 d'entre eux avaient été médaillés pendant les Jeux olympiques de Pékin. De quoi faire trembler le tableau des médailles... dans quelques années encore. Car si l'on connaît le nombre d'athlètes concernés, le CIO ne communique pas les noms, en respect de ses règles de confidentialité.

Ré-attribution des médailles

Dans un premier temps, seul l'athlète, son comité olympique national et sa fédération sportive sont mis au courant des résultats des analyses. A partir de ce moment, l'athlète peut demander l'analyse d'un second échantillon. S'en suit un passage au tribunal arbitral du sport. Ce n'est qu'une fois l'ensemble de la procédure terminée, appel compris, que le CIO dévoilera le nom de l'athlète concerné, et qu'il sera alors possible de ré-attribuer sa médaille.

Au fil des révélations et des décisions du tribunal arbitral du sport, des noms finissent tout de même par être publiés. Avec les données récoltées par Le Monde, il est ainsi possible constater que plus de cinquante médailles ont été retirées depuis les Jeux olympiques de Sydney en 2000, dont près de la moitié dans les épreuves d'athlétisme. 

Des données à relativiser

Rien qu'aux Jeux olympiques de Pékin, trois médailles de bronze, quatre d'argent et une d'or ont été attribuées à des sportifs contrôlés positifs, alors qu'une partie des noms n'est toujours pas connue et qu'une troisième et une quatrième séries d'analyses sont prévues pendant et après les Jeux olympiques de Rio 2016.

De nombreuses autres médailles devraient donc être ré-attribuées dans les mois et les années à venir, dépassant largement le nombre de médailles concernées aux JO d'Athènes et de Sydney, pour lesquels les procédures sont terminées.

Avec ces données partielles, la Russie et les Etats-Unis tiennent la tête du classement des nations les plus concernées par ces cas de dopage. Des chiffres à relativiser par le fait que des médias russes ont dévoilé un grand nombre de sportifs locaux concernés avant la fin de la procédure et l'annonce officielle par le CIO.

D'autres facteurs viennent aussi perturber la lisibilité de ces données concernant le dopage. Ainsi, le nombre de tests effectués a largement augmenté avec le temps, passant de 3 600 à Athènes à plus de 5 000 à Londres. Impossible, donc, de conclure de manière certaine à une augmentation des cas de dopage au fil des Jeux olympiques.

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