Jason Lamy-Chappuis: "Pas de plan de carrière"
Grégory Jouin: Qu'est-ce que ça fait Jason d'être aujourd'hui la star mondiale du combiné nordique ?
Jason Lamy-Chappuis: "Je me souviens que je regardais dans ma chambre les posters des grands champions quand j'étais tout petit. Ca fait assez bizarre d'être maintenant en compet' avec eux. Mais en même temps, je ne me sens pas vraiment changé. J'ai l'impression de continuer d'année en année ma progression. Et c'est naturellement que j'ai obtenu des bons résultats".
Ces résultats sont justement exceptionnels. Qu'est-ce qui te fait avancer malgré le titre olympique et les deux victoires au classement général de la Coupe du monde ?
"Un peu tout ça en fait. Le petit stress de la compétition, le fait de tout donner pour obtenir ces résultats et de ne pas regretter après. La petite inconnue, le palpitant dans la vie, l'adrénaline. Ca me plait vraiment ce que je fais en ce moment. J'ai encore des belles choses à prouver, des titres à défendre. Tant que j'ai l'envie comme ça, on va continuer".
Tu comptes aller jusqu'où ?
"Je ne me fixe pas vraiment de plan de carrière. C'est plutôt "on verra". Je suis sûr d'aller jusqu'à Sotchi 2014 voire 2015. Après, on verra suivant les envies. Je pense qu'il faut savoir ne pas faire la saison de trop mais je n'en suis pas là".
"Do the best you can" !
En quoi ta double nationalité franco-américaine a-t-elle pu t'aider ?
"C'est mon éducation. C'est un mixe des deux entre mon père français et ma mère américaine. En général, ça va super bien en compétition. J'ai l'impression que les Américains ne se posent pas de question le jour de la compet'. Je me souviens de ma mère me disant toujours: "Do the best you can" ! Donne le meilleur de toi-même. C'est un peu la philosophie que j'ai. Ne calcule pas avant, fais ce que tu as à faire et les résultats viendront après".
Et côté français ?
"C'est la rigueur, la passion, l'histoire du sport. Ca c'est vraiment français".
Est-ce important pour toi de susciter des vocations et notamment pour l'avenir de ton sport en France ?
"Je trouve que c'est important. C'est un beau passage de relais. Parfois je retourne sur le petit tremplin de 10 mètres où j'ai commencé à faire du saut. Je vais voir les jeunes sauter à l'entraînement. Ils me regardent, tout timide. Comme moi quand j'avais 10 ans. Et quand je dois signer des autographes comme ça à des gens admiratifs, je le fais volontiers. C'est vraiment un plaisir de pouvoir partager cette passion".
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